Le mastodonte du baron de Longueuil




Extraits de cet article de John McKay:


L'une des premières découvertes importantes d'os de mastodonte s'est produite en 1739 à un endroit appelé Big Bone Lick, dans le Kentucky, à quelques kilomètres en aval de l'emplacement actuel du ridicule musée du créationnisme de Ken Ham à Covington. 

Ce n'était pas la première découverte européenne d'os de mastodonte, mais c'était la première à recevoir une attention scientifique sérieuse en Europe. 

(...) En 1739, une petite armée française accompagnée de leurs alliés indiens a voyagé de Québec à la Louisiane pour faire la guerre aux Indiens Chickasaw. Leur route les fit descendre les fleuves Ohio et Mississippi jusqu'à un endroit près de l'actuelle ville de Memphis où ils devaient rencontrer une deuxième armée venant de la Nouvelle-Orléans. 

À mi-chemin de l'Ohio, ils campèrent à l'embouchure d'un petit ruisseau. Un peu plus loin en amont, ils ont trouvé de gros os. Ils ont ramassé quelques ossements et, après la campagne, les ont envoyés à Paris. 

Cette histoire a été répétée, embellie, corrompue et déconstruite pendant près de trois siècles. En utilisant des documents qui ont été largement ignorés jusqu'à présent, j'espère éclaircir quelques points et apporter ma propre version de la découverte (...) 

Lorsque Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, le fondateur de la Nouvelle-Orléans, a tenté d'exercer une réelle puissance française sur le Mississippi, il a trouvé son chemin bloqué par la nation Chickasaw qui était installée entre Natchez et Mobile et qui s'étendait sur une zone beaucoup plus grande à l'est de la rivière. Les Chickasaws avaient déjà établi une relation commerciale avec les marchands britanniques des Carolines. 

Après plusieurs années de raids et de contre-raids, Bienville a décidé de mettre fin une fois pour toutes au problème. En 1736, il leva une armée à la Nouvelle-Orléans qui devait coordonner son attaque contre les villages des Chickasaws avec une seconde armée envoyée du pays des Illinois. Les Chickasaws vaincurent séparément les deux armées. 

Sans se décourager (...) Bienville écrit à Paris pour obtenir du soutien. Paris lui a donné tout ce qu'il voulait. Le gouvernement a envoyé des canons, des mortiers, des grenades, des milliers de livres de poudre et de fusils et cinq cents soldats. Ils ont également ordonné qu'une autre armée plus importante soit levée à Québec pour avancer du nord sous le commandement du neveu de Bienville, Charles Le Moyne de Longueuil. C'est cette expédition qui a trouvé les os à Big Bone Lick.

Cette campagne contre les Chickasaws fut un autre échec. Les canons sont restés coincés dans la boue, les animaux de trait sont morts, les soldats français sont tombés malades, les conscrits ont déserté et les Iroquois, qui constituaient la moitié de l'armée de Longueuil, ont fait une paix séparée avec les Chickasaws après avoir échangé des cadeaux de fromage et de poterie. 

Au début de l'été 1740, Bienville annula la campagne. Lui et Longueuil ont libéré leurs troupes pour rentrer chez eux. (...) Longueuil descendit le Mississippi jusqu'à la Nouvelle-Orléans avec son oncle. De là, il raccompagna un bateau en France. Une fois à Paris, il fit don des ossements au Cabinet du Roi (le musée royal).



L'humain a-t-il rencontré le mastodonte dans l'Arctique?



Extraits de cet article:


Lorsque les humains traversaient pour la première fois le pont terrestre de Béring et pénétraient dans le Nouveau Monde, le cousin de l'éléphant connu sous le nom de mastodonte américain était déjà parti depuis longtemps de la région.

C'est le résultat clé d'une ré-analyse détaillée des os de 36 spécimens de mastodontes trouvés en Alaska et au Yukon (...)

Les résultats abordent un casse-tête de longue date de la paléontologie nord-américaine: les mastodontes sont ainsi nommés en raison de leurs dents nettement pointues, idéales pour décaper la végétation forestière, mais les dates au radiocarbone associées à certains fossiles suggèrent qu'ils étaient présents dans l'Extrême-Arctique près du fin de la dernière période glaciaire, à peu près au moment où les humains arrivaient. À cette époque, la région était une prairie ouverte, formant un couloir entre d'immenses calottes glaciaires continentales - pas du tout le genre d'habitat où les mastodontes auraient pu se trouver.

En revanche, le mammouth laineux, un résident bien établi de l'ancien Arctique, avait des dents plates bien adaptées au pâturage.

La ré-analyse utilisant des techniques nouvelles et améliorées de datation au carbone résout ce casse-tête en plaçant les spécimens de mastodontes arctiques dans une période assez étroite, il y a environ 125 000 ans - une période temporaire douce dans l'Arctique connue sous le nom de dernier réchauffement interglaciaire.

(...) le résultat signifie que les humains n'ont pas anéanti les mastodontes dans l'Arctique, bien que les chasseurs humains aient peut-être encore eu un impact significatif sur les créatures massives dans leur redoute finale, qui auraient été quelque part autour de la région des Grands Lacs environ 10 000 ans. 

«Tout cela nous dit que toute la mégafaune d'Amérique du Nord n'a pas été anéantie en un instant pour une seule cause. Au contraire, il y a eu des disparitions régionales, dans des endroits comme la Béringie, bien avant l'extinction finale dans d'autres régions. du continent », a-t-il dit.

La raison de la confusion antérieure sur le moment où les mastodontes vivaient dans l'Arctique se résume probablement à la contamination des spécimens avec des traces de matériel plus récent qui peuvent nuire à la datation au radiocarbone (...)




Des fossiles… découverts à Lévis



Cliquez ici pour lire l'article de Yves Hébert dont voici un extrait:

Le territoire de l’actuelle ville de Lévis possède une richesse paléontologique encore méconnue qui a fait dire au célèbre paléontologue Franco Rasetti (1901-2001) dans les années 1940 qu’une partie de ce même territoire devrait être désigné comme un parc de fossiles exceptionnel. 

