Mathieu da Costa

Monnaie viking dans le Maine


Extraits de cet article:

Goddard les avait invités à explorer sa propriété riveraine, et là, sur une terrasse naturelle à environ huit pieds au-dessus de la ligne de marée haute, ils ont trouvé des éclats de pierre, des couteaux et des foyers, ainsi qu'une abondance d'autres artefacts inattendus. Chaque été pendant de nombreuses années, Mellgren et Runge sont retournés fouiller le «site Goddard», avec peu d'aide d'archéologues professionnels. Au deuxième été, ils ont produit la pièce.

(...) C'était une pièce de monnaie nordique, réalisée entre 1065 et 1093 - preuve du contact des Vikings avec l'Amérique du Nord des siècles avant Christophe Colomb.

(...) "Il est raisonnable de soupçonner que cette pièce ait été placée là par un arnaqueur", dit Bourque, qui a récemment quitté ses fonctions d'archéologue en chef du Maine State Museum. "Le reste des preuves soutient que c'est une découverte honnête."






La Grande Tabagie de 1603



Extraits de cet article d'Éric Bédard:

Sans cette alliance historique, conclue à Tadoussac entre les Français et les Premières Nations, la fondation de Québec en 1608 n'aurait peut-être pas été possible. Elle a donné le feu vert à la colonisation du territoire de la région en échange d'un engagement militaire contre les ennemis jurés des Innus, les Iroquois. L'historien Éric Bédard raconte à Jacques Beauchamp que cette nouvelle lecture des débuts de la Nouvelle-France résulte d'une volonté de tenir compte de la perspective autochtone.

En 1603, la seule installation française permanente au Canada est le poste Chauvin, inauguré trois ans plus tôt. Seize artisans y sont installés, notamment pour sécher et transporter la morue, objet de la première traite locale, mais aussi pour développer le commerce florissant de la fourrure. De ces seize hommes, neuf meurent dès le premier hiver. La traite se poursuit néanmoins jusqu’à la mort de Pierre Chauvin, détenteur du monopole de traite émis par Henri IV, en 1603.

La relève arrive

Le 26 mai de la même année, une petite expédition dirigée par le navigateur François Gravé du Pont accoste à Tadoussac. L’équipage est notamment composé du cartographe Samuel de Champlain, mais aussi de deux Innus qui avaient passé l’année en France. Ces derniers servent d’interprètes et de guides au cas où l’expédition tournerait mal.

Sur l’autre rive du Saguenay, ils distinguent au loin les lumières d’une grande fête. Il s’agit de la coalition laurentienne, soit des représentants innus, anichinabés, malécites et autres Premières Nations de la vallée du Saint-Laurent, rassemblée pour fêter une victoire contre les Iroquois. Dans un récit, Samuel de Champlain signale la présence de scalps sanguinolents sur place.

Le 27 mai, l’expédition française rejoint la fête, et les interprètes innus racontent ce qu’ils ont vécu en France.

Il paraît qu’il y a un silence, que les gens écoutent, sont fascinés. Ces Innus sont arrivés sur des îles flottantes – c’est ainsi que les Amérindiens voyaient les bateaux au départ. À la suite de quoi le grand chef, Anadabijou, se serait levé et aurait dit à Champlain et à Gravé du Pont : "Vous êtes les bienvenus ici, vous pouvez peupler ces terres si vous le souhaitez, mais à une condition : vous allez combattre nos ennemis à nos côtés."

Entente de raison

Minoritaires, les Français n’ont d’autre choix que d’accepter, même s’ils n’ont, à ce moment, aucun désir de conquête ni de violence. Les Autochtones, eux, voient probablement que les Français ont des armes à feu.

Six ans plus tard, Champlain tient promesse en allant combattre les Iroquois sur les rives du lac qui portera plus tard son nom, dans ce qui deviendra l’État de New York. Les colons français restent les ennemis des Iroquois jusqu’au traité de la Grande Paix de Montréal, en 1701. (...)

Les limites d’un récit

Selon Éric Bédard, ce récit montre qu’à l’instar de la démarche d’Henri IV, dont Samuel de Champlain était l’émule, les premiers colons n’avaient guère de désir d’asservissement des Premières Nations. (...)




Francisca (carte de 1550)




Cette carte antique de l'hémisphère occidental montre l'Amérique du Nord et du Sud reliées comme de véritables continents. La carte a été publiée à Bâle dans l'atlas géographique de Sebastian Munster en 1550.

Cette première édition de la carte de Munster est la première carte connue à se concentrer sur toute l'Amérique et la première à nommer officiellement l'océan Pacifique «Mare Pacificum». 

L'Amérique du Nord est représentée presque bissectée par la mer de Verrazzano, qui est le résultat de la méprise de Verrazzano qui avait cru apercevoir les eaux de l'océan Pacifique depuis la côte est. 

La première apparition du Japon (Zipangri) montre l'île située juste à l'ouest de l'Amérique du Nord entouré d'un archipel et la taille de l'océan Pacifique est gravement sous-estimée. La péninsule du Yucatan est représentée comme une île (Iukatana) et Porto Rico (nommée Sciana) est marquée du drapeau de Castille et Leon d'Espagne.

L'Amérique du Sud présente un grand renflement occidental et oriental, dans lequel les cannibales sont notés avec une vignette d'un membre coupé à l'extérieur de buissons. Les cannibales furent identifiés sur les cartes dans la région du Brésil pendant plus de 100 ans après la publication de cette carte. 

Une apparition très précoce du détroit de Magellan est notée entre la pointe sud de l'Amérique du Sud et une grande masse continentale (Tierra del Fuego), qui environ 80 ans après cette carte serait finalement reconnu comme le grand continent sud, communément appelé "Magallanica" ou "Terra Australis". Dans le Pacifique Sud, une grande vignette du navire de Magellan flotte avec les voiles levées.