Affichage des articles dont le libellé est Cataclysmes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Cataclysmes. Afficher tous les articles
Quel est l’âge du cratère de Charlevoix?
Charlevoix ne s’est pas toujours trouvé sous le 47e parallèle nord. À une époque géologique lointaine, il y a autour de 450 millions d’années, la région se situait à moins de 1000 km au sud de l'Équateur.
Le climat y est chaud, mais on est encore bien loin des paysages tropicaux actuels. En fait, la nature comme nous la connaissons ne s’est pas encore imposée sur la terre ferme. Des champignons et de petites plantes commencent alors à apparaître ici et là dans le panorama, mais les premières espèces animales n’ont colonisé que les eaux peu profondes de la planète.
Charlevoix se trouve d’ailleurs à une centaine de mètres sous l’eau, dans l’océan Iapétus (aussi appelé proto-Atlantique), campé entre le Bouclier canadien et les Appalaches.
Le niveau d'eau est alors beaucoup plus élevé tout le long du fleuve Saint-Laurent actuel. Montréal, Trois-Rivières, Québec, Charlevoix, et la Côte-Nord se trouvent sous l'eau, explique Jean-Michel Gastonguay, professeur de physique et d'astronomie au Centre d'études collégiales en Charlevoix et directeur des Observatoires astronomique et de l'Astroblème de Charlevoix.
Le Québec frappé en plein cœur
Un peu avant la fin de l’Ordovicien, il y a entre 430 et 453 millions d’années, Charlevoix est frappée par une météorite d’environ 6 km de diamètre qui pénètre dans l’atmosphère et percute la croûte terrestre à toute vitesse pour s’y enfoncer jusqu’à 12 km de profondeur.
Sous l’impact, la région se transforme en un immense cratère de roche en fusion. La météorite fond et se vaporise; les roches situées en périphérie du cratère se fracturent.
Des fragments et de la poussière de roche sont éjectés dans les airs pour ensuite retomber à l’intérieur et autour du cratère. Des fragments seraient tombés aussi loin qu’à Trois-Rivières, situé à 250 km, indique Jean-Michel Gastonguay.
C'est une force qui dépasse l'entendement. Même la couleur de l'atmosphère aurait changé pendant un certain temps, ajoute le professeur.
La géologie et la morphologie de la région subissent en quelques instants des transformations qui sont encore visibles de nos jours.
La chute de ce corps céleste venu de la ceinture d’astéroïdes – ou de l’orbite terrestre, selon une récente théorie – marque aussi l’ensemble de la planète.
Pour M.Gastonguay, l’événement cataclysmique présente des similitudes avec celui survenu sur le territoire mexicain plus récemment, il y a 66 millions d'années, et qui a mené à l'extinction des dinosaures. Si les deux météorites sont tombées en eau peu profonde près de l’Équateur, celle tombée au Yucatan a cependant libéré une quantité d’énergie beaucoup plus importante.
Cela ne veut pas dire que l’impact de Charlevoix a été sans conséquence. L'énergie dégagée est hallucinante! C'est plusieurs centaines de millions de fois plus puissants que la bombe qui a été larguée sur Hiroshima, illustre M.Gastonguay.
On soupçonne d’ailleurs que cet impact a accéléré le refroidissement climatique global qui a été enclenché il y a 485 millions et a qui a mené à la glaciation hirnanti enne, l’événement qui a mis fin à l’Ordovicien et entraîné la mort de 70 % des espèces vivantes sur terre.
Plus vieux qu’on pensait
Les premières études sur l’âge du cratère ont été réalisées dans les années 1970 à partir de la datation d’impactites trouvées dans un affleurement du secteur de Sainte-Marie-de-Charlevoix.
Les impactites sont des roches créées par la chaleur, la pression et les mouvements de la croûte terrestre lors d'un impact météoritique important, précise M. Gastonguay.
Des études effectuées au début des années 2000 tendent cependant à montrer que l’impact s’est produit il y a plus longtemps qu’on pensait, jusqu'à il y a 410 millions d'années.
Ce n'est toutefois qu'en 2019 que des travaux ont montré que la chute de la météorite s’est produite il y a 450 millions d’années (plus ou moins 20 millions d’années), ce qui correspond à près de 100 millions d'années plus tôt que les estimations précédentes.
