Culture Clovis

Quelles sont les plus vieilles traces d’occupation humaine retrouvées au Québec?

Les plus vieilles traces d’activités humaines trouvées à ce jour dans la province s’apparentent à la culture Clovis et ont environ 12 000 ans.

Il est à noter que les restes humains datant de cette époque sont rarissimes. On tente donc de comprendre l’histoire des premiers occupants de l’Amérique indirectement à partir d’artéfacts. La culture Clovis correspond à une méthode de travail reconnaissable, une technique de taille de la pierre bien particulière partagée par certaines populations humaines il y a entre 13,000 et 12,600 ans. C’est une très brève période à l’échelle de notre histoire, un «snapshot» dans le temps avant que cette culture évolue et que les techniques pour travailler la pierre changent. 

Est-ce que cela signifie que les premiers humains en Amérique/Québec appartenaient à la culture Clovis?

Pas nécessairement.

Toute la dernière moitié du 20e siècle, lorsque des signes d’occupation humaine prédatant la culture Clovis étaient découverts, ils étaient systématiquement discrédités. Il en allait de même pour les voix autochtones argumentant que leur présence en Amérique était plus ancienne que la culture Clovis, un comportement qualifié par certains de «violence académique».

Éventuellement, assez d’indices se sont accumulés pour ébranler le consensus voulant que le peuple Clovis ait été la première présence humaine en Amérique via le passage par le détroit de Béring. Notre compréhension des évènements demeure limitée, mais on soupçonne que des individus seraient parvenus en Amérique en longeant la côte ouest à bord d’embarcations primitives avant que le détroit de Béring ne permette le passage à pied. Malheureusement, la montée des eaux a probablement englouti bien des traces de cette exploration côtière.

Est-ce que les nations autochtones modernes sont des descendants du peuple Clovis?

Selon les analyses génétiques effectuées à partir de l’unique dépouille trouvée d’un individu associé à la culture Clovis (un bambin enterré avec des artéfacts Clovis au Montana, surnommé Anzick), de nombreuses nations autochtones modernes sont des descendants directs de la métapopulation à laquelle Anzick appartenait. Cette affirmation s’applique surtout aux nations du sud, tandis que les nations au nord partagent plutôt des ancêtres communs avec la population Clovis d’Anzick, sans en être des descendants directs. En d’autres mots, un groupe initial englobant potentiellement plusieurs cultures, dont la culture Clovis, s’est divisé en deux branches distinctes : nord et sud.

Dans la figure suivante, deux hypothèses concordantes avec les analyses génétiques illustrent comment les populations nord-américaines (NA) auraient divergé des sud-américaines (SA).




Un autre facteur à prendre en considération est le fait que plusieurs événements de migration vers les Amériques ont eu lieu, autant avant qu’après la propagation de la culture Clovis à travers le continent. Ces populations auraient pu se croiser, se mélanger, se diviser, se remélanger, etc. Bref, il s’agit d’un sujet complexe qui n’a pas fini de nous révéler tous ses mystères!











Geneviève Coudé, MSc en écologie



 

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