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Les origines du nom Couture
Les origines du nom Couture : un héritage normand aux accents vikings
Un voyage génétique commence : R-FT421641 et les Îles
L’histoire du nom Couture s’étend bien au-delà des terres familières de Normandie. Grâce aux recherches modernes sur l’ADN-Y, il est désormais clair que la lignée paternelle des Couture est marquée par l’haplogroupe R-FT421641, une lignée génétique qui révèle des indices surprenants sur des origines bien plus anciennes.
Cet haplogroupe appartient à R-L21, une branche de R1b étroitement associée aux Celtes de l’Atlantique, aux anciens Gaëls d’Irlande et d’Écosse, ainsi qu’aux peuples de langue brittonique du Pays de Galles et des Cornouailles.
Plus précisément, R-FT421641 descend de sous-groupes comme R-DF49 et R-ZP298, tous deux présents presque exclusivement parmi les populations celtes des Îles.
Loin d'une origine purement franque, romaine ou nordique, la lignée Couture primitive témoigne de profondes racines celtiques sur les côtes occidentales de l'Europe.
Où les Vikings et les Celtes ont fusionné : l'essor des Norvégiens-Gaëls
Au IXe siècle, l'ère viking avait remodelé l'Europe, mettant les pillards scandinaves en contact permanent avec les peuples des îles. Mais ces rencontres ne se limitaient pas à la violence.
Dans des régions comme l'Irlande, l'ouest de l'Écosse et l'île de Man, les colons nordiques se mariaient souvent avec les communautés gaéliques locales, formant une population hybride connue sous le nom de Norvégiens-Gaëls (Gall-Ghàidheil en gaélique).
• Ces Norvégiens-Gaëls dominèrent des régions clés, de Dublin aux Hébrides, entre le IXe et le XIe siècle.
• Culturellement nordiques, mais souvent génétiquement celtiques, nombre d'entre eux étaient porteurs de lignées paternelles comme R1b-L21, transmises par leurs ancêtres gaéliques. Des études génétiques montrent que les hommes norrois-gaéliques étaient souvent porteurs d'ADN-Y celtique, malgré leur appartenance à un monde norrois.
Un voyage vers le sud : l'implantation viking en Normandie
En 911 de notre ère, un accord historique entre le roi Charles le Simple et le seigneur de guerre viking Rollon marqua la fondation de la Normandie (« la terre des Hommes du Nord »).
Si l'on imagine souvent que les colons de Rollon étaient purement scandinaves, la réalité est bien plus complexe.
• Nombre des guerriers arrivés en Normandie étaient issus des communautés norrois-gaéliques d'Irlande et de Grande-Bretagne.
• Certains étaient peut-être des Gaëls ayant adopté les coutumes nordiques, combattant sous les bannières vikings tout en étant porteurs de lignées celtiques.
La présence de R-FT421641 dans la lignée Couture étaye fortement cette théorie.
Cette lignée particulière n'est pas retrouvée parmi les vestiges scandinaves connus de l'époque viking, mais elle est fréquente chez les Celtes irlandais et écossais.
Il est donc probable qu'un ancêtre de la famille Couture était un Norse-Gaël ayant émigré en Normandie pendant ou peu après la conquête de Rollon.
Devenir Couture : De guerrier à agriculteur
Après leur arrivée, ces premiers colons normands se sont rapidement adaptés :
• Ils se sont convertis au christianisme.
• Ils ont adopté la langue française et les coutumes locales.
• Ils ont commencé à utiliser des noms de famille dérivés de la terre et de la profession.
Le nom Couture, dérivé du latin cultura qui signifie « terre cultivée », reflète probablement cette transition d'une vie de guerre et de migration à une vie ancrée dans l'agriculture et la colonisation.
Au début du XVIIe siècle, des hommes portant le nom Couture apparaissent dans les archives de Rouen, la prospère ville portuaire de Normandie. L'un d'eux, Guillaume Couture, s'embarqua plus tard pour la Nouvelle-France (aujourd'hui Québec), emportant avec lui non seulement un nom, mais aussi des siècles d'histoire ancestrale.
Sur les traces de la migration de la lignée Couture
🌿 ~500 av. J.-C.–500 apr. J.-C. - Dans les Îles, les tribus celtiques prospèrent. La lignée Y-ADN R-L21 devient dominante chez les Gaëls d'Irlande, d'Écosse et du Pays de Galles.