Vers une datation plus précise
Pour le chercheur Nicolas Pinet, de la Commission géologique du Canada (CGC), une estimation de plus ou moins 20 millions d’années reste très imprécise.
En géologie, on est maintenant capable de circonscrire l'âge [d'une roche] de manière beaucoup plus précise; autour de deux à trois millions d’années, explique le géologue.
Ce dernier participe à l’étude géochronologique dont l'objectif est de mieux circonscrire l’âge de l’astroblème de Charlevoix.
La tâche n’est pas facile, puisque la région géologique née il y a plus d'un milliard d'années a connu de multiples événements géologiques, observe Nicolas Pinet.
Trouver les roches témoignant de la chute de la météorite est donc un exercice compliqué qui demande du flair. Et du flair, Jean-Michel Gastonguay en a, lui qui parcourt la région depuis des dizaines d’années. À ses yeux, le projet de datation de l’astroblème est un bel exemple de collaboration entre une organisation de haut niveau, la Commission géologique du Canada, et des chercheurs du collégial. Pour nous, c’est une grande fierté, dit le professeur, qui espère que la collaboration se poursuivra dans le futur.
En septembre dernier, il a accompagné Nicolas Pinet et son collègue Antoine Godet, de la CGC, dans leur recherche des échantillons parfaits. Ensemble, ils ont parcouru la zone du pic central du cratère à la recherche de roches qui pourraient les aider dans leur effort de datation.
Ils ont prélevé une vingtaine d'échantillons dans un rayon allant jusqu’à 7 km du point d'impact (dont le centre est le pic du mont des Éboulements).
Les géologues ont porté une attention particulière aux matériaux vitrifiés et aux cônes associés aux impacts.
Nicolas Pinet rappelle qu’il est difficile de départager les minéraux qui ont été formés lors de l'impact de ceux qui étaient là avant, et de déterminer lesquels ont gardé une partie de leur composition originale. De plus, comme l'histoire de la région est longue et complexe, il y a aussi des pierres ressemblant beaucoup à des roches fondues qui ne sont pas associées à l'impact.
Il y a donc un facteur de chance associé à l’échantillonnage. Le trio de chercheurs espère quand même avoir mis la main, parmi les échantillons, sur celui qui pourrait préciser le moment de l’impact. Dans la vingtaine d'échantillons sélectionnés, on espère avoir deux ou trois bons candidats, indique Nicolas Pinet.
À l'heure actuelle, les échantillons de roche sont transformés en lames minces, c'est-à-dire des tranches extrêmement fines de roche qui sont posées sur une lame de verre, et qui permettent à la lumière de passer à travers afin d'être observée au microscope.
Des photos à très haute résolution seront réalisées de leur contenu, ce qui servira à bien caractériser les minéraux.
Des analyses de pétrographie et de chimie minérale seront également réalisées dans les prochains mois.
Les échantillons les plus prometteurs seront ensuite analysés avec des techniques très précises de datation au laboratoire d’Ottawa de la CGC.
Si on arrive à faire la corrélation entre la chute de la météorite de Charlevoix et la baisse de la température moyenne globale sur terre à la même époque, on pourra penser que cette chute est liée à la première grande extinction de la fin de l’Ordovicien-Silurien, dit avec enthousiasme Jean-Michel Gastonguay, qui rêve de voir la région s’inscrire dans l’histoire de l’évolution de la vie sur la planète.
Le géologue Nicolas Pinet rappelle que le lien entre les deux événements est impossible à établir tant que l’âge de l’astroblème n’est pas précisé, une précision qui pourrait arriver à la fin 2025.
En outre, l'équipe s'intéresse à certaines roches sédimentaires de la région, dont l'analyse pourrait permettre de dater l'impact par une méthode différente et complémentaire.
La théorie des anneaux
En octobre dernier, des scientifiques de l'Université de Monash, en Australie, ont publié une étude dans laquelle ils ont analysé la position et les caractéristiques géologiques de 21 cratères d'impact de météorites – dont celui de Charlevoix – apparus sur terre au cours d'une période connue sous le nom de pic d'impact de l'Ordovicien.
