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Runes found in Canadian wilderness baffle archaeologists



Extraits de cet article:

Archaeologists remain baffled by a surprising, seemingly ahistorical find located deep in the Canadian wilderness. But after years of research, analysis, and historical corroboration, an interdisciplinary team has finally made their findings available to the public. Tucked away in a forest approximately 465 miles northwest of Ottawa, a massive slab of bedrock features a hand-etched rendition of the full Lord’s Prayer. But the religious text isn’t inscribed in French or English—it’s composed of over 250 symbols from the oldest known runic alphabet.

The perplexing discovery happened completely by chance, according to the CBC. Hidden for centuries, the stone became exposed only after a tree fell near the town of Wawa, not far from Lake Superior. Closer inspection showed that someone had etched 255 runes into a roughly 4 by 5 foot section of the slab. Additionally, they took time to add a detailed illustration of a boat, an additional 16 runic signs, and 14 X markings.

Photos of the site soon wound up in front of Ryan Primrose, president of the Ontario Center for Archaeological Education, who was immediately stunned by the images.

“It’s certainly among the least expected discoveries of my career. It’s absolutely fascinating,” he told CBC.

Futhark runes

However, Primrose didn’t want anyone jumping to conclusions about the inscription. While it’s true that Vikings explored portions of present-day Canada thousands of years ago, he doubted they were responsible for the mystery message.

“We didn’t want to release anything publicly until we had done as much analysis as possible,” said Primrose.

He soon contacted Uppsala University emeritus professor of runology Henrik Williams, and helped the renowned expert arrange a visit to the site the following October.

“I was under a tarpaulin for three hours with a flashlight, looking at the runes and the others were sitting outside freezing,” recalled Williams.

The group’s patience and endurance paid off. Williams eventually determined that the message was written with Futhark alphabetic runes. First developed and used by Germanic peoples between the 2nd and 8th centuries CE, Futhark eventually evolved into a simplified version adopted by Scandinavians. Both the Anglo-Saxons and Frisiacs also expanded it into their own variants, but the knowledge of how to read its original iteration died out by the High Middle Ages (around 1000-1300 CE). It wouldn’t be until 1865 that Norwegian scholar Sophus Bugge finally succeeded in deciphering the long-lost language.

People across Europe remained fascinated with runes in the interim, however. During the early 1600s, Swedish polymath (and occultist) Johannes Bureus adopted the symbols into a system that roughly corresponded to his home country’s language. This culminated in the publication of a Swedish language Lord’s Prayer written with the Futhark runes in 1611. But don’t think the Canadian oddity’s story ended there.

A more recent inscription

“This must have been a Swede,” Primrose said of the etcher. “Were there any Swedes at all here?”

Not during  the 17th century, according to his research. That said, historical documents confirm that Hudson’s Bay Company stationed Swedish workers at trading posts across Canada beginning in the 1800s. And it just so happens that Bureus’ runic Lord’s Prayer was republished during the 19th century.

Taken altogether, Primrose and colleagues now theorize that a Hudson’s Bay Company employee—or employees—are responsible for the labor-intensive project that likely took days, if not weeks to complete.

The conservationists are now working with the local landowners on a leasehold to turn their archaeological discovery into a public heritage site that includes a protective structure to guard it against the elements.

Primrose confessed to being “a little disappointed” that the artifact is likely only a couple centuries old, but plenty of questions still surround the find. Was the site a place for religious gatherings, or the devotional effort of one person? Prior to its exposure, the bedrock also lay under multiple inches of soil. With no other artifacts found nearby, was the prayer intentionally buried?

“The mystery doesn’t fade just because it’s younger than we hoped. Why was it carved here? Why this text? There are no answers,” he said. “And mysteries always draw people in.”



Migrations vikings




A massive effort to sequence the DNA of Vikings across Europe was published in 2020. The study revealed family histories of Vikings who set forth—and died—far from home.

Plus d'infos ici.


Histoire de la conquête de l'Angleterre (The Rest Is History)













Les origines du nom Couture



Les origines du nom Couture : un héritage normand aux accents vikings

Un voyage génétique commence : R-FT421641 et les Îles

L’histoire du nom Couture s’étend bien au-delà des terres familières de Normandie. Grâce aux recherches modernes sur l’ADN-Y, il est désormais clair que la lignée paternelle des Couture est marquée par l’haplogroupe R-FT421641, une lignée génétique qui révèle des indices surprenants sur des origines bien plus anciennes.

Cet haplogroupe appartient à R-L21, une branche de R1b étroitement associée aux Celtes de l’Atlantique, aux anciens Gaëls d’Irlande et d’Écosse, ainsi qu’aux peuples de langue brittonique du Pays de Galles et des Cornouailles.

Plus précisément, R-FT421641 descend de sous-groupes comme R-DF49 et R-ZP298, tous deux présents presque exclusivement parmi les populations celtes des Îles.

Loin d'une origine purement franque, romaine ou nordique, la lignée Couture primitive témoigne de profondes racines celtiques sur les côtes occidentales de l'Europe.

Où les Vikings et les Celtes ont fusionné : l'essor des Norvégiens-Gaëls

Au IXe siècle, l'ère viking avait remodelé l'Europe, mettant les pillards scandinaves en contact permanent avec les peuples des îles. Mais ces rencontres ne se limitaient pas à la violence.

Dans des régions comme l'Irlande, l'ouest de l'Écosse et l'île de Man, les colons nordiques se mariaient souvent avec les communautés gaéliques locales, formant une population hybride connue sous le nom de Norvégiens-Gaëls (Gall-Ghàidheil en gaélique).

• Ces Norvégiens-Gaëls dominèrent des régions clés, de Dublin aux Hébrides, entre le IXe et le XIe siècle.

• Culturellement nordiques, mais souvent génétiquement celtiques, nombre d'entre eux étaient porteurs de lignées paternelles comme R1b-L21, transmises par leurs ancêtres gaéliques. Des études génétiques montrent que les hommes norrois-gaéliques étaient souvent porteurs d'ADN-Y celtique, malgré leur appartenance à un monde norrois.

Un voyage vers le sud : l'implantation viking en Normandie

En 911 de notre ère, un accord historique entre le roi Charles le Simple et le seigneur de guerre viking Rollon marqua la fondation de la Normandie (« la terre des Hommes du Nord »).

Si l'on imagine souvent que les colons de Rollon étaient purement scandinaves, la réalité est bien plus complexe.

• Nombre des guerriers arrivés en Normandie étaient issus des communautés norrois-gaéliques d'Irlande et de Grande-Bretagne.

• Certains étaient peut-être des Gaëls ayant adopté les coutumes nordiques, combattant sous les bannières vikings tout en étant porteurs de lignées celtiques.

La présence de R-FT421641 dans la lignée Couture étaye fortement cette théorie.

Cette lignée particulière n'est pas retrouvée parmi les vestiges scandinaves connus de l'époque viking, mais elle est fréquente chez les Celtes irlandais et écossais.