(...) La découverte de fossiles sur les bords des rivières Chaudière et Etchemin remonte à l’époque du géologue et physicien anglais John Bigsby (1792-1881). Lors de sa visite dans le Bas-Canada, il parcourt à pied la région de Lévis et de la Côte-du-Sud et découvre incrustés dans la roche des fossiles de graptolites, de minuscules animaux qui vivaient à l’époque du Cambrien il y a environ 600 millions d’années. Bigsby aurait également identifié des Trilobites, un petit crustacé marin appartenant à la catégorie des arthropodes et vivant à cette même époque.

(...) En 1854, des géologues de la Commission géologique du Canada confirment la découverte de Bigsby  Un peu plus tard le géologue William Logan (1798-1875) découvre à Pointe-Levy des fossiles de brachiopodes, un organisme marin dont la coquille ressemble aux ailes d’un papillon. 

(...) La découverte en 1862 par le directeur des Terres de la Couronne Thomas Devine d’un premier Trilobite complet à Lauzon (probablement à la jonction de la route Mgr Bourget et de la rue Saint-Joseph) marque une étape importante dans la connaissance des fossiles.

(...) Les fossiles de trilobites découverts à Lauzon piquent la curiosité des savants. Le paléontologue et physicien italien Franco Rasetti, en fonction à l’université Laval dans les années 1940, en fait l’un de ses principaux axes de recherche. En disant non à la Bombe atomique, Rasetti met de côté ses importants travaux en physique nucléaire. Il fuit le régime fasciste en Italie et enseigne ensuite à l’Université Laval. Pendant deux ans, il scrute la falaise de Lévis et ses hauteurs et récoltes près de 2000 fossiles. Rasetti devient une sommité dans la connaissance des trilobites. Celui-ci en fera une importante collection et la donnera en partie au Département de géologie de l’Université Laval. Une autre partie sera vendue au British Museum.



Les femmes préhistoriques ont-elles été «invisibilisées»?



Après celle de Claudine Cohen, voici une autre tentative de jeter un regard "féministe" sur la préhistoire de notre espèce.

Les résultats seront-ils plus heureux? C'est ce que nous verrons.

Extraits de cet article:

Pendant la Préhistoire, les femmes aussi chassaient de grands mammifères, peignaient sur les parois des grottes et partaient en guerre. C’est la préhistorienne Marylène Patou-Mathis qui l’affirme, preuves à l’appui et société patriarcale dans le viseur avec son livre L’homme préhistorique est aussi une femme.

Et quelles sont ces soi-disant preuves? Pour l'instant, aucune idée.

Toutefois ce qui est clair dès le départ, c'est que l'auteure a un biais idéologique féministe. On le voit tout de suite lorsqu'on affirme qu'elle a la "société patriarcale dans le viseur".

Alors? C'est une scientifique ou une militante?

Continuons notre lecture pour le découvrir.

(...) «Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à balayer la grotte et à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse», affirme Marylène Patou Mathis, préhistorienne et directrice de recherche au CNRS. 

Évidemment. Aucun chercheur sérieux n'a jamais affirmé le contraire. Madame Patou Mathis invente des arguments loufoques dans le but évident de caricaturer et de ridiculiser les gens qui ne sont pas d'accord avec elle.

Nos ancêtres féminines ont joué un rôle absolument primordial au sein des clans. Et ce n'est pas parce qu'elles s'occupaient de tâches différentes de celles des hommes que cela signifie qu'elles avaient moins de valeur, moins de prestige, moins de pouvoir ou moins d'importance. En fait, le contraire est assurément vrai.

De plus, on voit bien ici poindre le mépris des féministes modernes à propos du soin des enfants. Or, il n'y a rien de méprisable là-dedans. Je suis enseignant et je consacre ma vie aux enfants. Je le fais depuis presque un quart de siècle et je n'y vois absolument rien qui justifie le mépris de Madame Patou Mathis. Il me semble évident que les jeunes sont ce que nous avons de plus précieux et je considère mon travail comme l'un des plus nobles qui soit. Il en allait sans doute de même pour nos ancêtres, avant que l'idéologie féministe vienne tenter de nous convaincre du contraire.

(...) elle (...) est aussi une femme, un essai qui raconte une (pré)histoire débarrassée des préjugés sexistes qui l’ont construite et qui s’appuie sur les nouvelles découvertes archéologiques.

Avant de débarrasser la préhistoire de ses préjugés sexistes, encore faudrait-il qu'elle démontre que ces préjugés existent. Cela devrait être la première étape.

Puis, une fois cela accompli, il faudrait qu'elle nous offre une description de la vie de nos ancêtres qui se rapproche davantage de la réalité. Cela devrait être la deuxième étape.

Ce n'est pas en remplaçant les soi-disant préjugés "sexistes" par des préjugés "féministes" qu'on se rapprochera de la réalité.

(...) Je me suis aperçue au cours de mes années de recherche que la place des femmes dans les sociétés préhistoriques était méconnue, le sujet peu traité. 

J'ai beaucoup lu sur le sujet et je ne suis pas d'accord. J'ai vu de multiples références aux rôles des femmes dans les sociétés préhistoriques de chasseurs-cueilleurs. 

Si Mme Patou Mathis est incapable de quantifier ses dires, si elle n'a pas d'exemples, de statistiques ou de preuves concrètes à nous offrir, alors on est dans l'interprétation. On est dans l'impression. On n'est pas dans l'objectivisme scientifique.

Non seulement le vocabulaire évince totalement la question de leur rôle à cette période – on parle de « l’Homme préhistorique », du « musée de l’Homme », de « l’évolution de l’Homme » plutôt que d’« humains » –  ; 

Première preuve concrète que le travail de Mme Patou Mathis n'est pas scientifique, mais plutôt militant.

Quiconque possède un minimum de culture sait bien que traditionnellement, l'utilisation du mot "Homme" avec une majuscule fait référence à toute la race humaine, incluant les femmes. Même enfant, lorsque je visitais Terre des Hommes avec mes parents, je comprenais très bien qu'il était question de toute l'humanité et que cela n'excluait nullement les femmes. Ni les enfants, d'ailleurs.