Selon leur théorie, la désintégration d'un astéroïde passant dans le voisinage de la Terre il y a 466 millions d’années aurait mené à la formation d’un système d’anneaux autour de la planète dont la matière serait retombée sur terre pendant une période.
Leurs travaux incluent trois cratères situés de nos jours sur le territoire canadien, dont celui de Charlevoix, et ce dernier est de loin celui qui présente le diamètre le plus important.
De cratère à astroblème
Ce n’est qu’en 1965, grâce aux travaux du géologue Jehan Rondot, du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, que la structure semi-circulaire de Charlevoix a été officiellement associée à un cratère d’impact.
Le géologue y décrit une cicatrice géologique typique observée grâce aux impactites. Dans l'astroblème de Charlevoix, on en observe plusieurs types. Les plus faciles à identifier sont les cônes de percussion qui se forment lorsque l'onde de choc se propage dans la croûte.
Ce sont des roches dont les surfaces présentent des fracturations caractéristiques en forme de queue de cheval, ou de cônes, explique le professeur Castonguay.
De nos jours, la moitié sud du cratère est enfoui sous le fleuve Saint-Laurent, et la moitié nord du cratère est délimitée par la région de Baie-Saint-Paul, à l’ouest, et la région de La Malbaie. à l’est. Le mont des Éboulements correspond au pic central du cratère.
On décrit maintenant les traces de l’impact comme un astroblème puisque le terme désigne les restes d'un ancien cratère d'impact météoritique très érodé.
À l’origine, le choc a créé un cratère de 70 km de diamètre semblable à celui de Tycho, sur la Lune. Ce type de cratère possède une montagne dans le centre, indique Jean-Michel Gastonguay.
De nos jours, le diamètre de l’astroblème est plutôt de 52 km en raison de l’usure du temps.
Le saviez-vous?
L’astroblème de Charlevoix est le troisième plus grand site d'impact connu au Canada, derrière ceux de Sudbury, en Ontario, et de Manicouagan, au Québec, et le onzième plus grand de la planète.
Le Québec possède sur son territoire sept autres astroblèmes, dont ceux de Manicouagan, de Pingualuit, du lac à l'Eau Claire, et du lac Couture.
Comment la fin des dinosaures a directement conduit à l'émergence de la vigne
Il y a 66 millions d’années, volcanisme et astéroïde entraînaient la disparition des dinosaures. Au même moment apparaissaient les premières espèces de Vitacées, ancêtres de la vigne actuelle. Une étude révèle qu’il ne s’agirait pas là d’un hasard de l’évolution, mais qu’il y aurait bien un lien entre cette extinction de masse et l’apparition de ces plantes.
(...) Une nouvelle étude publiée dans Nature plants révèle en effet que la crise biologique ayant entraîné la disparition des dinosaures il y a 66 millions d'années aurait facilité le développement de certaines plantes, et notamment la vigne. Cette hypothèse résulte de la découverte, dans les Andes colombiennes, de la seconde plus ancienne espèce de Vitacée au monde.
Les Vitacées représentent une famille de plantes, souvent des lianes, à laquelle appartiennent les vignes domestiques (Vitis vinifera). L'analyse des grains fossilisés a montré qu'ils dataient de 60 millions d'années, soit peu de temps après l’extinction des dinosaures. Les plus anciens fossiles de cette famille de plantes ont quant à eux été retrouvés en Inde, et datent justement de 66 millions d'années. Coïncidence ? Ou la catastrophe environnementale marquant la fin du Crétacé aurait-elle joué un rôle dans l'essor de ces plantes ?
(...) Les plantes, elles aussi, ont été affectées par cette évolution de l'environnement. De nombreuses espèces ont disparu, libérant ainsi certaines niches écologiques. Mais la disparition des dinosaures pourrait tout de même avoir joué un rôle. Il est certain en effet que les dinosaures, du temps de leur présence, ont impacté les écosystèmes forestiers. Les grands herbivores, pouvant peser plusieurs dizaines de tonnes, auraient notamment permis de maintenir des forêts plutôt ouvertes. À la suite de leur extinction, ces forêts tropicales seraient devenues plus denses et compactes, entraînant le développement de plantes grimpantes et de lianes, comme les Vitacées.