Il est donc probable qu'un ancêtre de la famille Couture était un Norse-Gaël ayant émigré en Normandie pendant ou peu après la conquête de Rollon.

Devenir Couture : De guerrier à agriculteur

Après leur arrivée, ces premiers colons normands se sont rapidement adaptés :
• Ils se sont convertis au christianisme.
• Ils ont adopté la langue française et les coutumes locales.
• Ils ont commencé à utiliser des noms de famille dérivés de la terre et de la profession.

Le nom Couture, dérivé du latin cultura qui signifie « terre cultivée », reflète probablement cette transition d'une vie de guerre et de migration à une vie ancrée dans l'agriculture et la colonisation.
Au début du XVIIe siècle, des hommes portant le nom Couture apparaissent dans les archives de Rouen, la prospère ville portuaire de Normandie. L'un d'eux, Guillaume Couture, s'embarqua plus tard pour la Nouvelle-France (aujourd'hui Québec), emportant avec lui non seulement un nom, mais aussi des siècles d'histoire ancestrale. 

Sur les traces de la migration de la lignée Couture

🌿 ~500 av. J.-C.–500 apr. J.-C. - Dans les Îles, les tribus celtiques prospèrent. La lignée Y-ADN R-L21 devient dominante chez les Gaëls d'Irlande, d'Écosse et du Pays de Galles.
⚔️ 800–950 apr. J.-C. - Le long de la zone de la mer d'Irlande, des colons nordiques se mêlent à des Gaëls, donnant naissance aux Gaëls nordiques, un mélange unique de culture viking et de sang celtique.
⚓ 911 apr. J.-C. - En Normandie, des guerriers gaëls nordiques, probablement parmi les disciples de Rollon, s'installent et obtiennent des terres. Une nouvelle identité normande commence à se dessiner.
🏡 1000–1600 apr. J.-C. - Au fil des générations, les colons s'assimilent à la culture française, adoptant des noms de famille basés sur la terre et des noms commerciaux comme Couture, qui signifie « terre cultivée ». 
🚢 Années 1600 - De Rouen, Guillaume Couture traverse l'Atlantique jusqu'en Nouvelle-France (Québec), transportant le nom de famille et son héritage épique vers un nouveau monde.

Origines alternatives abandonnées

🛡️ Pas purement viking (scandinave) :
L'ADN-Y de Couture (R-FT421641) ne correspond pas aux haplogroupes scandinaves typiques comme I1 ou R1a.

⚔️ Pas anglo-saxon :
R-DF49 (la branche à laquelle appartient votre lignée) est rare chez les Anglo-Saxons, et le chemin migratoire correspond bien mieux à la Normandie qu'à l'Angleterre anglo-saxonne.

🏛️ Ni franc ni gaulois :
Les haplogroupes francs dominants sont différents. R-L21, la racine principale de votre lignée, est fortement liée aux Celtes insulaires (Irlande, Écosse, Pays de Galles), et non à la Gaule antique.

Conclusion : Un héritage à travers trois mondes

La lignée Couture témoigne des migrations complexes et des changements culturels du monde médiéval.

Ses origines tissent trois traditions puissantes :

Le sang celtique, ancré dans les tribus de l’Irlande et de la Grande-Bretagne antiques ;

L’influence nordique, absorbée par l’expansion et les mariages mixtes des Vikings ;

L’identité normande, forgée dans les champs du nord de la France et transmise au Nouveau Monde.

Le nom Couture évoque les guerriers gaéliques, les navires vikings et les fermes normandes, un héritage d’adaptation, de résilience et de transformation.

« L’histoire du nom Couture n’est pas seulement celle des colons normands, mais celle des ancêtres celtes qui ont navigué avec les Vikings, se sont implantés en France et ont contribué à bâtir de nouveaux mondes outre-Atlantique. » 

Toponymie et l'héritage durable de « Couture »

Couture en France

Le nom de famille Couture est profondément ancré dans la France médiévale, notamment en tant que toponyme lié à l'agriculture et à la colonisation.

Dérivé du latin cultura, signifiant « terre cultivée », couture était souvent utilisé pour désigner des terres agricoles fertiles ou des petits villages bâtis autour de l'agriculture.

Des lieux historiques à travers la France portent encore ce nom :
• La Couture (Pas-de-Calais), ville médiévale liée aux premières communautés agricoles.
• La Couture-Boussey (Eure), proche du cœur de la Normandie.
• Couture-sur-Loir (Loir-et-Cher), village cultivé au bord du fleuve.
• Couture-Saint-Germain (Wallonie, Belgique), lié aux traditions normandes francophones.

Dans la Normandie médiévale même, les petits champs, fermes et hameaux étaient communément appelés simplement « La Couture », soulignant l'importance des terres cultivées dans la société normande après les migrations vikings.

Couture dans les îles Anglo-Normandes

Le nom Couture apparaît également historiquement à Jersey, la plus grande des îles Anglo-Normandes, qui faisait encore partie de l'ancien duché de Normandie.

• Dans les anciens cadastres et cartes, La Couture est utilisé comme nom de champ et comme marqueur de district à Jersey.

• Ces toponymes remontent probablement aux pratiques de colonisation normande, ce qui montre que le nom ne se limitait pas à la Normandie continentale, mais s'étendait à ses territoires insulaires.
Les îles Anglo-Normandes ont conservé de fortes coutumes et une langue normandes même après l'intégration de la Normandie continentale à la France.

La présence de Couture dans ces îles témoigne de la diffusion et de la persistance de l'identité culturelle normande dans la région.

Couture au Québec et au Canada

Lorsque les colons français ont traversé l'Atlantique, ils ont apporté avec eux leurs noms de famille et leur héritage.

Plusieurs localités canadiennes modernes portent aujourd'hui le nom Couture :
• Couture, au Québec, une localité de la Montérégie.
• Couture-Radisson, au Québec, un nom de route et de communauté lié aux premiers colons.
• Le canton de Couture, un canton désigné en Abitibi-Témiscamingue, est un lieu de rencontre et de partage.

Ces lieux sont liés aux descendants pionniers d'hommes comme Guillaume Couture, un colon de la Nouvelle-France dont la lignée a continué de façonner l'histoire du Québec.

De l'autre côté de l'océan, le nom Couture demeure ancré dans le terroir et l'histoire.

La Normandie : un carrefour culturel

L'histoire de la Normandie est celle d'une fusion :
• Vikings nordiques, arrivés aux IXe et Xe siècles.
• Survivants celtes des anciennes tribus armoricaines.
• Gallo-Romains et Francs, mélange des cultures méditerranéenne et germanique.

La Normandie n'a jamais été définie par une origine unique ; elle a été, dès le début, un creuset.
La lignée Couture, porteuse d'un ADN-Y celtique tout en adoptant la langue et les traditions agricoles normandes, reflète cette riche mosaïque de peuples et d'identités.