Mais voilà, Mme Patou Mathis est féministe, alors elle veut nous faire croire que cet usage signifie qu'on ne s'intéresse pas aux femmes. Or, c'est faux. Et c'est de la mauvaise foi.

Je pourrais jouer à ce petit jeu moi aussi. Je pourrais affirmer, par exemple, que puisque le mot "femme" est exclusif aux femmes, mais que le mot "Homme" n'est pas exclusif aux hommes, que cela signifie qu'on considère les femmes comme étant spéciales et dignes de leur propre mot exclusif. Tandis que les hommes, eux, n'ont pas de mot qui les décrit exclusivement, ce qui signifie qu'on les considère moins importants, comme s'ils ne pouvaient pas être étudiés séparément des femmes.

Vous voyez comme c'est facile d'inventer des âneries quand on veut voir du sexisme et de la discrimination partout, jusque dans les mots?

En passant, si le sujet du soi-disant "sexisme" de notre langue vous intéresse, je vous réfère à cette fascinante entrevue avec le linguiste Alain Bentolila.

Mais revenons à nos moutons. Oups, désolé, je veux dire, revenons à nos brebis. Pardonnez mon sexisme!

(...) Mais sur le plan culturel, l’idée que l’homme est l’auteur de toutes les inventions majeures (outils, feu…) est dominante. De plus, les actions supposées masculines, comme la taille du silex, la chasse ou la peinture, ont été valorisées. La plupart des représentations dans les films ou dans les reconstitutions, hormis quelques exceptions, donnent par exemple une image exclusivement masculine des peintres de Lascaux. Or pourquoi seraient-ils uniquement des hommes ? Personne n’a pris une photo qui montre qu’eux seuls tenaient le pinceau en poils de blaireau.

Ah, alors on ne parle plus des études scientifiques. On parle de la culture populaire. On n'est plus dans les sciences. On est dans la lutte militante. Ça a le mérite d'être clair, pour une fois.

Mais qu'en est-il des affirmations faites ici? Allons-y méthodiquement.

Est-il inexact d'affirmer que la plupart des chasseurs préhistoriques étaient des hommes? D'après toutes les études sérieuses que j'ai lues, tant sur les sociétés de chasseurs-cueilleurs que sur la psychologie humaine, pas du tout. Cela ne signifie pas qu'aucune femme a jamais chassé. Cela signifie que la plupart des gens qui s'adonnaient à cette activité étaient des hommes.

Est-il inexact d'affirmer que la plupart des gens qui s'adonnaient à la taille du silex étaient des hommes? Peut-être, toutefois ce que l'on sait à propos de la psychologie humaine tend à le confirmer. Différentes études et méta-analyses illustrent cette constatation bien connue: «les hommes et les choses, les femmes et les personnes.» En effet, les femmes sont généralement plus intéressées par le contact humain et les hommes, par la mécanique des choses. Selon ces méta-analyses, il existe des différences qui favorisent les hommes au niveau de l’ingénierie, des sciences et des mathématiques.

Est-il inexact d'affirmer que la plupart des gens qui s'adonnaient à la peinture étaient des hommes? Tout à fait possible. Il serait intéressant qu'on étudie les traces de mains que l'on retrouve souvent dans l'art rupestre. Mesurer ces traces pourrait peut-être permettre de déterminer si ce sont des mains de femmes ou d'hommes et de voir si un sexe est plus représenté que l'autre.

Voilà ce qui manque à la démarche de Mme Patou Mathis: des preuves objectives qui nous informent à propos de la réalité. Toutefois, on voit bien que ce n'est pas ce qui l'intéresse vraiment. Sa démarche n'est pas scientifique, elle est militante. Elle veut valider son idéologie, pas décrire la réalité.

(...) il n’y a pas de raisons, ni physiologiques ni intellectuelles, qui excluraient d’office les femmes de certaines activités. 

Qui les en exclueraient complètement? Effectivement, je suis d'accord.

Toutefois, les différences entre les hommes et les femmes, tant physiques que psychologiques, existent bel et bien. Et ces différences prédisposent les membres d'un sexe à certaines activités plus qu'à d'autres. Cela se vérifie dans toutes les cultures: certaines occupations attirent davantage les hommes et d'autres intéressent davantage les femmes. C'est ça la réalité.

Mais ce n'est pas exclusif, évidemment. Seuls les fanatiques voient tout en absolus et seuls les ignares croient que tout est noir ou blanc. 

(...) Non seulement on présuppose que les femmes faisaient telles activités et pas telles autres, mais en plus, on a hiérarchisé les tâches supposées masculines en les rendant plus nobles que les féminines. 

Les seules qui ont dépouillé l'ultime activité féminine (la maternité) de sa noblesse, ce sont les féministes. Ce sont elles qui la méprisent, qui répètent aux femmes que pour se réaliser pleinement comme êtres humains, elles doivent balancer leur nourrisson à la garderie le plus rapidement possible et retourner sur le marché du travail. Ce sont elles qui méprisent les femmes qui restent à la maison et qui les décrivent comme des esclaves opprimées et des idiotes qui n'accomplissent rien d'important.

Encore tout récemment, on déclarait que le fait que davantage de femmes s'occupent de leurs enfants pendant la pandémie de COVID-19 représentait un "RECUL" pour elles!

Bref, Mme Patou Mathis fait de la projection, ici.

(...) On s’est aperçus par exemple, grâce à des études réalisées sur plus de 1000 squelettes, que les femmes préhistoriques d’Europe centrale étaient aussi robustes que les championnes actuelles de lancer de poids ou de javelot. Ce qui indique qu’au Néolithique, les femmes s’occupaient des tâches liées à l’agriculture,  tâches très physiques comme le broyage des grains à l’aide de lourdes meules.

Rien d'étonnant ici. Et je n'ai jamais lu d'études qui affirmaient que les femmes étaient des êtres oisifs qui se prélassaient au soleil pendant que les hommes faisaient tout.