En parallèle, le développement accéléré des oiseaux et des mammifères aurait favorisé leur extension géographique, ces animaux se nourrissant des fruits et permettant une vaste et rapide dispersion des graines.
Les humains ont joué un rôle clé dans l'extinction de la mégafaune, confirme une nouvelle étude
Across the last 50,000 years land vertebrate faunas have experienced severe losses of large species (megafauna), with most extinctions occurring in the Late Pleistocene and Early to Middle Holocene. Importantly, this extinction event is unique relative to other Cenozoic (the last 66 million years) extinctions in its strong size bias. For example, only 11 out of 57 species of megaherbivores (body mass over 1,000 kg) survived to the present. Debate on the causes has been ongoing for over two centuries.
“The large and very selective loss of megafauna over the last 50,000 years is unique over the past 66 million years,” said Aarhus University’s Professor Jens-Christian Svenning.
“Previous periods of climate change did not lead to large, selective extinctions, which argues against a major role for climate in the megafauna extinctions.”
“Another significant pattern that argues against a role for climate is that the recent megafauna extinctions hit just as hard in climatically stable areas as in unstable areas.”
Archaeologists have found traps designed for very large animals, and isotope analyses of ancient human bones and protein residues from spear points show that they hunted and ate the largest mammals.
“Early modern humans were effective hunters of even the largest animal species and clearly had the ability to reduce the populations of large animals,” Professor Svenning said.
“These large animals were and are particularly vulnerable to overexploitation because they have long gestation periods, produce very few offspring at a time, and take many years to reach sexual maturity.”
The analysis shows that human hunting of large animals such as mammoths, mastodons, and giant sloths was widespread and consistent across the world.
It also shows that the species went extinct at very different times and at different rates around the world.
In some local areas, it happened quite quickly, while in other places it took over 10,000 years.
But everywhere, it occurred after modern humans arrived, or in Africa’s case, after cultural advancements among humans.
Species went extinct on all continents except Antarctica and in all types of ecosystems, from tropical forests and savannas to Mediterranean and temperate forests and steppes to arctic ecosystems.
“Many of the extinct species could thrive in various types of environments,” Professor Svenning said.
“Therefore, their extinction cannot be explained by climate changes causing the disappearance of a specific ecosystem type, such as the mammoth steppe — which also housed only a few megafauna species.”
“Most of the species existed under temperate to tropical conditions and should actually have benefited from the warming at the end of the last Ice Age.”
The researchers point out that the loss of megafauna has had profound ecological consequences.
Large animals play a central role in ecosystems by influencing vegetation structure (e.g., the balance between dense forests and open areas), seed dispersal, and nutrient cycling.
Their disappearance has resulted in significant changes in ecosystem structures and functions.
“Our results highlight the need for active conservation and restoration efforts,” Professor Svenning said.
“By reintroducing large mammals, we can help restore ecological balances and support biodiversity, which evolved in ecosystems rich in megafauna.”
Au fond du lac le plus profond du Québec
Le lac Manicouagan n’est pas seulement le lac le plus profond du Québec, c’est aussi l’un des plus profonds d’Amérique du nord, une particularité qu’il doit en partie à l’impact d’une météorite, il y a 214 millions d’années. Pas étonnant qu’il recèle encore de nombreux mystères: une récente étude s’est intéressée à sa morphologie et à son évolution.
Inutile d’espérer en voir les rivages : le lac Manicouagan s’enfonce de 320 mètres au fond du réservoir du même nom, créé par la construction, dans les années 1960, du barrage Daniel-Johnson, qui alimente la centrale hydroélectrique Manic-5. Un deuxième lac, Mouchalagan, s’enfonce à 130 mètres. Le réservoir a été rendu célèbre par sa forme d’œil géant en raison de la forme du cratère d’impact.
« Cela reste encore un grand mystère et sans cartes, une exploration totale de ce lac immense est impossible. Il est aussi profond que le fjord Saguenay (450 mètres) avec son immersion occasionnée par les travaux, mais il pourrait l’être encore plus sous les sédiments », soutient le professeur au Département de géographie de l’Université Laval, Patrick Lajeunesse, co-auteur de l’étude, parue dans l’édition de février de la revue Geomorphology.