Un héritage vivant de découvertes

Cette recherche sur le nom Couture s'appuie sur :
• Des tests d'haplogroupes ADN-Y (plus précisément R-FT421641 sous R-L21) ;
• Des archives historiques et médiévales de Normandie et de Nouvelle-France ;
• Des études archéologiques modernes sur l'ADN en Grande-Bretagne, en Scandinavie et en France.

Si la science continuera d'affiner l'histoire ancienne grâce aux découvertes futures, les preuves sont aujourd'hui solides :

La lignée Couture est issue d'une fusion de sang celtique, de culture nordique et de peuplement normand, portant un héritage ininterrompu à travers les siècles et les océans.
« Des guerriers celtes aux navires vikings, en passant par les fermes normandes et enfin jusqu'aux frontières canadiennes, le nom Couture raconte une histoire de résilience, d'adaptation et d'héritage durable. » 

Avis de non-responsabilité et fondement scientifique

Cette reconstitution historique des origines du patronyme Couture est le fruit d'années de recherche combinées, incluant :
• Des documents historiques de Normandie, de France et de Nouvelle-France (Québec)
• L'histoire des peuplements médiévaux des Îles, de Scandinavie et de Normandie
• Des études archéologiques sur l'ère viking et les migrations médiévales
• Des tests avancés d'haplogroupes ADN-Y et une généalogie génétique grâce au projet Big Y-700 de FamilyTreeDNA
• Des publications scientifiques évaluées par des pairs sur l'ADN ancien et moderne d'Europe

Les conclusions présentées ici s'appuient sur les meilleures données scientifiques actuellement disponibles.

Il ne s'agit pas d'hypothèses, mais du fruit d'une confrontation entre les preuves génétiques, les schémas migratoires historiques et des données documentées.


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À la recherche des origines du patronyme Couture



À la recherche des origines du patronyme Couture : une étude génétique et historique des îles Britanniques à la Nouvelle-France

Résumé

Cette étude explore les origines et la trajectoire migratoire du patronyme Couture, en s'appuyant sur des données linguistiques, historiques et génétiques. Le patronyme Couture, couramment présent au Québec aujourd'hui, révèle un long cheminement ancestral, qui a débuté avec les populations celtiques des îles Britanniques, puis s'est étendu aux interactions nordiques-gaéliques à l'époque viking, puis à l'intégration à la société normande de la France médiévale, pour culminer avec la migration vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle. L'haplogroupe Y-ADN R1b-L21 > DF49 est particulièrement mis en avant, ce qui apporte un éclairage supplémentaire sur les mouvements ancestraux des personnes portant ce patronyme.

1. Introduction

Le patronyme « Couture » ​​est répandu au Québec moderne et dans certaines parties de la diaspora française d'Amérique du Nord. Son étymologie, ses liens régionaux en Normandie et l'histoire migratoire de ses porteurs reflètent un récit à multiples facettes, incluant des influences celtiques, nordiques et françaises. Cet article étudie l'évolution du patronyme Couture, en se concentrant sur les documents historiques et la lignée génétique pour retracer son parcours des îles Britanniques à la Nouvelle-France.

2. Étymologie et origine du patronyme « Couture »

Le patronyme Couture est d'origine française et est généralement considéré comme de nature topographique. Il dérive du vieux français « couture », qui signifie « champ cultivé », notamment situé sur une colline ou une pente, du latin cultura (culture). Le nom désignait probablement les personnes vivant à proximité ou travaillant sur ces terres agricoles.

Une théorie moins répandue suggère une origine professionnelle, liant le patronyme à la couture par le biais du terme français moderne « couturier ». Cependant, cette interprétation semble anachronique dans le contexte de la Normandie médiévale. Compte tenu de la société agraire de l'époque, l'explication topographique reste plus plausible. Ainsi, les premiers porteurs du patronyme Couture étaient probablement des agriculteurs ou des propriétaires fonciers associés à des champs cultivés, ce qui correspond au profil de nombreux émigrants en Nouvelle-France. 

3. Origines géographiques en Normandie

De nombreux lieux en Normandie portent le nom de La Couture ou Les Coutures, ce qui pourrait indiquer l'origine géographique des familles qui l'ont adopté plus tard. Parmi eux :
• La Couture, Seine-Maritime (Haute-Normandie)
• La Couture, Manche (Basse-Normandie, près du Cotentin)
• Les Coutures, Eure

Ces régions rurales et agricoles étaient des foyers d'émigration fréquents vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Il est probable que des personnes originaires de ces régions, comme Guillaume Couture, aient porté le nom de l'une de ces localités outre-Atlantique.

4. Le nom Couture en Nouvelle-France : Guillaume Couture (1618-1701)

L'un des premiers colons portant le nom de Couture les mieux documentés est Guillaume Couture, né à Rouen, en Normandie, en 1618. Arrivé en Nouvelle-France vers 1640, il devint une figure clé de la colonie. Il servit comme soldat, diplomate et assistant missionnaire. Couture fut notamment capturé et torturé par les Iroquois, une épreuve à laquelle il survécut avec résilience, ce qui lui valut plus tard un grand respect. Il finit par fonder Pointe-Lévy (aujourd'hui Lévis, au Québec) et établit une importante lignée, dont les descendants sont aujourd'hui répartis dans tout le Québec, notamment à Lévis, en Beauce, à Trois-Rivières et à Montréal, ainsi qu'en Nouvelle-Angleterre et en Louisiane.

5. L'héritage génétique : Haplogroupe Y-ADN R1b-L21 > DF49

Les tests génétiques révèlent que l'haplogroupe paternel de cette lignée est R1b-L21 > DF49, un marqueur profondément enraciné dans les îles Britanniques. Parmi les principales découvertes :

5.1 Origines à l'âge du bronze (~2000–2500 av. J.-C.)
• R1b-L21 est probablement originaire de l'ouest de la Grande-Bretagne ou d'Irlande.
• Fortement associé à des tribus celtiques telles que les Gaëls, les Pictes et les Bretons brittoniques.
• La sous-clade DF49 est particulièrement concentrée en Irlande et dans l'ouest de l'Écosse.

5.2 Âge viking (~800–1050 apr. J.-C.) : Interactions entre nordiques et gaéliques
À l'époque viking, des colons nordiques venus du Danemark et de Norvège ont colonisé certaines parties des îles Britanniques. Au fil du temps, des sociétés hybrides nordiques et gaéliques ont émergé, notamment dans :
• Le nord de l'Angleterre (Danelaw)
• L'Écosse et les Hébrides
• L'Irlande (notamment Dublin)

Il est plausible que des ancêtres porteurs de l'haplogroupe DF49 aient intégré ces sociétés et se soient joints plus tard aux migrations nordiques en Normandie. Parmi ces groupes figuraient des Anglo-Scandinaves et des Nordiques-Gaëliques, qui accompagnèrent Rollon lors de la colonisation de la Normandie en 911 apr. J.-C. 