Quel étrange argumentaire... avec qui Mme Patou Mathis débat-elle exactement? Qui tient les propos qu'elle dénonce? C'est comme regarder Don Quichotte attaquer des moulins à vent.

(...) Le partage des tâches apparaît plus complémentaire qu’on ne le pensait et elles devaient se répartir plus en fonction des aptitudes de chacun que du genre. 

Possible, mais il ne suffit pas d'affirmer quelque chose simplement parce que cela nous conforte dans nos biais idéologiques! Encore faut-il le prouver.

De plus, cela ne signifie pas que les hommes ou les femmes n'étaient pas majoritaires dans la pratique de certaines tâches. 

Par exemple, il est faux d'affirmer que tous les enseignants de primaire sont des femmes, j'en suis la preuve vivante. Toutefois, il faut être aveugle pour ne pas constater que la vaste majorité des gens qui choisissent ce métier sont des femmes. 

C'est ça la réalité.

(...) L’histoire des guerrières est aussi révélatrice du biais sexiste incrusté dans les imaginaires. Je donne dans mon livre l’exemple d’une tombe Viking datant du Xème siècle qui renfermait un squelette inhumé avec des armes, deux chevaux et un plateau de jeu de stratégie. (...) Sans certitude, le bassin était mal conservé, le squelette avait été attribué à un homme. En 2017, l’analyse ADN a prouvé qu’il s’agissait d’une femme, une cheffe de guerre ! 

Encore une fois, le fait de découvrir UNE femme qui a été inhumée comme une guerrière ne vient pas contredire l'affirmation que la guerre était une activité très majoritairement masculine.

Toutes les études démontrent que les hommes y sont bien davantage prédisposés que les femmes. Par exemple, les hommes prennent plus de risques, ils font preuve de moins d'agréabilité, ils sont plus compétitifs, ils préfèrent l'action à la parole, ils sont capables d'une plus grande agressivité, etc. 

Ne tombons pas dans la caricature. Cela ne signifie pas que tous les hommes sont des tueurs sanguinaires, ni qu'aucune femme n'a jamais pris part à une guerre. Cela signifie simplement que la guerre est une activité qui a probablement toujours attiré bien davantage d'hommes que de femmes. C'est certainement ce qui a été observé dans toutes les sociétés humaines depuis des siècles.

Il n'y a pas de sexisme là-dedans, c'est simplement un constat de la réalité telle qu'elle est, que cela nous plaise ou non.

(...) Je suis d’accord avec Françoise Héritier et Simone de Beauvoir : le système patriarcal, en infériorisant les femmes, les a maintenues sous dépendance, en a fait des subordonnées pendant une grande période de l’Histoire. 

C'est son interprétation féministe, mais de multiples autres interprétations sont possibles.

On n'est pas dans la science ici, on est dans la propagande idéologique.

Mais contrairement à elles, je ne suis pas  convaincue que ce système existait dès les origines. Le système patriarcal n’est pas naturel ou inscrit dans nos gènes, mais culturel. Il n’y a donc pas de déterminisme, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, car il peut être remplacé par un autre système plus équitable, plus équilibré entre les deux sexes.

D'après ce que j'ai lu, je peux confirmer que les sociétés préhistoriques ne semblent pas avoir été patriarcales.

Et j'ajouterai que je ne crois pas que le terme "patriarcat" soit approprié pour décrire la plupart des sociétés humaines, et certainement pas la civilisation occidentale moderne.

Et lorsque le sujet de "matriarcat" est soulevé, regardez la réponse de Mme Patou Mathis:

(...) Je préfère l’expression « système matrilinéaire » (...). Dans le système matrilinéaire, les femmes ont un rôle essentiel parce que ce sont elles qui assurent la pérennité des clans en tant que mère et la transmission des savoirs et des savoir-faire. 

Voyez-vous le biais idéologique évident?

Mme Patou Mathis n'hésite pas à parler de patriarcat sans la moindre nuance et à décrire ce système comme une monstruosité qui opprime les femmes.

Mais lorsqu'il est question de matriarcat, elle propose un terme plus neutre et n'y voit plus que du positif! 

Un monde dirigé par les hommes ne peut être que monstrueux. Un monde dirigé par les femmes ne peut être qu'admirable.

Tout le biais idéologique féministe est là.

(...) Il faut changer le regard sur la Pré-Histoire et l’Histoire. Aujourd’hui, dans tous les domaines, nous voyons des femmes sortir de l’ombre. En fait, elles resurgissent car elles étaient bien présentes dans le passé mais gommées ou négligées par les préhistoriens et les historiens en particulier du XIXème siècle. 

Mme Patou Mathis a au moins la franchise d'avouer qu'il faut remonter au XIXe siècle pour trouver du "sexisme" dans l'étude de la préhistoire.

Ce faisant, elle avoue également que ce n'est plus le cas, que les choses ont bien changé depuis et donc qu'elle est en guerre contre des gens morts depuis plus d'un siècle.

Difficile d'imaginer plus futile combat.

(...) Il faut remplacer les présupposés et préjugés par des faits réels et vérifiés. 

Hahahaha! Par chance, l'ironie n'est pas mortelle! Autrement, Mme Patou Mathis se serait effondrée après avoir prononcé ces paroles!




La cro-magnonne féministe

Savez-vous comment fonctionne la science? C'est simple: on observe objectivement la réalité, on l'analyse et on laisse nos observations nous mener vers une théorie, que celle-ci nous plaise ou non.

Savez-vous ce qui est le contraire de la science? Commencer avec une idéologie biaisée et interpréter la réalité pour valider notre idéologie de départ.

On en a un bel exemple ici.

Selon cet article, la paléontologie est sexiste:

La femme de Cro-Magnon n'était pas, comme l'ont avancé les paléontologues du 19e siècle, une personne passive dont le seul rôle social était la maternité. 

Vous voyez, dès le départ, on n'est pas dans la science, on est dans la propagande idéologique. 