Les six chercheurs ont retracé le profil bathymétrique du lac, donc sa profondeur et son relief. Ils ont aussi relevé l’existence d’une couche de sédiments d’une épaisseur exceptionnelle de 280 mètres en certains endroits. De telles « archives » pourraient nous en apprendre beaucoup sur l’histoire environnementale, géologique et climatique des derniers millions d’années.
En plus des séismes : le Pr Lajeunesse et certains membres de la même équipe ont travaillé dans l’estuaire du Saint-Laurent il y a près de 20 ans, pour plonger dans les couches de sédiments afin d’y trouver des traces des anciens séismes.
C’est ce que l’on nomme de la paléosismologie: cette discipline permet de « retracer les grands séismes » du passé et de mieux comprendre le risque sismique réel de la région, note le chercheur. En plus de voir « ce qui se passe dans un lac avec les crues et les autres changements liés au climat ».
Un astéroïde aurait transformé la Terre en boule de neige
Si l'on remontait le temps de plusieurs millions d'années, la Terre ressemblerait à la planète Hoth de Star Wars. Un monde où presque chaque centimètre carré de terre et de mer serait recouvert par de la glace sans fin, balayé par un air glacial et sec. Cet état de refroidissement global, connu sous le nom de Terre boule de neige, s'est produit au moins à deux reprises, il y a plus de 600 millions d'années. Qu’est-ce qui a bien pu déraper dans le thermostat de la planète pour qu’elle se transforme en gigantesque boule de glace ?
Diverses théories ont été avancées, d'évènements volcaniques imprévus à la destruction de supercontinents. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, explore une autre idée, jusqu’ici largement ignorée : l'impact cataclysmique d'un astéroïde.
Lorsque de gros astéroïdes s'écrasent sur la Terre, ils peuvent libérer de grandes quantités de roches et les projeter dans le ciel. Une grande partie de ces éjecta peut être composée de minéraux sulfurés, qui se transforment en aérosols qui réfléchissent la lumière du soleil dans la stratosphère, la couche de l'atmosphère située au-dessus de la couche la plus basse. S'il y a suffisamment d'aérosols dans la stratosphère, la planète peut se refroidir très rapidement.
Dans le cadre de cette nouvelle étude, les scientifiques ont simulé l'injection d'aérosols sulfatés dans la stratosphère à des concentrations variables pour qu’ils correspondent au type d'aérosols générés par une collision massive avec un astéroïde, à différents moments du passé de la Terre, de ses périodes de chaleur étouffante jusqu'à ses chapitres déjà froids. Ils ont constaté que les périodes les plus chaudes pouvaient supporter le poids d'un impact d'astéroïde sans geler, mais que ces coups de poings extraterrestres pouvaient pousser les climats déjà froids à l'état de boule de neige.
À l'heure actuelle, il n'existe aucune preuve géologique que cela s'est produit. Cependant, cette étude démontre que les astéroïdes pourraient être à l’origine de cette période terrestre. « C'est une expérience de pensée très intéressante », déclare Thomas Gernon, géoscientifique à l'université de Southampton, qui n'a pas participé à l'étude.
Cette étude permet également d'apprécier les efforts actuels visant à développer un système de défense de la planète qui combinerait des observatoires de détection et des technologies de déviation des astéroïdes afin de s'assurer que ceux qui présentent un danger n'atteignent jamais la Terre.
« Les effets d'un impact important suivi d'une glaciation globale seraient désastreux pour la vie complexe et pourraient conduire à l'extinction de l'humanité », explique Minmin Fu, auteur de l'étude et spécialiste de la dynamique du climat à l'université de Yale.
UNE FORCE ASSEZ PUISSANTE POUR TRANSFORMER LA TERRE
Si la planète était privée de la lumière du soleil pendant suffisamment longtemps, elle se refroidirait et ses zones glacées se développeraient. La glace réfléchit la lumière du soleil dans l'espace et plus elle est abondante, plus la planète se refroidit, ce qui entraîne une nouvelle formation de glace. En atteignant un certain seuil glacial, la planète se transforme inexorablement en boule de neige.