6. Intégration à la société normande

Après leur migration en Normandie, ces hybrides celto-vikings adoptèrent progressivement :
• L'ancien français
• La foi catholique
• Les structures sociales féodales du duché de Normandie

Entre les XIe et XIIIe siècles, les noms de famille devinrent héréditaires. Les familles s'installant près des champs ou des terres agricoles adoptèrent probablement le nom de famille Couture, signifiant « des champs ». Ceci marque la transformation de la lignée ancestrale, des guerriers norrois-gaéliques aux agriculteurs normands francophones.

7. Migration vers la Nouvelle-France (années 1600)

Au XVIIe siècle, les membres de la famille Couture, désormais pleinement intégrés à l'identité française, participèrent à la vague coloniale en Nouvelle-France. Le plus important d'entre eux, Guillaume Couture, devint l'un des premiers colons de Pointe-Lévy et contribua significativement à l'expansion diplomatique et coloniale de la colonie française.

8. Répartition moderne

Aujourd'hui, le patronyme Couture est surtout répandu au Québec, notamment dans les régions historiquement liées aux premiers colons français. Le nom apparaît également dans :
• La Nouvelle-Angleterre (suite à la migration franco-américaine du XIXe siècle)
• Le Midwest américain
• La Louisiane, où les descendants ont intégré la diaspora cajun

9. Conclusion : Un récit profond de la lignée Couture

Le parcours du nom de famille Couture reflète un récit complexe de migration, d’adaptation et d’intégration :
Îles Britanniques (lignée celtique DF49)
→ Interaction nordique-gaélique (ère viking)
→ Colonisation normande (~900 apr. J.-C.)
→ Adoption du nom de famille « Couture »
→ Migration vers la Nouvelle-France (1600 apr. J.-C.)
→ Québec et Amérique du Nord modernes

Cette lignée révèle l’interdépendance de l’histoire européenne et coloniale, tant par la transformation culturelle que par l’héritage génétique. Le nom Couture est une relique vivante de ce parcours pluri-temporel, depuis les anciennes tribus celtiques des îles Britanniques jusqu’aux familles fondatrices du Canada français.

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First before Columbus - The True Discoverers of America (Get.factual)




La découverte de noix de noyer cendré, trouvés à l'Anse-aux-Meadows, indique que les Vikings se sont aventurés jusqu'au Québec ou encore dans la région de New York (27:50)




Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ? La fin d’un mystère



Jusqu’ici, le consensus dictait que le déclin des colonies Vikings au Groenland était dû aux températures extrêmes du petit âge glaciaire. Or, une nouvelle étude, examinant pour la première fois les sols du site où a vécu cette ancienne colonie, apporte une autre hypothèse : c’est une sécheresse, et non pas le froid qui aurait chassé les Scandinaves de ce territoire.

Des anthropologues, historiens et scientifiques ont longtemps cherché à comprendre pourquoi les Vikings, après des centaines d’années de prospérité, ont quitté le Groenland au début du XV siècle. Appelée par les Scandinaves, « colonie de l’Est », la fertilité des terrains groenlandais permettait de planter de l’herbe, qu’ils utilisaient comme pâturage pour leur bétail. Les Vikings ont ainsi prospéré pendant 400 ans et leur population a atteint environ 2000 habitants à son pic.

Des études antérieures avaient estimé qu’une période de froid extrême avait rendu la vie agricole des colonies Vikings insoutenable. Toutefois, ces recherches se sont basées sur des échantillons pris à plus de 1000 kilomètres au nord du lieu colonisé par les Scandinaves. Une nouvelle étude, parue dans la revue Science Advances, a essayé de régler cette erreur méthodologique. « Avant cette étude, il n’y avait aucune donnée sur le site réel des colonies Vikings » signale dans le communiqué, Raymond Bradley, professeur émérite universitaire de géosciences à l’Université du Massachusetts Amherst et l’un des co-auteurs de l’étude.

Quels étaient les conditions climatiques rencontrées par la civilisation viking au Groenland ?
Pour dévoiler ce mystère, les chercheurs de l’Université du Massachusetts ont examiné les variations de climat qui ont frappé les fermes de cette civilisation. Ils se sont donc rendus au Lac, intitulé « Lake 578 », où il y a eu l’une des concentrations majeures de fermes Vikings. Pourquoi examiner les sédiments d’un lac? Parce que leur analyse chimique expose les températures subies par ces sédiments depuis 2000 ans.

Les sédiments du lac ont été analysés avec deux marqueurs différents. Le premier, un lipide nommé « BrGDGTé ». Il a permis de reconstruire les changements de température enregistrés par les sédiments. Le deuxième marqueur est un revêtement cireux qui se trouve sur les feuilles des plantes. Il enregistre le taux d’évaporation d’eau de ces plantes, permettant ainsi de déterminer l’humidité ou la sécheresse enregistrées au long des années.

Le résultat? Les changements de température étaient à peine perceptibles! L’élément qui a marqué les chercheurs était plutôt la sécheresse qui a frappé ces territoires. «Ce que nous avons découvert, c’est que, alors que la température a très peu changé au cours de la colonisation nordique du sud du Groenland, elle est devenue de plus en plus sèche au fil du temps» relate Boyang Zhao, chercheur et auteur principal de l’étude. Les auteurs de l’étude suggèrent que cette sécheresse a affamé le bétail de la civilisation Viking.

Cette étude aide à mieux comprendre un grand mystère de, et montre également comment les facteurs environnementaux peuvent avoir un rôle crucial dans la prospérité ou le déclin des civilisations humaines.


Trouvé ici.


Une fleur à l’origine de la rage guerrière des Vikings



Extraits de l'article:

Les guerriers vikings continuent de fasciner plusieurs siècles après leurs légendaires combats. Dans l'imaginaire collectif, c'est souvent aux berserkers que l'on pense lorsque l'on parle des Vikings. Ces guerriers étaient réputés pour leur violence et leur rage aveugle (berserkergang), leurs hurlements sauvages et leur incapacité à distinguer leurs ennemis de leurs amis durant les affrontements.

Dès le XIIIe siècle, l'historien et poète islandais Snorri Sturluson décrivait les berserkers d'Odin comme aussi «fous que des chiens ou des loups» et aussi «forts que des ours ou des bœufs sauvages», capables de tuer leurs ennemis d'un seul coup. Une fois atteint le stade du berserkergang, les guerriers étaient saisis de tremblements et de claquements de dents incontrôlés, tandis que leur visage devenait de plus en plus rouge.

Après deux cuissons à l'étuvée, l'amanite tue-mouches perd de sa toxicité au profit de propriétés psychoactives réputées chez les peuples de Sibérie. | Jaanus Leoste via Pixabay

On attribue souvent l'origine de cette rage incontrôlée à la consommation d'un champignon aux propriétés psychoactives, l'amanite tue-mouches. Cette hypothèse, controversée, est remise en question par Karsten Fatur, un ethnobotaniste de l'université de Ljubljana, dans un article paru dans le Journal of Ethnopharmacology. Il soutient l'idée selon laquelle le champignon rouge à pois blancs explique certains des symptômes attribués au berserkergang, tels que les contractions et tremblements, les rougeurs au visage, le délire et les convulsions –mais pas le plus important: la fureur aveugle.