Les paléontologues n'ont jamais dit que la femme préhistorique était "passive". Au contraire, on a dit qu'elle était très active et qu'elle jouait un rôle primordial dans l'éducation des enfants (ce qui est d'une importance capitale pour la survie de l'espèce) ainsi que dans de multiple autres tâches telles que la cueillette, la préparation des peaux, l'entretien du campement, les soins aux blessés, la spiritualité, etc. Il n'y a rien de "passif" là-dedans.

Pour ce qui est de ce dégoût de la maternité, on voit bien ici l'application de l'idéologie féministe moderne à la lecture du passé. Pour cette auteure, le soin des enfants est quelque chose qu'il faudrait mépriser, quelque chose de réducteur, quelque chose qui empêche les femmes de s'épanouir et de réaliser leur potentiel.

Or, pour nos ancêtres préhistoriques, le contraire était assurément vrai. Nos aïeules voyaient ce rôle dans toute sa beauté et sa noblesse. Rien n'était plus important. Après tout, sans elles, notre espèce se serait éteinte depuis longtemps.

Je suis enseignant et je consacre ma vie aux enfants. Je n'y vois absolument rien qui mérite le mépris. Les enfants ne m'empêchent pas de m'épanouir comme être humain, bien au contraire.

Mais que nous dit le féminisme moderne? Simple, le message est le suivant: être mère, c'est nul. Pour être un membre respectable de la société, il faut être sur le marché du travail. Sans quoi, t'es une cruche. Tes enfants, tu dois les balancer à la garderie le plus vite possible et retourner travailler. Si tu ne le fais pas, tu ne te respectes pas toi-même. Tu es exploitée. Tu es une esclave. Une victime du patriarcat.

Et que fait l'auteure de cet article? Elle prend ses perceptions modernes, complètement distordues par son idéologie féministe, et elle les applique sans réfléchir à des gens qui vivaient au sein de tribus préhistoriques il y a des milliers d'années.

Complètement ridicule. Et antiscientifique.

Pas grave! C'est féministe, alors ce doit forcément être vrai! Accordons-lui une entrevue sur les ondes de Radio-Canada!

Les recherches actuelles, entamées dans les années 1970, montrent qu'elle a pu être chasseuse à ses heures et qu'elle n'était pas confinée à la satisfaction sexuelle des hommes, selon la philosophe et historienne des sciences Claudine Cohen.

Tout d'abord, pour ce qui est de la chasse, personne n'a jamais dit qu'aucune femme n'a jamais chassé dans l'histoire de l'humanité. Il n'y a pas d'absolus en sciences humaines. Ce que démontrent les études, c'est que la chasse est une occupation traditionnellement masculine. Évidemment que pendant la préhistoire de notre espèce qui a duré des centaines de milliers d'années, il y a bien dû y avoir des femmes qui ont chassé! Mais elles ne constituaient pas la majorité.

Mais voilà, ce que révèle cette phrase, c'est que dans l'esprit de l'auteure, les tâches traditionnellement masculines sont nécessairement enviables et glorieuses tandis que celles qui sont traditionnellement féminines sont nécessairement méprisables. Pour elle, il n'y a donc rien de prestigieux à être une mère, mais être un chasseur, alors là, ça c'est formidable! 

Or, dans la réalité, la chasse était  une occupation exigeante, épuisante et extrêmement dangereuse que la vaste majorité des femmes de l'époque devaient être très heureuses d'éviter. Les études abondent qui démontrent que, chez notre espèce, ce sont les mâles qui aiment davantage prendre des risques tandis que la plupart des femelles privilégient la sécurité. Cela se traduit de multiples façons. Vous n'avez qu'à penser à votre dynamique de couple pour en être convaincus. 

En ce qui a trait à être "confinée à la satisfaction sexuelle des hommes", là, vraiment, on tombe à pieds joints dans le délire. Les paléontologues n'ont jamais affirmé une chose pareille et je n'ai jamais lu un livre ou un article scientifique à propos des sociétés de chasseurs-cueilleurs qui avance une thèse aussi loufoque. 

L'auteure se crée un homme de paille, un adversaire imaginaire, pour mieux le pourfendre. On croirait voir Don Quichotte à l'assaut d'un moulin à vent.

Or, bien évidemment, dans la réalité, nos ancêtre féminines ne constituaient pas un cheptel de femelles maintenu en captivité pour le plaisir sexuel de nos ancêtre masculins. Aucun chercheur n'a jamais affirmé quelque chose d'aussi ridicule. Les femmes jouaient un rôle absolument primordial au sein du clan. Le fait que leurs occupations quotidiennes différaient souvent de celles des hommes ne signifient pas qu'elles avaient moins de valeur ou qu'elles étaient moins respectées. Bien au contraire.

Les hommes et les femmes sont différents de multiples façons, tant physiquement que psychologiquement. C'est ce qui nous rend si redoutablement efficaces lorsque nous collaborons et que nous valorisons les habiletés de chacun. C'est ça qui est au coeur de l'expérience humaine et non pas une domination d'un sexe sur l'autre, comme voudrait le croire cette dame.

« Ce que l’archéologie et la paléontologie nous ont raconté sur les sociétés primitives du paléolithique a complètement occulté la femme, donnant le beau rôle exclusivement aux hommes », dénonce Claudine Cohen, auteure de deux livres sur le sujet. Particulièrement en France, selon elle, les chercheurs ont appliqué à leur travail des grilles d’analyse «exclusivement masculines».

Ironiquement, Madame se rend coupable de ce qu'elle accuse les hommes d'avoir fait. 

Elle applique sa grille d'analyse féministe à la paléontologie. Et le résultat est bien évidemment plus près de la propagande que de la réalité.

Est-il possible que le fait que la majorité des archéologues et des paléontologues soient des hommes ait créé certains angles morts dans leur interprétation des données et que la contribution de femmes à ces recherches permettent le pallier à cela? Bien sûr! Tant que ces femmes demeurent fidèles à la méthode scientifique!