S'il est indéniable qu'au cours de son histoire de plusieurs milliards d'années, la Terre a connu des périodes plus chaudes et des périodes plus froides, tous les scientifiques ne sont pas d'accord pour dire qu’elle a, pendant un moment, été entièrement enveloppée de glace. Pourtant, une multitude de caractéristiques géologiques anciennes et étranges ont convaincu de nombreuses personnes que ce phénomène s’est produit au moins deux fois, entre 720 et 635 millions d'années, pendant la période appelée Cryogénien de l'ère Néoprotérozoïque. Des couches écrasées de sédiments et de débris rocheux, typiquement façonnés et transportés par les glaciers, trouvées à l'équateur, en sont l’exemple.
Il est primordial de déterminer ce qui a engendré ces périodes et pourquoi elles se sont terminées. Peu de temps après le dégel de la deuxième boule de neige, une explosion des formes de vie complexes, connue sous le nom d'explosion cambrienne, s'est produite.
« Il est donc essentiel de comprendre pourquoi [ces périodes] se sont produites afin de comprendre l'histoire de la vie sur Terre et le potentiel pour la vie sur d'autres planètes », explique Fu.
Les volcans ont été considérés comme les principaux suspects de la formation de la boule de neige. Il est possible que trop de dioxyde de soufre ait jailli de ces volcans et, s’étant transformé en aérosol dans l'atmosphère, ait engendré un effet de refroidissement. Selon une autre théorie, la Terre comptait peut-être autrefois beaucoup moins de volcans qui relâchaient du dioxyde de carbone, réduisant ainsi l'effet de serre.
« Ces deux hypothèses sont envisageables », déclare l'auteur de l'étude, Alexey Fedorov, expert en modélisation climatique à l'université de Yale. Cependant, il n'est pas certain que les volcans puissent émettre de telles quantités de dioxyde de soufre assez rapidement, ou connaître une chute spectaculaire de leur production de dioxyde de carbone, pouvant engendrer l’état boule de neige de la Terre.
L'impact d'un astéroïde, en revanche, est différent. Il s’agit d’« un événement géologiquement instantané », explique Christian Köberl, auteur de l'étude et spécialiste des impacts à l'université de Vienne. Ce type d’impact est réputé pour rejeter une très grande quantité de sulfates dans l'atmosphère à une vitesse particulièrement rapide.
Le cratère de Chicxulub a été créé par un astéroïde de dix kilomètres de long qui a heurté la Terre il y a 66 millions d'années et a provoqué une série de problèmes environnementaux et climatiques qui ont déclenché une extinction de masse. Les aérosols sulfatés libérés par l’impact ont également contribué à des années de refroidissement global et à l'expansion de la glace de mer. Cela n'a pas déclenché d'état « boule de neige », mais les auteurs se sont demandé si un événement aussi catastrophique s'était produit à d'autres moments de l'histoire de la Terre.
UN ANTAGONISTE EXTRATERRESTRE
Afin de vérifier sa théorie sur les astéroïdes, l'équipe a mis en place des simulations détaillées de différents chapitres du passé de la planète. Dans chacun d’eux, la situation des continents, des océans et de l’atmosphère différaient : l'ère tempérée préindustrielle, avant 1850, le frigorifique dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans, une ère chaude semblable au Crétacé, il y a 145 à 66 millions d'années, et l'ère Néoprotérozoïque, il y a 750 millions d'années. Certaines de ces reconstitutions étaient plus chaudes, d’autres plus froides.
Ils ont ensuite injecté des quantités plausibles de dioxyde de soufre, semblables à celles de Chicxulub, dans les stratosphères de ces périodes, soit 6,6, 200 et 2 000 milliards de tonnes de ce gaz, et ont observé ce qui se passait. Pouvaient-ils s’attendre à une Terre « boule de neige », définie ici comme une couverture mondiale de glace de mer de 97 % ?
Quelles que soient les conditions, il n'y a jamais eu de monde entièrement gelé dans les périodes chaudes de l'ère préindustrielle et du Crétacé. Néanmoins, il a suffi d'ajouter 200 milliards de tonnes de dioxyde de soufre à une version plus froide de l'ère Néoprotérozoïque et au dernier maximum glaciaire pour que la glace recouvre toutes les mers du globe en moins d'une décennie.