⚔️ 800–950 apr. J.-C. - Le long de la zone de la mer d'Irlande, des colons nordiques se mêlent à des Gaëls, donnant naissance aux Gaëls nordiques, un mélange unique de culture viking et de sang celtique.
⚓ 911 apr. J.-C. - En Normandie, des guerriers gaëls nordiques, probablement parmi les disciples de Rollon, s'installent et obtiennent des terres. Une nouvelle identité normande commence à se dessiner.
🏡 1000–1600 apr. J.-C. - Au fil des générations, les colons s'assimilent à la culture française, adoptant des noms de famille basés sur la terre et des noms commerciaux comme Couture, qui signifie « terre cultivée ».
🚢 Années 1600 - De Rouen, Guillaume Couture traverse l'Atlantique jusqu'en Nouvelle-France (Québec), transportant le nom de famille et son héritage épique vers un nouveau monde.
Origines alternatives abandonnées
🛡️ Pas purement viking (scandinave) :
L'ADN-Y de Couture (R-FT421641) ne correspond pas aux haplogroupes scandinaves typiques comme I1 ou R1a.
⚔️ Pas anglo-saxon :
R-DF49 (la branche à laquelle appartient votre lignée) est rare chez les Anglo-Saxons, et le chemin migratoire correspond bien mieux à la Normandie qu'à l'Angleterre anglo-saxonne.
🏛️ Ni franc ni gaulois :
Les haplogroupes francs dominants sont différents. R-L21, la racine principale de votre lignée, est fortement liée aux Celtes insulaires (Irlande, Écosse, Pays de Galles), et non à la Gaule antique.
Conclusion : Un héritage à travers trois mondes
La lignée Couture témoigne des migrations complexes et des changements culturels du monde médiéval.
Ses origines tissent trois traditions puissantes :
Le sang celtique, ancré dans les tribus de l’Irlande et de la Grande-Bretagne antiques ;
L’influence nordique, absorbée par l’expansion et les mariages mixtes des Vikings ;
L’identité normande, forgée dans les champs du nord de la France et transmise au Nouveau Monde.
Le nom Couture évoque les guerriers gaéliques, les navires vikings et les fermes normandes, un héritage d’adaptation, de résilience et de transformation.
« L’histoire du nom Couture n’est pas seulement celle des colons normands, mais celle des ancêtres celtes qui ont navigué avec les Vikings, se sont implantés en France et ont contribué à bâtir de nouveaux mondes outre-Atlantique. »
Toponymie et l'héritage durable de « Couture »
Couture en France
Le nom de famille Couture est profondément ancré dans la France médiévale, notamment en tant que toponyme lié à l'agriculture et à la colonisation.
Dérivé du latin cultura, signifiant « terre cultivée », couture était souvent utilisé pour désigner des terres agricoles fertiles ou des petits villages bâtis autour de l'agriculture.
Des lieux historiques à travers la France portent encore ce nom :
• La Couture (Pas-de-Calais), ville médiévale liée aux premières communautés agricoles.
• La Couture-Boussey (Eure), proche du cœur de la Normandie.
• Couture-sur-Loir (Loir-et-Cher), village cultivé au bord du fleuve.
• Couture-Saint-Germain (Wallonie, Belgique), lié aux traditions normandes francophones.
Dans la Normandie médiévale même, les petits champs, fermes et hameaux étaient communément appelés simplement « La Couture », soulignant l'importance des terres cultivées dans la société normande après les migrations vikings.
Couture dans les îles Anglo-Normandes
Le nom Couture apparaît également historiquement à Jersey, la plus grande des îles Anglo-Normandes, qui faisait encore partie de l'ancien duché de Normandie.
• Dans les anciens cadastres et cartes, La Couture est utilisé comme nom de champ et comme marqueur de district à Jersey.
• Ces toponymes remontent probablement aux pratiques de colonisation normande, ce qui montre que le nom ne se limitait pas à la Normandie continentale, mais s'étendait à ses territoires insulaires.
Les îles Anglo-Normandes ont conservé de fortes coutumes et une langue normandes même après l'intégration de la Normandie continentale à la France.
La présence de Couture dans ces îles témoigne de la diffusion et de la persistance de l'identité culturelle normande dans la région.
Couture au Québec et au Canada
Lorsque les colons français ont traversé l'Atlantique, ils ont apporté avec eux leurs noms de famille et leur héritage.