Mais ce n'est clairement pas ce que fait Madame Cohen. Encore une fois, elle qualifie les occupations traditionnellement masculines de "beau rôle". C'est son jugement à elle, ça, et il est motivé par son idéologie féministe. Ce n'est pas de la science, c'est de la propagande.

Seule une féministe moderne comme elle est capable de ne voir rien de "beau" dans le rôle primordial et extraordinaire joué par nos ancêtres féminines dans l'éducation des enfants et la survie de l'espèce.

Or, depuis les années 1970, grâce à l’apport de spécialistes américains, la préhistoire au féminin est mieux connue. «Des mouvements féministes américains ont permis d’entreprendre des études sur la femme sapiens, explique Claudine Cohen. Dans une perspective militante, c’était important de prouver le pouvoir de la femme de Cro-Magnon, dont la femme émancipée d’aujourd’hui suit fièrement les traces.»

Regardez le vocabulaire utilisé.

Dans une PERSPECTIVE MILITANTE, il faut prouver LE POUVOIR de la femme de Cro-Magnon.

Ce n'est pas de la science. C'est de la propagande féministe.

On n'essaie pas de décrire la réalité. On essaie d'instrumentaliser l'histoire à des fins idéologiques.

Tragique.

«L’une des nouvelles données que nous connaissons, indique Claudine Cohen, est que la femme sapiens n’était pas enceinte en quasi-permanence, comme on a pu le croire jadis. La recherche actuelle nous permet d’imaginer que les naissances étaient plus espacées, ce qui laissait du temps personnel à la femme. Elle pouvait aller à la chasse. Voilà qui démolit les idées reçues.»

Fausse conclusion.

En quoi le fait que les naissances étaient plus espacées est-il une preuve que les femmes chassaient?

N'importe quoi. Pas l'ombre de processus scientifique ici. Juste du fantasme.

Les femmes qui n'étaient pas enceintes ou qui n'avaient pas de nourrissons auraient pu se consacrer à mille occupations autres que la chasse. Elles auraient pu s'occuper collectivement des enfants du clan. Elles auraient pu prendre soin de leurs compagnes enceintes, âgées ou malades. Elles auraient pu préparer les peaux. Elles auraient pu s'adonner à la poterie. Elles auraient pu voir au bon fonctionnement du camp. Elles auraient pu rendre la justice en cas de dispute. Elles auraient pu étudier les plantes de la région afin de découvrir lesquelles ont des propriétés médicinales. Elles auraient pu s'occuper de la diplomatie entre clans. La liste est interminable.

Mais la seule possibilité qui intéresse cette auteure, c'est de nous convaincre qu'elles devaient forcément chasser. Parce que pour elle, seules les occupations traditionnellement masculines sont respectables.

L’étude des sociétés de chasseurs-cueilleurs encore en activité aujourd’hui sert souvent de point d’appui pour mieux analyser les fossiles de la préhistoire qui sont à notre disposition.

Nommez-moi une société de chasseurs-cueilleurs actuelle dans laquelle ce sont majoritairement les femmes qui s'occupent de la chasse. Ou même une société où les femmes constituent la moitié des chasseurs.

Je ne suis pas exigeant, une seule me satisfera pleinement.

Non?

Rien?

Tiens donc... tant pis pour les preuves scientifiques!






Les montérégiennes





















Cyberpresse a récemment publié cet article vraiment intéressant sur les Montérégiennes. Ça donne le goût de sauter dans son char et de partir à l'aventure! Voici un bref aperçu de chacune des collines de la chaîne.

1- Le mont Mégantic (1112 mètres), est reconnu pour son observatoire astronomique et son parc national. Il offre près de 50 km de sentiers pour la randonnée pédestre.

2- Le mont Shefford, avec ses 525 mètres, compte une station de ski un peu rétro et accueille gratuitement les visiteurs dans un parc écologique accessible par les rues Picard ou du Chenail.

3- Le mont Brome (553 mètres), au pied duquel se trouve la très branchée ville de Bromont.

4- Le mont Saint-Grégoire (260 mètres) est doté d'un réseau de sentiers pédestres d'environ cinq km qu'il fait bon parcourir en toute saison. Il faut toutefois savoir où se stationner. On recommande le chemin du Sous-bois, près du camping mont Saint-Grégoire. La végétation à la base laisse place à un sommet dénudé où les amants de géologie seront comblés. On retrouve un nombre élevé de cabanes à sucre et de vergers au pied de la montagne.

5- Le mont Yamaska, à Saint-Paul-d'Abbotsford, avec ses 416 mètres, doit sa réputation aux nombreux vergers qui tapissent ses flancs. Les kiosques maraîchers sur la route 112 regorgent de trésors du terroir.

6- La montagne de Rougemont (390 mètres) est associée à la culture de la pomme. Tous les ans, une flopée de vergers sont ouverts au public jusqu'à la fin du mois d'octobre pour l'autocueillette. Rougemont offre quelques sentiers de randonnée pédestre accessibles notamment sur le site de la cidrerie Michel Jodoin (rang de la petite Caroline) et à partir de l'Abbaye cistercienne (rue Principale). L'abbaye propose des séjours à ceux qui désirent prendre un peu de recul.

7- Le mont Saint-Hilaire (415 mètres) est dans une classe à part. Il abrite un centre de la nature qui a été désigné à la fois Réserve de la biosphère, refuge d'oiseaux migrateurs et réserve naturelle en milieu privé.

8- Dépassant à peine 215 mètres, le mont Saint-Bruno peut compter sur deux attraits de taille: une station de ski et un parc national. À un jet de pierre de Montréal, il offre une panoplie d'activités (randonnée pédestre, ski de fond, raquette, ornithologie, etc.) dans un environnement naturel composé notamment d'un arboretum et de forêts bicentenaires.

9- Située au coeur de l'île de Montréal, le mont Royal (233 mètres) est à n'en point douter la plus connue des 10 montérégiennes. La montagne abrite le parc du Mont-Royal, ni plus ni moins que le «Central Park» des Montréalais.