« Il est beaucoup plus difficile de provoquer une boule de neige lorsqu'il fait si chaud sur Terre », explique Köberl. L’étude suggère cependant que lorsque la planète est déjà froide, « c'est possible ».
Le seul moyen de corroborer cette idée serait de trouver un cratère de taille similaire à celui de Chicxulub, soit 180 kilomètres de diamètre, ou les restes riches en soufre éjectés par un impact, et de les dater du début de ces périodes glaciales. Selon Gernon, même après près d'un milliard d'années d'érosion par l'eau, le volcanisme, la biologie et les combinaisons tectoniques, un cratère de cette taille pourrait encore se cacher sur l'un des continents de la Terre.
« C'est une idée attrayante et leur modélisation est assez convaincante », dit-il, mais il restera sceptique tant qu'il n'y aura pas de preuves géologiques irréfutables.
Pour l'instant, cela reste un exercice théorique. « Les impacts n'expliquent pas tout », déclare Köberl. « Mais il faut garder l'esprit ouvert », car cette étude et des événements comme Chicxulub démontrent à quel point les astéroïdes peuvent modifier l’état global de la Terre.
Groundbreaking Study Highlights Vulnerability of Terrestrial Ecosystems
Scientists have discovered that terrestrial ecosystems are more prone to collapse from significant animal life loss than marine ecosystems, with the impacts lasting longer on land.
A new study published in Proceedings of the Royal Society B reveals that terrestrial ecosystems were more severely affected by the end-Triassic extinction than marine ecosystems. Furthermore, the recovery period for these terrestrial environments was longer compared to their marine counterparts, a finding that was unexpected. This discovery holds significant implications for the ongoing global extinction event, which is largely driven by human-induced climate change.
“If you remove a significant component of critters from terrestrial ecosystems on land, those ecosystems fall apart and collapse much more easily than what happens in the oceans,” said Dr. Hank Woolley, co-author and NSF Postdoctoral Research Fellow at the Dinosaur Institute. “And secondly, it takes longer for terrestrial ecosystems to recover from a mass extinction event than marine ecosystems.”
Tsunami sur New York

Selon de récentes découvertes scientifiques, la chute d'une météorite dans l'Atlantique aurait provoqué un énorme tsunami sur la région de New York.
Extraits de l'article:
A meteorite impact off Long Island 2,300 years ago may have set off a huge tsunami that flooded the New York City region, a new study says (...) The evidence included deformed rocks; rare microscopic "nanodiamonds"; and microscopic, perfectly round rocks called spherules, which form when molten and vaporized rock are flung into the air by a space impact and then solidify in the temporary vacuum created by the blast. Nothing as big as a crater has been found, but Dallas Abbott, a Columbia University impact expert, estimates that the space rock would have had a diameter of between about 165 feet (50 meters) and 490 feet (150 meters). Any smaller, and a major wave would not have formed and the rock would have exploded before hitting Earth. Any bigger, and the strike would have created "impact glass"—forged in the extreme heat of an impact blast—which has not been found as of yet.
L'image provient d'ici.
Destruction massive

On savait déjà qu'un cataclysme majeur survenu à la fin du Permien (il y a environ 250 millions d'années) avait causé des extinctions massives: 95% des espèces marines et 70% des animaux terrestres furent complètement anéantis.
Une récente étude semble indiquer que les forêts elles-mêmes furent détruites:
Massive volcanic eruptions wiped out the world's forests about 250 million years ago, leaving the planet teeming with wood-eating fungi, according to a new study. The finding confirms that even hardy trees didn't survive the Permian mass extinction, one of the most devastating losses of life Earth has ever known. (...) But the new study confirms that vegetation also suffered heavy casualties. (...) And trees remained a rarity for the next four million years. But fungi, which could cope with the newly acidic world, survived.
L'étude est accompagnée d'un avertissement pour l'avenir:
On a global scale, human activity is altering the balance of gases in Earth's atmosphere "faster than anything we see in the geological record," Sephton added. In addition, the drop in species diversity today mirrors the early stages of the Permian event. "This is mankind's great unnatural experiment," Sephton said, "and we just don't know how it is going to end."
Photo trouvée ici.
Inscription à :
Articles (Atom)