Plusieurs localités canadiennes modernes portent aujourd'hui le nom Couture :
• Couture, au Québec, une localité de la Montérégie.
• Couture-Radisson, au Québec, un nom de route et de communauté lié aux premiers colons.
• Le canton de Couture, un canton désigné en Abitibi-Témiscamingue, est un lieu de rencontre et de partage.
Ces lieux sont liés aux descendants pionniers d'hommes comme Guillaume Couture, un colon de la Nouvelle-France dont la lignée a continué de façonner l'histoire du Québec.
De l'autre côté de l'océan, le nom Couture demeure ancré dans le terroir et l'histoire.
La Normandie : un carrefour culturel
L'histoire de la Normandie est celle d'une fusion :
• Vikings nordiques, arrivés aux IXe et Xe siècles.
• Survivants celtes des anciennes tribus armoricaines.
• Gallo-Romains et Francs, mélange des cultures méditerranéenne et germanique.
La Normandie n'a jamais été définie par une origine unique ; elle a été, dès le début, un creuset.
La lignée Couture, porteuse d'un ADN-Y celtique tout en adoptant la langue et les traditions agricoles normandes, reflète cette riche mosaïque de peuples et d'identités.
Un héritage vivant de découvertes
Cette recherche sur le nom Couture s'appuie sur :
• Des tests d'haplogroupes ADN-Y (plus précisément R-FT421641 sous R-L21) ;
• Des archives historiques et médiévales de Normandie et de Nouvelle-France ;
• Des études archéologiques modernes sur l'ADN en Grande-Bretagne, en Scandinavie et en France.
Si la science continuera d'affiner l'histoire ancienne grâce aux découvertes futures, les preuves sont aujourd'hui solides :
La lignée Couture est issue d'une fusion de sang celtique, de culture nordique et de peuplement normand, portant un héritage ininterrompu à travers les siècles et les océans.
« Des guerriers celtes aux navires vikings, en passant par les fermes normandes et enfin jusqu'aux frontières canadiennes, le nom Couture raconte une histoire de résilience, d'adaptation et d'héritage durable. »
Avis de non-responsabilité et fondement scientifique
Cette reconstitution historique des origines du patronyme Couture est le fruit d'années de recherche combinées, incluant :
• Des documents historiques de Normandie, de France et de Nouvelle-France (Québec)
• L'histoire des peuplements médiévaux des Îles, de Scandinavie et de Normandie
• Des études archéologiques sur l'ère viking et les migrations médiévales
• Des tests avancés d'haplogroupes ADN-Y et une généalogie génétique grâce au projet Big Y-700 de FamilyTreeDNA
• Des publications scientifiques évaluées par des pairs sur l'ADN ancien et moderne d'Europe
Les conclusions présentées ici s'appuient sur les meilleures données scientifiques actuellement disponibles.
Il ne s'agit pas d'hypothèses, mais du fruit d'une confrontation entre les preuves génétiques, les schémas migratoires historiques et des données documentées.
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À la recherche des origines du patronyme Couture
À la recherche des origines du patronyme Couture : une étude génétique et historique des îles Britanniques à la Nouvelle-France
Résumé
Cette étude explore les origines et la trajectoire migratoire du patronyme Couture, en s'appuyant sur des données linguistiques, historiques et génétiques. Le patronyme Couture, couramment présent au Québec aujourd'hui, révèle un long cheminement ancestral, qui a débuté avec les populations celtiques des îles Britanniques, puis s'est étendu aux interactions nordiques-gaéliques à l'époque viking, puis à l'intégration à la société normande de la France médiévale, pour culminer avec la migration vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle. L'haplogroupe Y-ADN R1b-L21 > DF49 est particulièrement mis en avant, ce qui apporte un éclairage supplémentaire sur les mouvements ancestraux des personnes portant ce patronyme.
1. Introduction
Le patronyme « Couture » est répandu au Québec moderne et dans certaines parties de la diaspora française d'Amérique du Nord. Son étymologie, ses liens régionaux en Normandie et l'histoire migratoire de ses porteurs reflètent un récit à multiples facettes, incluant des influences celtiques, nordiques et françaises. Cet article étudie l'évolution du patronyme Couture, en se concentrant sur les documents historiques et la lignée génétique pour retracer son parcours des îles Britanniques à la Nouvelle-France.