10- Les collines d'Oka sont les plus occidentales des montérégiennes. Elles sont situées dans le parc national du même nom, sur la rive nord du lac des Deux-Montagnes. L'endroit, accessible à l'année, compte quatre sommets, dont la colline du calvaire (140 mètres). Celle-ci abrite un chemin de croix en plein air composé d'oratoires et de chapelles qui ont été construits entre 1740 et 1742. Des vestiges qui témoignent de l'évangélisation des Amérindiens.

Fait intéressant, une controverse existe au sujet du nombre exact des Montérégiennes. S'il n'en tient qu'à la Commission de la toponymie du Québec, il y en a huit, soit les monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Yamaska, Shefford, Brome et Saint-Grégoire. Certains auteurs affirment toutefois que le massif d'Oka, au nord-ouest de Montréal, et le mont Mégantic, dans les Cantons-de-l'Est, font partie des montérégiennes parce qu'elles sont issues de la même formation rocheuse.

Autre site intéressant, celui-ci qui offre une vue des Montérégiennes en 3D.

Wikipédia nous offre cette explication de l'origine de cette chaîne de collines: Les collines montérégiennes ont été formées par des montées de magma dans la croûte terrestre au-dessus d’un point chaud. La plaque nord-américaine se déplaçant vers l’ouest, il en a résulté une série de collines qui s’alignent d’ouest en est. La formation géologique résultante inclut non seulement les collines montérégiennes québécoises mais aussi des formations géologiques semblables aux États-Unis et dans l’océan Atlantique.

L'image provient de ce site qui offre une explication approfondie de l'origine préhistorique des Montérégiennes.



Pattes de poisson

Je suis tout simplement fasciné par l'évolution des poissons depuis ma visite au parc de Miguasha, en Gaspésie (site qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO).

Récemment, une étude approfondie de la structure des nageoires d'un poisson préhistorique a révélé de grandes similitudes avec les os d'un bras humain moderne! Ces nageoires se sont donc développées pour devenir les pattes des descendants terrestres de ces poissons: les tétrapodes. Et plus tard, aux premiers reptiles. Puis aux premiers mammifères. Puis aux premiers primates. Puis aux premier singes. Puis, presque 400 millions d'années plus tard... à nous!

Extrait de l'article:

À l'aide de rayons X médicaux, Alhberg et son équipe ont créé une image en trois dimensions d'une nageoire appartenant à Panderichthys, un poisson côtier qui a vécu il y a environ 385 millions d'années pendant la période dévonienne. Les scans ont révélé que les poissons anciens avaient beaucoup des mêmes os qui composent un bras humain moderne, y compris l'humérus, le radius et le cubitus, ainsi que quatre petits os «radiaux» qui ressemblent remarquablement à des doigts rudimentaires, ont déclaré les auteurs.



L'ancêtre des vertébrés ressemblait-il à un Entéropneuste?


L'ancêtre commun des humains et de tous les vertébrés de la planète n'existe plus depuis longtemps... mais il devait ressembler beaucoup à cette fascinante créature découverte dans l'Atlantique.

Cliquez ici pour en savoir plus.


Cahokia


Avez-vous déjà entendu ce nom?

Moi non plus.

Pourtant, il s'agit du toponyme de la plus grande agglomération construite par les Amérindiens au nord de la frontière du Mexique. En fait, j'utilise le mot agglomération pour rester prudent, mais Cahokia a toutes les apparences d'une véritable ville! Certains vont même jusqu'à lui attribuer le statut de capitale d'un empire mississipien. À son apogée, elle aurait compté environ 15 000 habitants et jusqu'à 30 000 de plus avec les terres avoisinantes. En son centre, elle possédait une énorme structure cérémonielle, un tumulus (probablement coiffé d'un temple) plus grand à sa base que la pyramide de Khufu, en Égypte! La grande plaza qui l'entourait était de la taille de 45 terrains de football! Partout où les archéologues creusent, ils trouvent des restes de demeures, de palissades et de structures diverses (comme celle qu'on a baptisée Woodhenge). Ils trouvent également des éclats de poteries, des effigies d'un être sacré mi-homme et mi-oiseau, des sépultures, des preuves de sacrifices humains et même des meules de pierre qui servaient à la pratique d'un sport local: le chunkey. Il s'agit véritablement d'une civilisation très importante qui a existé sur ce continent pendant des siècles et dont on ignore pratiquement tout, y compris ses origines et les raisons de sa disparition.

Absolument fascinant. On est très loin de l'image qu'on se fait des Amérindiens précolombiens, ce vieux stéréotype des peuples nomades et quasi-sauvages avec leurs tipis ou leurs wigwams! On ne soupçonne pas la richesse extraordinaire de la préhistoire nord-américaine.

Cliquez ici pour en savoir plus sur ce site fascinant, cette ville oubliée de l'histoire de l'Amérique, située dans l'Illinois, aux États-Unis.



Libellules géantes


On a longtemps pensé que les libellules géantes du Carbonifère atteignaient des tailles spectaculaires à cause de l'abondance d'oxygène dans l'atmosphère. Les insectes ne respirent pas comme nous, ils absorbent tout simplement l'air qui les entoure sans inspirer. Donc, plus d'oxygène dans l'air = plus d'oxygène dans l'animal, ce qui leur aurait permis de grossir. Ça semble logique.

Une nouvelle étude suggère toutefois que le responsable est bien l'oxygène, mais peut-être pas pour les raisons qu'on pensait. L'abondance d'oxygène aurait plutôt agi sur les larves et ces dernières seraient devenues plus grosses simplement pour survivre à un empoisonnement à l'oxygène!

Plus de détails ici.



Fossiles montréalais

Partir à la chasse aux fossiles en plein centre-ville, qui l'eut cru? Désolé, mais je suis incapable de m'empêcher de reproduire en totalité cet article de Marie-Soleil Desautels:


Pas besoin de chercher loin pour trouver des traces de vie préhistorique. Même le centre-ville montréalais en regorge. Petit voyage dans le temps, à une époque où Montréal était sous les tropiques.