Les fleurs de la fureur
Selon l'ethnobotaniste, les raisons de cette rage seraient plutôt à trouver du côté de l'aconit, et plus particulièrement de la jusquiame noire. Cette fleur existe depuis la Grèce antique et a été utilisée comme narcotique, analgésique, anesthésique et somnifère. Elle est également connue pour provoquer des comportements colériques, qui peuvent «aller de l'agitation à la rage et la combativité, selon le dosage et l'état d'esprit de l'individu», indique le chercheur.

Auriez-vous aimé vous marier à la Viking?
Le chercheur fait également état de la capacité de la jusquiame à atténuer la douleur, une propriété qui explique l'invulnérabilité prétendue des guerriers. La plante exerce aussi une influence sur la faculté de pouvoir reconnaître les visages. C'est encore à elle que l'on pourrait attribuer les effets secondaires pénibles dont souffraient les guerriers plusieurs jours après l'arrêt des combats: maux de tête, vision trouble et pupilles dilatées.

Côté culture, Karsten Fatur remarque que l'amanite tue-mouches ne pousse pas aussi facilement en Scandinavie et qu'elle était bien plus rare que la jusquiame noire, considérée comme une mauvaise herbe ayant prospéré à l'époque des berserkers. Toutefois, le chercheur ne parvient pas encore à expliquer pourquoi les guerriers claquaient des dents et mordaient leur bouclier. Avis aux historiens et ethnologues, la question reste en suspend.


 

La fin des Vikings : récit d'un déclin annoncé



Extrait de l'article:

Un peu avant l’an 1000 de notre ère, le navigateur viking Erik le Rouge colonise le Groenland. Le long de la côte ouest de l’île sont créées de nombreuses petites communautés qui élèvent bovins et ovins.

Les colons profitent d’un climat plus doux qu’aujourd’hui. C’est l’époque de l’optimum médiéval : l’Europe connaît un certain réchauffement. Des conditions qui permettent à la colonie de se développer jusqu’à atteindre 6 000 habitants, selon Thomas McGovern, spécialiste américain des Vikings.

À l’orée du 14e siècle, tout bascule. La colonie se dépeuple et l’activité économique chute brutalement. Que s’est-il passé ? Grâce à l’étude de carottes de glace, des scientifiques de l’université Brown (États-Unis) sont récemment parvenus à reconstituer 5 600 ans d’histoire du climat au Groenland.

Résultat : dès le 12e siècle, les températures commencent à chuter, avant que ne débute le petit âge glaciaire. La saison chaude raccourcit et le cheptel diminue. Les glaces s’étendent, empêchant les navires d’accoster.

Le ravitaillement devient quasiment impossible. La famine qui menace oblige les Vikings à quitter cette île qu’Erik le Rouge leur avait promis verte et abondante. Ceux qui restent périront rapidement de malnutrition.

DÉCOUVERTE DE LA CHAMBRE FUNÉRAIRE D'UNE GUERRIÈRE VIKING

Mais le Groenland ne demeure pas inhabité. Subsistent les Inuits, qui vivent sur l’île depuis des millénaires. Comment expliquer que les Vikings aient dû plier bagage alors que les Inuits ont survécu jusqu’à nos jours ?

Les chercheurs avancent une raison simple. Plutôt que de pratiquer la pêche et de chasser le phoque comme leurs voisins Inuits, ils ont préféré s’en tenir à l’élevage — la possession de bêtes étant alors un marqueur important du pouvoir. Mais l’élevage a contribué à décimer les forêts de l’île.

Les sols mis à nu ont contribué à l’érosion des sols, empêchant ainsi le renouvellement du cheptel. Et lorsque le froid est arrivé, la nourriture vient à manquer.




Vikings : des raids au duché de Normandie



Extrait de cet article:

Le duché de Normandie n’est pas né, comme le voudrait la tradition, en 911, date du traité de Saint-Clairsur-Epte. Sa fondation résulte d’un processus long et complexe, connu grâce à Dudon, un chanoine de Saint-Quentin qui composa une Historia Normannorum entre 994 et 1015. De ce témoignage historique émerge un personnage central et encore énigmatique : le chef viking Rollon. 

Rollon serait originaire de l’actuelle Scandinavie. Selon les sagas islandaises, composées à la fin du XIIIe siècle par Snorri Sturluson, notamment la Saga du roi Harald à la belle chevelure, Rollon serait Rolf Ganger, fils de Rögnvald, jarl de la région de Möre ; Rolf aurait été banni de Norvège pour avoir pratiqué un pillage au cœur du royaume, en transgressant les ordres du roi Harald. Dudon et les sagas font donc de Rollon un personnage de haut rang, qui aurait refusé de se soumettre à l’autorité de son roi au moment où celui-ci tentait d’instaurer un pouvoir centralisé en Norvège.

Rollon aurait séjourné dans les îles situées au nord de l’Écosse (Shetland, Orcades ou Hébrides). Puis, après avoir essayé de s’établir dans le nord de l’Angleterre, il aurait décidé très vite de passer sur le continent, dans le pays des Walgres, situé à l’embouchure du Rhin et de la Meuse. Il serait arrivé en baie de Seine vers 876 – date donnée par Dudon – ou plus vraisemblablement vers 885-886, peut-être à l’occasion du grand siège de Paris, auquel, toujours selon Dudon, il aurait participé comme simple comparse sous l’autorité de Godfried, un autre chef viking. Il était déjà établi aux environs de Rouen, lorsqu’il lança ses deux expéditions contre la cité de Bayeux en 889, puis en 890 ; c’est lors de ce second siège qu’il s’empara de la ville et la pilla. Il s’appropria même une jeune femme du nom de Popa, la fille du comte Bérenger II de Neustrie, et en fit sa concubine. De cette union naquirent un fils, Guillaume « Longue Épée », et une fille, Gerloc, qui épousa Guillaume III Tête d’Étoupe, futur duc d’Aquitaine.

À Rouen, Rollon aurait fait la rencontre de l’archevêque de la ville, un certain Francon. Ce dernier serait venu au-devant du chef viking pour lui signifier que la cité avait subi de nombreux désastres, et que tous les cadres militaires, administratifs et religieux s’étaient enfuis depuis longtemps. Il demeurait seul pour assurer la protection d’un peuple sans défense et sans ressources. L’archevêque aurait eu alors l’idée de lui demander d’assurer la sécurité de Rouen, ce que Rollon aurait accepté. Mais si ce dernier avait trouvé un territoire tranquille pour s’y établir avec des troupes nombreuses, il ne renonça pas pour autant à entreprendre des raids de pillage et de destruction au cœur de la France, jusqu’en Auvergne : toute la Neustrie, entre Loire et Seine, eut à souffrir de ces visites intempestives. 