2. Étymologie et origine du patronyme « Couture »
Le patronyme Couture est d'origine française et est généralement considéré comme de nature topographique. Il dérive du vieux français « couture », qui signifie « champ cultivé », notamment situé sur une colline ou une pente, du latin cultura (culture). Le nom désignait probablement les personnes vivant à proximité ou travaillant sur ces terres agricoles.
Une théorie moins répandue suggère une origine professionnelle, liant le patronyme à la couture par le biais du terme français moderne « couturier ». Cependant, cette interprétation semble anachronique dans le contexte de la Normandie médiévale. Compte tenu de la société agraire de l'époque, l'explication topographique reste plus plausible. Ainsi, les premiers porteurs du patronyme Couture étaient probablement des agriculteurs ou des propriétaires fonciers associés à des champs cultivés, ce qui correspond au profil de nombreux émigrants en Nouvelle-France.
3. Origines géographiques en Normandie
De nombreux lieux en Normandie portent le nom de La Couture ou Les Coutures, ce qui pourrait indiquer l'origine géographique des familles qui l'ont adopté plus tard. Parmi eux :
• La Couture, Seine-Maritime (Haute-Normandie)
• La Couture, Manche (Basse-Normandie, près du Cotentin)
• Les Coutures, Eure
Ces régions rurales et agricoles étaient des foyers d'émigration fréquents vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Il est probable que des personnes originaires de ces régions, comme Guillaume Couture, aient porté le nom de l'une de ces localités outre-Atlantique.
4. Le nom Couture en Nouvelle-France : Guillaume Couture (1618-1701)
L'un des premiers colons portant le nom de Couture les mieux documentés est Guillaume Couture, né à Rouen, en Normandie, en 1618. Arrivé en Nouvelle-France vers 1640, il devint une figure clé de la colonie. Il servit comme soldat, diplomate et assistant missionnaire. Couture fut notamment capturé et torturé par les Iroquois, une épreuve à laquelle il survécut avec résilience, ce qui lui valut plus tard un grand respect. Il finit par fonder Pointe-Lévy (aujourd'hui Lévis, au Québec) et établit une importante lignée, dont les descendants sont aujourd'hui répartis dans tout le Québec, notamment à Lévis, en Beauce, à Trois-Rivières et à Montréal, ainsi qu'en Nouvelle-Angleterre et en Louisiane.
5. L'héritage génétique : Haplogroupe Y-ADN R1b-L21 > DF49
Les tests génétiques révèlent que l'haplogroupe paternel de cette lignée est R1b-L21 > DF49, un marqueur profondément enraciné dans les îles Britanniques. Parmi les principales découvertes :
5.1 Origines à l'âge du bronze (~2000–2500 av. J.-C.)
• R1b-L21 est probablement originaire de l'ouest de la Grande-Bretagne ou d'Irlande.
• Fortement associé à des tribus celtiques telles que les Gaëls, les Pictes et les Bretons brittoniques.
• La sous-clade DF49 est particulièrement concentrée en Irlande et dans l'ouest de l'Écosse.
5.2 Âge viking (~800–1050 apr. J.-C.) : Interactions entre nordiques et gaéliques
À l'époque viking, des colons nordiques venus du Danemark et de Norvège ont colonisé certaines parties des îles Britanniques. Au fil du temps, des sociétés hybrides nordiques et gaéliques ont émergé, notamment dans :
• Le nord de l'Angleterre (Danelaw)
• L'Écosse et les Hébrides
• L'Irlande (notamment Dublin)
Il est plausible que des ancêtres porteurs de l'haplogroupe DF49 aient intégré ces sociétés et se soient joints plus tard aux migrations nordiques en Normandie. Parmi ces groupes figuraient des Anglo-Scandinaves et des Nordiques-Gaëliques, qui accompagnèrent Rollon lors de la colonisation de la Normandie en 911 apr. J.-C.
6. Intégration à la société normande
Après leur migration en Normandie, ces hybrides celto-vikings adoptèrent progressivement :
• L'ancien français
• La foi catholique
• Les structures sociales féodales du duché de Normandie
Entre les XIe et XIIIe siècles, les noms de famille devinrent héréditaires. Les familles s'installant près des champs ou des terres agricoles adoptèrent probablement le nom de famille Couture, signifiant « des champs ». Ceci marque la transformation de la lignée ancestrale, des guerriers norrois-gaéliques aux agriculteurs normands francophones.