Des édifices du Vieux-Montréal, des églises ou le chalet du Mont-Royal recèlent des secrets que peu observent: des fossiles dans leurs murs de pierre. Là, un gastéropode, une sorte de gros escargot. Ici, la coquille d'un céphalopode, un parent éloigné des pieuvres et des calmars. Plus loin, un arrière-arrière-cousin de la crevette, des éponges ou des coraux. Et ces autres pierres regorgent de coquillages, animaux de la famille des brachiopodes.

«Tellement de gens ignorent qu'il y a des fossiles à Montréal. Ils sont toujours surpris de l'apprendre», dit Albert Cornu, directeur de la paléontologie au Club de minéralogie de Montréal (CMM). M. Cornu approfondit le sujet dans deux livres, Les fossiles de Montréal et des environs, édités par le CMM.

Il y a 450 millions d'années, Montréal se situait sous les tropiques, au niveau de l'Équateur. Une mer peu profonde inondait les basses terres du Saint-Laurent. Elle foisonnait d'organismes marins qui, en mourant, se déposaient au fond de l'eau. Les carcasses d'invertébrés et les sédiments se sont accumulés, formant des dépôts calcaires. C'est dans ces roches sédimentaires que des blocs de pierre ont été taillés à Montréal, dès le XIXe siècle. Aujourd'hui, on peut observer les cadavres fossilisés de ces organismes sur des édifices montréalais.

Montréal «la Grise»

«Au début du siècle, on surnommait Montréal, «la Grise», dit Albert Cornu. Prisé en architecture, le calcaire du sous-sol montréalais est d'une couleur caractéristique gris-bleu. Il porte le nom de «pierre grise de Montréal».

Cette roche sédimentaire a notamment servi lors de la construction du musée Redpath (859, rue Sherbrooke Ouest). Sur le mur de pierre du côté ouest, un coquillage blanc avec de fines stries, semblable à une coquille Saint-Jacques de la grosseur d'une pièce de 10 cents, se distingue. D'autres fossiles de mollusques se démarquent sous une fenêtre de la maison Atholston (1172, rue Sherbrooke Ouest). Avec un peu d'observation, on en perçoit rapidement sur les murets du chalet du Mont-Royal. La cathédrale Marie-Reine-du-Monde, l'église Saint-Édouard de Rosemont et la gare Windsor montrent aussi des silhouettes de fossiles. En général, mieux vaut chercher sur les murs latéraux: les constructeurs considéraient comme imparfaites les pierres sur lesquelles figuraient des traces de fossiles et les dissimulaient.

Les roches sédimentaires du sous-sol montréalais se sont formées il y a entre 450 et 490 millions d'années. Elles ne sont pas uniformes. Leur période de formation, leurs fossiles ou leur composition chimique les distinguent, explique Albert Cornu. Elles témoignent chacune à leur façon d'une page de l'histoire. Les géologues divisent les strates par groupe, formation, etc. À Montréal, le sous-sol se compose en majorité du calcaire du groupe Trenton, concentré dans le centre et l'est de l'île. On reconnaît le groupe Trenton jusqu'à Québec.

Une ville trouée

«Montréal, c'est un paquet de trous!», affirme M. Cornu. Il ne parle pas des fameux nids-de-poule, mais bien de la centaine de carrières d'où l'on exploitait le calcaire. La rue des Carrières, dans Rosemont-La Petite-Patrie, rappelle d'ailleurs que nombreuses d'entre elles se situaient de part et d'autre de ce chemin. Elles ont fourni la majorité de la pierre grise de Montréal utilisée entre 1800 et 1880, avant d'être supplantées par d'autres sites d'exploitation.

Les plus anciennes carrières ont disparu. Remblayées, elles se terrent sous des espaces verts, comme les parcs Père-Marquette, Lafond, Sir-Wilfrid-Laurier, etc. Le Jardin botanique, où s'observent tant des fossiles que des traces de dynamitage dans certains murets, comprend une ancienne carrière. Le complexe environnemental de Saint-Michel trône sur la carrière Miron. Et 60% de la neige de Montréal est déversée dans une partie de l'ancienne carrière Francon.

Le développement de Montréal s'est d'abord appuyé sur la pierre de taille locale. Puis, elle a été importée de Saint-Marc-des-Carrières (à mi-chemin entre Trois-Rivières et Québec), de Winnipeg ou de l'Alabama, etc. C'est ainsi que des restes de crinoïdes, ou «lis de mer», se profilent dans un calcaire provenant de l'Indiana sur l'édifice Holt Renfrew (1300, rue Sherbrooke Ouest).

À Montréal, on peut aussi observer des fossiles sur le bord de routes, du pont Champlain ou du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Ou encore sur le site naturel fossilifère de la Coulée verte du ruisseau De Montigny, dans le nord-est de Montréal, dont l'eau coule sur du roc calcaire. Une promesse de voyage dans le temps, pour qui sait observer.

Club de minéralogie de Montréal, www.clubmineralogiemtl.com

Musée Redpath, www.mcgill.ca/redpath

Où aller?

Chalet du Mont-Royal (1196, voie Camillien-Houde): cherchez des mini reproductions de coquilles Saint-Jacques dans les murets du chalet construit en 1932.

Club Mont-Royal (1175, rue Sherbrooke Ouest): près du trottoir, des moules d'escargots sont visibles sur cet édifice de 1905, dans le calcaire de Trenton, exploité à Saint-Marc-des-Carrières.

Édifice square Dominion (1010, rue Sainte-Catherine Ouest): des lignes foncées dans le calcaire de l'Alabama témoignent des mouvements de la croûte terrestre. Ce calcaire ne contient pas de fossiles. L'édifice date de 1928.

Appartements Le Château (1321, rue Sherbrooke Ouest): des coraux et des ancêtres d'escargots, de pieuvres et de calmars pimentent le mur qui longe la rue de la Montagne. Le calcaire a été extrait près de Winnipeg pour construire cet édifice de 1925.

Le musée Redpath répertorie, dans un guide publié en 2002 et sur son site internet, 14 édifices d'intérêt où l'on peut notamment observer des fossiles.




Évolution des baleines




Conor Walton