Cependant, de 885 à 911, Rollon semble avoir pris conscience que les Vikings se trouvaient dans une situation très différente de celle qu’avaient connue les générations précédentes. Celles-ci avaient pu aisément amasser des butins considérables en pillant l’or et l’argent qui se trouvaient aussi bien dans les monastères que dans les palais princiers. Mais, après un siècle de saccage, il ne restait plus guère d’or, d’argent et de monnaie. Rollon, comme les autres chefs de bandes scandinaves de l’époque, songea alors à s’établir définitivement sur une partie des territoires qu’il contrôlait, d’autant qu’il lui était impossible de retourner dans son pays, d’où il avait été chassé. 

PAÏENS ET CHRETIENS COHABITENT

Ces 25 années ne furent pas seulement consacrées à des opérations de pillages ; ses hommes s’étaient déjà installés dans des villages et sur des terres inoccupées, dont les anciens habitants étaient morts, enfuis ou réfugiés dans des lieux plus sûrs. Ils avaient sans doute, comme leur chef, trouvé concubines ou compagnes. Sans doute aussi les Vikings avaient-ils noué des relations pacifiques avec les indigènes et entrepris de commercer avec eux, notamment le produit de leurs butins. 

Ainsi, au cours de l’une des trêves du siège de Paris relaté par Abbon de Saint-Germain, « les païens et les chrétiens partageaient tout : maison, pain, boisson, routes, lits ; chacun des deux peuples s’émerveillait de se voir mêlé à l’autre. » Par-delà cette vision poétique des choses, il est vraisemblable qu’une sorte de modus vivendi s’instaura entre « païens » et « chrétiens » : la rapide intégration des Vikings ne saurait s’expliquer sans une longue période d’osmose, durant laquelle ces nouveaux venus ont pu découvrir les coutumes des indigènes et comprendre le fonctionnement des institutions franques. Rollon vivait aux côtés de la chrétienne Popa, qui élevait son fils héritier selon les préceptes de la foi catholique ; cette femme cultivée dut être pour Rollon une informatrice de choix dans l’approfondissement de la culture et de la civilisation carolingiennes. 

Le traité de paix de Saint-Clair-sur-Epte, conclu en 911, ne peut s’expliquer que par un sentiment d’épuisement mutuel des Vikings et des Francs. Selon Dudon, les Francs, fatigués par tant d’années de luttes sans victoires, auraient incité le roi Charles le Simple à concéder un territoire aux Vikings. Par ailleurs, les Vikings eux-mêmes auraient contraint leur chef Rollon à accepter les termes du traité. Dans un éloge de la terre normande, ils firent valoir les multiples avantages que représentait ce pays fertile, boisé et regorgeant d’animaux : « Cette terre, complètement abandonnée, dépourvue de guerriers et dont le sol n’a pas été travaillé par la charrue depuis longtemps, offre des arbres de qualité, est morcelée par le cours de rivières où pullulent diverses espèces de poissons, regorge de gibier, ne méconnaît pas la vigne et se révèle fertile pour peu que le sol ait été travaillé par le coutre de la charrue. Elle est bordée, d’un côté, par la mer susceptible d’apporter en abondance des marchandises diverses et, de l’autre, elle est séparée en quelque sorte du royaume de France par des cours d’eau qui transportent par bateau toutes sortes de produits ; elle sera d’une grande fertilité et d’une grande fécondité, pour peu que des gens en nombre en prennent soin : cette terre nous conviendra et nous nous en contenterons pour en faire notre lieu de séjour. » 

La défaite subie par Rollon devant la ville de Chartres le 20 juillet 911, au cours de laquelle il perdit plusieurs centaines d’hommes, fut sans doute l’élément qui fit aboutir un processus déjà engagé depuis longtemps. Le traité de Saint-Clair-sur-Epte se présente en effet comme le résultat d’une longue palabre entre le camp des Francs et celui des Vikings, de sorte que, au gré de ces échanges, les dispositions finales du traité diffèrent en de nombreux points des premières propositions. Rollon dispose d’un conseiller de choix dans cette délicate négociation : l’archevêque de Rouen, Francon. C’est lui qui est le pivot des négociations : il rend compte au roi Charles de ses rencontres avec Rollon et lui donne ses avis ; c’est encore lui qui rend compte à Rollon des propositions royales et qui lui donne de précieuses recommandations. Même si ce point ne fait pas partie des négociations ni du traité, la conversion est expressément conseillée à Rollon par Francon ; on pourrait y voir une incitation conforme à la vocation missionnaire d’un archevêque. Mais le propos de Francon est tout autre : il explique que, si Rollon se convertit à la foi chrétienne, « il pourra vivre en paix définitivement » avec les Francs, et surtout posséder une terre « que personne n’osera plus lui reprendre » ; il pourra épouser légitimement la fille du roi, voire nouer avec Charles un lien d’amitié. 

UN SERMENT FAIT SUR LES RELIQUES

Les deux armées se donnèrent rendez-vous sur les bords de l’Epte. Mais, au dernier moment, il y eut un coup de théâtre : Rollon posa deux nouvelles conditions que le roi et les Francs durent accepter. Rollon exigea tout d’abord une terre à piller, puisque le territoire concédé avait été durant de nombreuses années dévasté et saccagé. Rollon refusa la Flandre, que lui accorda d’abord le roi, mais accepta la seconde proposition royale : la terra britannica, soit les diocèses de Coutances et d’Avranches, ainsi que la région du Bessin, qui se situaient juste à l’ouest de la concession. Il exigea en second lieu un serment de tous les Francs (roi, abbés, évêques et comtes) sur des reliques ou des objets sacrés, car il savait que les Francs respecteraient un tel serment mieux qu’un simple engagement envers un païen : « Grâce à ce serment, il tiendrait, lui et ses successeurs, la terre de l’Epte à la mer, en alleu et en pleine propriété, pour toujours. »

On se plia aux nouvelles exigences du chef viking, mais on ne sait si l’épisode au cours duquel Rollon aurait refusé d’embrasser le pied du roi pour le remercier et envoyé un de ses hommes accomplir ce rite appartient à la légende ou à l’histoire. Ce qui est certain, c’est que l’on ne saurait mettre en doute la réalité de ce traité : nous conservons aujourd’hui une charte de mars 918, dans laquelle le roi des Francs reconnaît qu’il ne peut donner à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés la partie des terres de l’abbaye de la Croix-Saint- Leufroy « que nous avons accordées aux Normands de la Seine, c’est-à-dire à Rollon et à ses hommes, pour la sauvegarde du royaume ». Ce devoir pour Rollon de protéger le royaume en barrant la route à d’autres bandes vikings n’est pas expressément mentionné dans le traité, mais Rollon avait obligation de répondre à l’appel du roi en cas de menace. 