7. Migration vers la Nouvelle-France (années 1600)
Au XVIIe siècle, les membres de la famille Couture, désormais pleinement intégrés à l'identité française, participèrent à la vague coloniale en Nouvelle-France. Le plus important d'entre eux, Guillaume Couture, devint l'un des premiers colons de Pointe-Lévy et contribua significativement à l'expansion diplomatique et coloniale de la colonie française.
8. Répartition moderne
Aujourd'hui, le patronyme Couture est surtout répandu au Québec, notamment dans les régions historiquement liées aux premiers colons français. Le nom apparaît également dans :
• La Nouvelle-Angleterre (suite à la migration franco-américaine du XIXe siècle)
• Le Midwest américain
• La Louisiane, où les descendants ont intégré la diaspora cajun
9. Conclusion : Un récit profond de la lignée Couture
Le parcours du nom de famille Couture reflète un récit complexe de migration, d’adaptation et d’intégration :
Îles Britanniques (lignée celtique DF49)
→ Interaction nordique-gaélique (ère viking)
→ Colonisation normande (~900 apr. J.-C.)
→ Adoption du nom de famille « Couture »
→ Migration vers la Nouvelle-France (1600 apr. J.-C.)
→ Québec et Amérique du Nord modernes
Cette lignée révèle l’interdépendance de l’histoire européenne et coloniale, tant par la transformation culturelle que par l’héritage génétique. Le nom Couture est une relique vivante de ce parcours pluri-temporel, depuis les anciennes tribus celtiques des îles Britanniques jusqu’aux familles fondatrices du Canada français.
* * * * *
Serpents et échelles
Au XIIIe siècle, le poète et saint indien Gyandev créa un jeu pour enfants appelé Moksha Patam. Les Britanniques le renommèrent plus tard Serpents et Échelles.
À l'origine, ce jeu servait à l'instruction morale des enfants. Les cases de départ des échelles étaient censées représenter une vertu, et celles ornées d'une tête de serpent, un mal. Dans le jeu hindou original, les serpents étaient plus nombreux que les échelles. Le jeu fut importé en Angleterre par les colons à la fin du XIXe siècle, avec quelques modifications.
Dans le jeu original, la 12e case représentait la foi, la 51e la fiabilité, la 57e la générosité, la 76e la connaissance et la 78e l'ascétisme. C'est sur ces cases que se trouvaient les échelles et que l'on pouvait progresser plus rapidement. La 41e case représentait la désobéissance, la 44e l'arrogance, la 49e la vulgarité, la 52e le vol, la 58e le mensonge, la 62e l'ivresse, la 69e la dette, la 84e la colère, la 92e la cupidité, la 95e l'orgueil, la 73e le meurtre et la 99e la luxure. C'étaient les cases où le serpent attendait, la gueule ouverte. La 100e case représentait le Nirvana ou Moksha.
Le sommet de chaque échelle représentait un dieu, ou l'un des différents cieux (Kailash, Vaikunth, Brahmalok), etc. Au fur et à mesure de la progression du jeu, différentes actions étaient censées vous faire monter et descendre sur le plateau, comme dans la vie. Le jeu était interprété et utilisé comme un outil pour enseigner les effets des bonnes actions sur les mauvaises. Ce jeu était populaire dans l'Inde ancienne. Il était également associé à la philosophie traditionnelle Sanatan, opposant karma et kama, ou destin et désir. Il mettait l'accent sur le destin, contrairement à des jeux comme le pachisi, qui considéraient la vie comme un mélange d'habileté et de chance. Les idéaux sous-jacents du jeu ont inspiré une version introduite dans l'Angleterre victorienne en 1892.
Le jeu modifié fut baptisé « Serpents et Échelles », dépouillé de ses aspects moraux et religieux, et le nombre d'échelles et de serpents fut égalisé. En 1943, le jeu fut introduit aux États-Unis sous le nom de « Chutes and Ladders ».
La Chanson de Guillaume (Eric Boulanger)
Plaist vus oir de granz batailles e de forz esturs,
De Deramed, uns reis sarazinurs,
Cun il prist guere vers Lowis nostre empereur ?
Mais dan Willame la prist vers lui forçur,
Tant qu’il ocist el Larchamp par grant onur.
Mais sovent se cunbati a la gent paienur,
Si perdi de ses homes les meillurs,
E sun nevou, dan Vivien le preuz,
Pur qui il out tut tens al quor grant dolur.
