Avant Champlain...
La préhistoire du Québec et des Québécois
Le bloc erratique du mont Royal
On appelle "bloc erratique" tout bloc rocheux déplacé par un glacier, jusqu'à ce qu'il se retrouve sur de la roche en place de composition différente. Ce bloc de gabbro montérégien se retrouve sur les roches calcaires du groupe de Trenton. La distance de transport du bloc demeure inconnue et pourrait être aussi courte que 100 mètres. Le poids du bloc est estimé à environ 7 000 kilos.
La photo a été prise tôt au printemps, avant que la végétation dissimule le bloc.
Le mont Royal étant situé au coeur d'une ville depuis quelques siècles, il n'est pas assuré que le déplacement du bloc ait une cause naturelle. Cependant, l'état de désagrégation de la partie basale du bloc indique que le dernier mouvement est très ancien.
Compte tenu de l'altitude du bloc (190 m), en dessous du niveau maximum (200 m) de la mer de Champlain, il est possible que ce bloc ait été transporté par des glaces flottant sur l'ancienne mer de Champlain. Le transport aurait alors une origine glacielle (glace flottante) plutôt que glaciaire (glacier s'écoulant par gravité).
En conclusion, si la cause du transport du bloc est naturelle, seule la glace peut déplacer une telle charge. Cette glace peut être celle du glacier qui recouvrait la totalité du territoire, il y a 20 000 ans, mais cette glace peut aussi être celle de la banquise qui dérivait sur la mer de Champlain, il y a 13 000 ans.
Comment s'y rendre :
À partir de la maison Smith, suivez le chemin Olmstead jusqu'à l'intersection du premier sentier qui coupe le chemin Olmstead pour descendre vers le lac des castors. Avancez de 20 mètres dans ce sentier forestier et tournez à droite au premier embranchement rencontré. Avancez d'un autre 15 mètres, jusqu'à un autre embranchement, côté gauche, cet embranchement est maintenant condamné par une clôture. On peut encore apercevoir le bloc erratique dans la forêt, à une distance d'environ 10 mètres de la clôture, en hiver et au printemps, avant l'apparition du feuillage des végétaux.
Localisation au GPS :
45˚ 29' 58,6"N
73˚ 35' 35,5"W
Griffes de droméosauridés
Scénarios proposés pour la fonction faucille-griffe, avec C, D et F comme comportements les plus plausibles.
Grande barrière gaspésienne
Peut-on comparer la barrière récifale du Silurien en Gaspésie à la Grande Barrière australienne?
Oui, d’un point de vue morphologique, il y a un parallèle intéressant entre les deux.
La barrière récifale du Silurien en Gaspésie jouait un rôle semblable à celui de la Grande Barrière australienne actuelle : elle protégeait la côte, abritait une riche vie marine et accumulait d’épaisses couches de calcaire.
La grande différence vient de sa composition. En Gaspésie, les récifs siluriens étaient construits surtout par des stromatopores (des éponges calcaires massives) ainsi que des coraux tabulés et rugueux. Ensemble, ils formaient une structure solide, arrondie et compacte, plutôt beige, sans les formes branchues ni les couleurs éclatantes des coraux modernes.
En somme, l’architecture (avec avant-récif, crête, et lagon) était similaire, mais l’aspect visuel évoquait davantage un mur de pierre vivante qu’une forêt tropicale de coraux colorés.
Qu’est-ce qu’un stromatopore?
Le stromatopore (ou stromatoporoïde) était un animal marin qui vivait dans les mers chaudes et peu profondes, bien avant l’apparition des coraux modernes.
Ce n’était pas un corail, mais une éponge qui sécrétait un squelette calcaire très solide.
Ce squelette se formait par couches successives, un peu comme un mille-feuille de calcaire, d’où son nom, issu du grec stromato (couche) et pore (trou).
L’eau de mer circulait dans de fins canaux à l’intérieur de la structure, permettant à l’éponge de filtrer sa nourriture.
À quoi cela ressemblait-il?
Les stromatopores formaient :
des dômes, monticules ou plaques de calcaire, souvent beige, parfois de plusieurs dizaines de centimètres, voir mètres, de diamètre ;
une surface lisse ou légèrement bosselée, percée de minuscules pores visibles seulement au microscope;
des récifs massifs et compacts, en s’accumulant les uns sur les autres, un peu comme le font les coraux d’aujourd’hui; mais avec un aspect plus rocheux et uniforme.
Ci-joint une illustration schématique d’un récif dévonien (un peu plus jeune) : sa structure est semblable à celle du Silurien gaspésien, à la différence que ce dernier comportait davantage de stromatopores et moins de coraux tabulés ou rugueux.
Bref, pas si simple, mais fascinant tout de même !
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