Devenu comte de Rouen, Rollon n’est donc plus ni pirate ni hors-la-loi ; il est désormais reconnu comme un grand du royaume de France. Il détient la totalité des pouvoirs régaliens : le roi de France n’a plus aucun droit sur ses terres, et la protection de l’Église relève de sa seule autorité. Le territoire normand, dont les frontières coïncident à peu près aux cours de la Bresle au nord, de l’Epte à l’est et de l’Avre au sud, est composé des diocèses de Rouen, d’Évreux et de Lisieux. À l’ouest, la frontière occidentale est moins marquée ; Dudon indique seulement que le pouvoir de Rollon s’arrête là où commence la terra britannica. 

Au lendemain du traité, Rollon doit relever plusieurs défis. Le premier est l’intégration de ses Vikings à la civilisation occidentale. Même si cette mutation ne fut pas aussi facile et aussi rapide que le laisse entendre Dudon, il reste qu’en une seule génération les Vikings ont adopté la langue et les coutumes des Francs, tout comme la foi chrétienne. Dès 912, Rollon se fait baptiser par l’archevêque de Rouen et, au sortir des eaux baptismales, il se fait appeler « Robert », du nom de son parrain, le duc de Neustrie. Le texte de Dudon suggère, en outre, que c’est par un acte d’autorité de leur chef que ses compagnons se font baptiser à leur tour et acceptent ensuite d’être instruits dans la foi chrétienne. Les jours suivants, Rollon fait des dons considérables à des cathédrales et à des monastères situés dans le territoire concédé (cathédrales de Rouen et d’Évreux, monastères de Jumièges et de Saint-Ouen de Rouen) et sur des terres où il n’a nulle autorité (cathédrale de Bayeux, monastère du Mont-Saint-Michel, abbaye de Saint-Denis). Pour effectuer ces choix, Rollon suit fidèlement les conseils de l’archevêque de Rouen.

Si l’abandon des rites païens fut difficile, l’adoption de la langue et des coutumes des Francs se révéla plus aisée. Plusieurs facteurs ont favorisé cette intégration. Les Vikings vivaient depuis près de 30 ans sur le sol neustrien et avaient nécessairement acquis les bases linguistiques indispensables pour une vie en société avec les indigènes : la très grande majorité d’entre eux abandonnèrent la langue norroise, parlée en Scandinavie, pour s’exprimer en normanno-picard, l’un des dialectes de la langue d’oïl parlée au nord de la Loire. En outre, la plupart vivaient en compagnie de concubines indigènes, qui élevaient dans leur langue, leurs traditions et leurs croyances les enfants nés de ces unions. La paix instaurée par le traité de 911 renforça ces tendances naturelles à l’intégration.

L’ANCIEN HORS-LA-LOI DEFEND L’ORDRE

Dès sa prise de pouvoir, Rollon, qui avait été durant de nombreuses années un fauteur de troubles et d’insécurité, dut imposer la paix publique à des sujets d’origines et de cultures diverses. Se côtoyaient désormais les Vikings compagnons de Rollon, mais aussi d’autres Vikings établis indépendamment de sa venue, des Anglais enrôlés de gré ou de force par Rollon lors de son passage en Angleterre pour pouvoir disposer d’une armée suffisante, les indigènes francs (paysans, artisans, marins, commerçants) qui avaient survécu en établissant des contacts plus ou moins éphémères avec les Vikings, les étrangers attirés par la paix enfin rétablie dans une riche région agricole. Parmi les grandes familles normandes du Xe et du XIe siècle, on trouve nombre de gens venus de Bretagne, d’Anjou, de Flandre, de France et de Bourgogne. 

La première tâche de Rollon fut de donner des terres dont chacun pourrait tirer sa subsistance. Selon Dudon, il « mesura la terre et la répartit entre ses fidèles au cordeau ». Cette opération cadastrale ne pouvait concerner que les terres inoccupées, du fait de la fuite des aristocrates francs et de la plupart des moines, généralement dotés d’immenses domaines. Cette répartition au cordeau est une coutume nordique qui distingue la parcelle bâtie et les terres à mettre en culture. Dudon évoque plus longuement les lois et les droits que Rollon impose avec l’accord des grands de son comté. Les exemples que Dudon retient concernent le vol et le brigandage : tel un prince carolingien, Rollon proclame le ban sur tout le territoire soumis à son autorité. Il interdit notamment que l’on ramène chez soi les éléments en fer de la charrue, ainsi que les animaux de trait : leur sécurité est garantie par la « paix du duc », qualifiée souvent de « paix de la charrue ». Tout contrevenant peut être puni de mort. 

De 911 à 927, Rollon exerça ses pouvoirs de comte franc, tout en continuant, semblet-il, ses activités de chef de bande. En 922, lorsque les grands du royaume franc remplacent Charles le Simple par Robert de Neustrie, celui-là même qui avait été le parrain de Rollon en 912, Rollon refusa de participer au complot et resta fidèle à Charles, avec lequel il avait conclu le traité de SaintClair-sur-Epte. Robert périt l’année suivante et fut remplacé par Raoul, comte de  Bourgogne, qui menaça la Normandie ; c’est, semblet-il, pour son ralliement tardif au nouveau 
roi que Rollon reçut, en 924, les deux diocèses de Bayeux et de Sées.

Devenu vieux, incapable de monter à cheval, Rollon fit du fils de Popa son héritier et le fit reconnaître par tous les grands du  comté : Guillaume Longue Épée succéda à son père vers 927. Rollon mourut vers 932 ; il fut inhumé dans la cathédrale de Rouen. Lors de la dédicace de la cathédrale romane en 1063 par l’archevêque Maurille, le tombeau fut déplacé et, à cette occasion, l’archevêque fit graver en lettres d’or une épita phe commençant ainsi : « Duc des Normands, terreur de ses ennemis, bouclier de son peuple, / Rollon gît au sein de ce tombeau sous cette inscription. » 





L’arrivée des Vikings en Amérique datée à l'an 1021 grâce à une ancienne éruption solaire



Extraits de l'article:

En 993 ap. J.-C., une tempête solaire a libéré une impulsion électromagnétique phénoménale que les arbres du monde entier ont absorbé et enregistré. Cet événement s’est avéré crucial pour identifier la date maximale à laquelle les Vikings ont pu arriver en Amérique.

Depuis la découverte d’un village viking à L’Anse aux Meadows, sur l’île canadienne de Terre-Neuve, il y a plus de cinquante ans, la plupart des spécialistes s’accordent à dire que ces navigateurs nordiques, qui ont parcouru les mers de la fin du 8e siècle au début du 12e siècle environ, ont été les premiers Européens à atteindre l’Amérique. Mais la date précise de l’incursion viking au « Vinland », comme ils l’appelaient, continuait de nous échapper. Les artefacts découverts, la datation carbone et les sagas vikings laissaient à penser que le village de L’Anse aux Meadows s’était brièvement épanoui quelque part entre l’an 990 et l’an 1050.