Lunesdi al vespre.
Oimas comence la chançun d’Willame.
Reis Deramed il est issu de Cordres,
En halte mer en ad mise la flote ;
Amund Girunde en est venu par force,
Entred que si mal descunorted.
Les marchez gaste, les alués comence a prendre,
Les veirs cor seinz porte par force del regne,
Les bons chevalers en meine en chaenes ;
E en l’Archanp est hui fait cest damages.
Un chevaler est estoers de ces paens homes ;
Cil le nuncie a Tedbalt de Burges ;
Iloeques ert Tedbald a iceles hures,
Li messagers le trovad veirement a Burges,
E Esturmi, sis niés, e dan Vivien le cunte,
Od els set cent chevalers de joefnes homes ;
N’i out cil qui n’out halberc e broine.
Es vus le mes qui les noveles cunte.
Tedbald le cunte reperout de vespres,
E sun nevou Esturmi qui l’adestre,
E Vivien i fu, li bon niés Willame,
E od lui set cenz chevalers de sa tere.
Tedbald i ert si ivre que plus n’i poet estre,
E Esturmi sun nevou que par le poig l’adestre.
Es vus le mes qui cunte les noveles :
Deu salt Tedbalt al repeirer de vespres !
De Deramed vus di dures noveles ;
En l’Archanp est un mult dolente guere. »
« Reis Deramed est issu de Cordres.
En halte mer en ad mise sa flote,
Amunt Girunde en est venu par force ;
En vostre tere est que si mal desonorted.
Les marchez guaste e les aluez vait prendre,
Les veirs cors seinz trait par force del regne,
Tes chevalers en meine en chaenes.
Pense, Tebalt, que paens nes ameinent. »
« Franche meisné, dist Tebald, que feruns ? »
Dist li messages : « Jas nus i combatuns. »
Tedbalt demande : « Que feruns, sire Vivien ? »
Dist li bers : « Nus ne frum el que ben.
Sire Tedbald, dist Vivien li ber,
Vus estes cunte e si estes mult honuré
Des meillurs homes de rivage de mer.
Si m’en creez, ne serras ja blamé.
Pren tes messages, fai tes amis mander ;
N’obliez mie Willame al cur niés ;
Sages hom est mult en bataille chanpel,
Il la set ben maintenir e garder ;
S’il vient, nus veintrums Deramed. »
« Nel te penser, Tedbald, ço dist Esturmi ;
En ceste terre al regne, u que arivent paen u Arabit,
Si mandent Willame le marchis ;
Si de tes homes i meinent vint mil,
Vienge Willame e des suens n’i ait que cinc,
Treis u quatre, que vienge a eschari,
Tu te combates e venques Arabiz,
Si dist hom ço que dan Willame le fist.
Qui ques prenge, suens est tote voie le pris.
Cumbatun, sire, sis veintrun, jo te plevis !
Al pris Willame te poez faire tenir.
— Franche meisné, dist Vivien, merci.
Od poi conpaignie ne veintrun pas Arabiz ;
Mandum nus, seignurs, pur Willame le marchis ;
Sages hon est pur bataille tenir.
S’il vient, nus veintrum Arabiz. »
E dist Esturmi : « Malveis conseil ad ici.
Estrange gent tant le loent tut dis,
E noz homes fait tuz tenir a vils. »
Respunt Tedbald : « Unques pur el nel dist,
Mais a la bataille n’ose il pas venir. »
Dist Vivien : « Ore avez vus mesdit,
Car il nen est nez ne de sa mere vis,
Deça la mer, ne dela la rin,
N’en la crestienté, n’entre Arabiz,
Mielz de mei ose grant bataille tenir,
Fors sul Willame al curt niés, le marchis.
Il est mis uncles, vers li ne m’en atis,
Lunsdi al vespre.
Jo ne met mie a pris Willame. »
Comment un outil préhistorique s'est-il retrouvé sur cette peinture française du 15ème siècle?
Les haches Acheuléennes fascinent depuis longtemps les historiens. Avant le XVIIe siècle, on pensait qu'elles étaient naturelles, surnommées "pierres de foudre". Une équipe de Dartmouth et de l'Université de Cambridge a identifié une représentation d'une telle hache dans le "Diptyque de Melun", commandé par Étienne Chevalier, trésorier du roi Charles VII de France. L'objet est délicatement posé sur le Nouveau Testament tenu par Saint Étienne.
