Extraits de l'article:
De tous les endroits sur Terre où aurait pu s'écraser un astéroïde, la péninsule du Yucatán était vraisemblablement celui le plus mal choisi.
(...) D'après ce nouvel article, la collision de l'astéroïde avec une sorte de poudrière pétrolière serait à l'origine de ce phénomène d'extinction de masse. La suie ainsi libérée dans l'atmosphère aurait alors provoqué un refroidissement climatique extrême.
Selon les résultats de l'étude, la température de la planète se serait située entre -10 °C et -8 °C après l'impact, avec une chute oscillant entre -8 °C et -1 °C sur les sols.
Seuls 13 % de la surface terrestre sont composés de roches susceptibles de libérer une telle quantité de suie, comme l'indique l'équipe responsable de l'étude dans la revue Scientific Reports. En d'autres termes, les dinosaures non aviaires auraient bien pu ne pas disparaître si l'astéroïde avait atterri presque dans n'importe quelle autre région du monde.
« Cet article est passionnant et démontre qu'en dépit de la taille imposante du corps impacteur, la probabilité d'une extinction de masse était très faible », déclare Paul Chodas, directeur du Center for Near Earth Object Studies au Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
(...) Selon Kunio Kaiho, auteur principal de l'étude, l'impact survenu à Chicxulub aurait brûlé une quantité de roches sédimentaires riches en pétrole suffisante pour libérer près de 1,7 milliard de tonnes de particules fines de carbone noir dans l'atmosphère, soit une quantité de suie à même de remplir un stade de baseball couvert.
Si la pluie a rapidement nettoyé le ciel de la majorité de la suie située à faible altitude, environ 385 millions de tonnes auraient continué de circuler dans la haute atmosphère, obstruant ainsi la lumière du soleil, pourtant vitale.
(...) Selon la théorie privilégiée, l'apparition de la suie dans les fossiles datant de cette époque et extraits dans de nombreuses régions serait due à d'immenses feux de forêt provoqués par le retour de roches en surchauffe sur Terre suite à l'impact.
Les récents travaux de Kunio Kaiho réfutent cette hypothèse. Il affirme que des feux au sol auraient été incapables de libérer une quantité de suie en haute altitude à même d'engendrer un refroidissement climatique. D'après lui, la suie relâchée par l'astéroïde n'aurait pas été distribuée de façon homogène ; une théorie qui fait écho aux données indiquant un refroidissement plus intense de l'hémisphère Nord, à opposer au rapide rétablissement de l'hémisphère Sud de la planète.
Un élément vient cependant ternir l'hypothèse soutenue par Kunio Kaiho : peu d'hydrocarbures ont été découverts lors du forage récent des roches du cratère de Chixculub.
Selon Sean Gulick, géologue à l'université du Texas d'Austin qui a participé aux expéditions de forage d'échantillons de roches extraits dans les zones sous-marines du cratère, ce refroidissement soudain était vraisemblablement dû à une évaporation de soufre et non à de la suie.
La coresponsable de l'expédition Joanna Morgan a indiqué dans le cadre d'une étude distincte publiée la semaine dernière que la collision aurait probablement libéré près de 325 milliards de tonnes de soufre. Il s'agit là d'une estimation prudente et cette quantité aurait été plus que suffisante pour engendrer le refroidissement temporaire de la planète.
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