D’après une étude parue dans la revue Nature, grâce à cette tempête cosmique survenue en 993, les chercheurs peuvent désormais affirmer avec certitude que des Vikings étaient en train de bûcher sur leur petit avant-poste de l’Atlantique Nord il y a très exactement 1 000 ans, en 1021.

Même si cette datation plus précise ne changera pas radicalement ce que nous savons de la présence viking en Amérique, elle « confirme ce que les archéologues et les précédents indices suggéraient », affirme Ulf Büntgen, géographe à l’Université de Cambridge qui n’a pas pris part aux recherches. « Je suis vraiment heureux de voir un article comme celui-ci, il y a vingt ans nous n’aurions pas été en mesure d’obtenir de telles données. »

En plus de fournir la première datation exacte d’une présence viking en Amérique du Nord, l’étude corrobore également les légendes écrites des centaines d’années après ces voyages. « Nous avons toujours su que ce serait autour de l’an 1000, mais 1021, c’est vraiment énorme », s’émerveille Davide Zori, archéologue à l’Université Baylor n’ayant pas pris part aux recherches. « Cela prouve que les sagas [vikings] avaient vu juste à environ dix ans près. C’est impressionnant. »

On a obtenu ces nouvelles preuves grâce à d’anciens prélèvements. Des dizaines de datations au carbone 14 réalisées sur des artefacts en bois mis au jour à L’Anse aux Meadows dans les années 1960 avaient révélé que le site avait environ 1 000 ans. Mais cette méthode n’en était alors qu’à ses balbutiements et la marge d’erreur était de quelques dizaines d’années voire même de quelques siècles.

Fort heureusement, des archéologues prévoyants avaient anticipé les progrès qui allaient être réalisés dans la datation au carbone 14. Ils ont donc recouvré et préservé des centaines de morceaux de bois supplémentaires découverts sur le site et aux alentours. Ils les ont en grande partie stockés dans des grands congélateurs dans un entrepôt canadien pour éviter qu’ils se détériorent. Quand Margot Kuitems, archéologue de l’Université de Groningue et autrice de l’étude, a visité l’entrepôt il y a quelques années, elle n’en est pas revenue. Elle y a vu du bois millénaire qui « avait l’air parfaitement frais, comme si on l’avait déposé la veille, confie-t-elle. C’était comme une mine d’or. »

Margot Kuitems n’était cependant pas à l’affût des morceaux les plus jolis. Avec Michael Dee, spécialiste de la datation au carbone 14 de l’Université de Groningue, ils étaient à la recherche d’endroits pour tester une nouvelle méthode de datation utilisant les cernes de croissance des arbres. Pour voir s’ils parviendraient à mieux déterminer l’âge de L’Anse aux Meadows, Margot Kuitems a ramassé des rondins de sapin et de genévrier qui avaient encore leur écorce et qui avaient été coupés et abandonnés près d’une des maisons longues si caractéristiques. « Ce ne sont pas vraiment des artefacts ou de belles pièces fabriquées par les Vikings », dit-elle au sujet de ces échantillons cruciaux. « Ce sont des morceaux de bois qui ne servaient plus. »

Les quatre échantillons choisis avaient quelques caractéristiques communes qui les rendaient parfaits pour ce que voulaient faire Michael Dee et Margot Kuitems. On les avait découverts enfouis sous des couches de terre à côté d’autres objets artisanaux, ce qui les liait inévitablement à l’activité viking. On les avait découpés ou travaillés avec des outils en métal qui n’existaient a priori pas en Amérique du Nord à cette époque (voilà d’ailleurs un témoignage supplémentaire de l’artisanat viking). De plus, leur écorce était toujours attachée, ce qui indiquait sans équivoque le moment où l’arbre avait cessé de pousser.

Mais il y avait autre chose qui sautait aux yeux : trois des échantillons de bois provenaient d’arbres vivants au moment de l’éruption solaire de 993. Cette année-là, le Soleil a libéré une impulsion électromagnétique si puissante que les anneaux des arbres du monde entier en ont gardé la trace. Ce phénomène que les chercheurs nomment « production d’isotopes cosmogéniques » ne s’est produit que deux fois ces 2 000 dernières années.

Cette tempête cosmique, ainsi qu’une autre survenue en 775, a laissé derrière elle des « pics » qui faussent d’environ un siècle les datations au carbone 14 effectuées sur bois, un phénomène que les chercheurs ont découvert en 2012. Identifiable uniquement en comparant des datations de cernes individuels, l’anomalie qui en résulte crée une sorte d’horodatage. « Quand vous arrivez aux pics ça saute aux yeux », explique Michael Dee, qui a dirigé l’étude.

L’équipe a méticuleusement prélevé et daté au carbone 14 plus de cent cernes de croissance, dont certains faisaient moins d’un millimètre d’épaisseur, tout cela dans l’espoir de découvrir le pic cosmogénique de l’an 993. Dans trois des morceaux de bois ils ont découvert le sursaut abrupt qu’ils cherchaient. Un simple calcul a ensuite suffi pour déterminer à quel moment les Vikings avaient abattu l’arbre. « Si vous avez un arbre avec beaucoup de cernes et que l’écorce est toujours là, il suffit juste de compter », explique Michael Dee. Dans ce cas précis, vingt-huit anneaux de croissance séparaient l’écorce du cerne dans lequel l’éjection solaire était consignée.

« La [précédente] datation au carbone 14 couvre la période allant du début à la fin de l’ère viking, rappelle Michael Dee. « Nous prouvons que ça s’est passé en 1021 au plus tard. »

En outre, cette datation est corroborée par deux sagas islandaises, la Saga des Groenlandais et la Saga d’Erik le Rouge, qui rapportent des tentatives d’établir une colonie permanente au Vinland, aux confins occidentaux du monde viking. Bien que composées au 13e siècle, les deux sagas font mention d’événements et de personnes qui ont fait l’Histoire et ont permis à la science de reconstituer une chronologie globale de ces voyages entrepris autour de l’an 1000.

Davide Zori en convient, cette nouvelle datation ne va pas révolutionner ce que nous savons des Vikings en Amérique. Mais grâce au pic émis en 993 on pourrait dater d’autres sites et en découvrir davantage. Surtout dans les endroits où les témoignages historiques ne concordent pas vraiment avec les découvertes archéologiques. « Quand vous voulez relier des événements précis à des monuments ou à des bâtiments, le fait d’avoir une date précise pourrait vraiment faire évoluer notre perspective », assure Davide Zori.

Pour Michael Dee, l’identification de cette date établit un lien tangible avec l’époque où l’humanité a achevé son expansion autour du monde et s’est retrouvée dans une forêt densément boisée du littoral nord-atlantique. « Le moment où on a traversé l’Atlantique fut en quelque sorte la dernière étape, assure-t-il. La datation que nous avons obtenue donne du poids à la réalité de cet événement. »