La pierre sur le tableau a toujours été considérée comme une simple roche. Steven Kangas, enseignant en histoire de l'art à Dartmouth et co-auteur de l'étude, a eu l'intuition qu'il s'agissait d'un outil préhistorique. Cette hypothèse a été confirmée lors d'un séminaire en 2021 avec Charles Musiba, professeur d'anthropologie à l'Université du Colorado-Denver, et Jeremy DeSilva, co-auteur et professeur à Dartmouth.
Pour valider cette découverte, trois analyses ont été menées. La forme de la pierre a été comparée à celle de 20 haches Acheuléennes françaises. Les couleurs et les traces de débitage sur la pierre ont également été examinées. Les résultats ont confirmé l'authenticité de cette représentation artistique d'une hache Acheuléenne.
La précision de Fouquet soulève des questions. L'artiste aurait-il vu une véritable hache ou s'agissait-il d'une création de son imagination? "Fouquet semble avoir porté un intérêt particulier à l'objet en pierre", indique Kangas. Cette découverte jette une nouvelle lumière sur la longévité et la signification culturelle des haches Acheuléennes, utilisées bien avant l'apparition d'Homo sapiens en Europe.
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ? La fin d’un mystère
Jusqu’ici, le consensus dictait que le déclin des colonies Vikings au Groenland était dû aux températures extrêmes du petit âge glaciaire. Or, une nouvelle étude, examinant pour la première fois les sols du site où a vécu cette ancienne colonie, apporte une autre hypothèse : c’est une sécheresse, et non pas le froid qui aurait chassé les Scandinaves de ce territoire.
Des anthropologues, historiens et scientifiques ont longtemps cherché à comprendre pourquoi les Vikings, après des centaines d’années de prospérité, ont quitté le Groenland au début du XV siècle. Appelée par les Scandinaves, « colonie de l’Est », la fertilité des terrains groenlandais permettait de planter de l’herbe, qu’ils utilisaient comme pâturage pour leur bétail. Les Vikings ont ainsi prospéré pendant 400 ans et leur population a atteint environ 2000 habitants à son pic.
Des études antérieures avaient estimé qu’une période de froid extrême avait rendu la vie agricole des colonies Vikings insoutenable. Toutefois, ces recherches se sont basées sur des échantillons pris à plus de 1000 kilomètres au nord du lieu colonisé par les Scandinaves. Une nouvelle étude, parue dans la revue Science Advances, a essayé de régler cette erreur méthodologique. « Avant cette étude, il n’y avait aucune donnée sur le site réel des colonies Vikings » signale dans le communiqué, Raymond Bradley, professeur émérite universitaire de géosciences à l’Université du Massachusetts Amherst et l’un des co-auteurs de l’étude.
Quels étaient les conditions climatiques rencontrées par la civilisation viking au Groenland ?
Pour dévoiler ce mystère, les chercheurs de l’Université du Massachusetts ont examiné les variations de climat qui ont frappé les fermes de cette civilisation. Ils se sont donc rendus au Lac, intitulé « Lake 578 », où il y a eu l’une des concentrations majeures de fermes Vikings. Pourquoi examiner les sédiments d’un lac? Parce que leur analyse chimique expose les températures subies par ces sédiments depuis 2000 ans.
Les sédiments du lac ont été analysés avec deux marqueurs différents. Le premier, un lipide nommé « BrGDGTé ». Il a permis de reconstruire les changements de température enregistrés par les sédiments. Le deuxième marqueur est un revêtement cireux qui se trouve sur les feuilles des plantes. Il enregistre le taux d’évaporation d’eau de ces plantes, permettant ainsi de déterminer l’humidité ou la sécheresse enregistrées au long des années.
Le résultat? Les changements de température étaient à peine perceptibles! L’élément qui a marqué les chercheurs était plutôt la sécheresse qui a frappé ces territoires. «Ce que nous avons découvert, c’est que, alors que la température a très peu changé au cours de la colonisation nordique du sud du Groenland, elle est devenue de plus en plus sèche au fil du temps» relate Boyang Zhao, chercheur et auteur principal de l’étude. Les auteurs de l’étude suggèrent que cette sécheresse a affamé le bétail de la civilisation Viking.
Cette étude aide à mieux comprendre un grand mystère de, et montre également comment les facteurs environnementaux peuvent avoir un rôle crucial dans la prospérité ou le déclin des civilisations humaines.
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