536, année maudite

 


Extraits de cet article:

Ce sont les arbres qui en parlent le mieux : les analyses des cernes de spécimens fossiles prélevés en Irlande, Allemagne, Autriche, Suède, Finlande, Californie, Mongolie et plus récemment dans le massif de l'Altai (Russie) révèlent une absence de croissance végétative à partir de l'été de l'an 536, et durant les années suivantes. Comme s'il n'y avait plus de printemps ou d'été pour les plantes… Les reconstructions climatiques à partir de ces troncs, des sédiments et dépôts minéraux suggèrent une chute de température globale de plus de 2 °C à l'été 536 ; et un refroidissement presque aussi brutal en 540. "Nos mesures montrent que l'année 536 est la plus froide des 2 500 dernières années et que la décennie 536-545 est aussi la plus froide enregistrée", lâche Michael Sigl, climatologue à l'université de Berne. Pis, ce climat glacial semble persister, de manière certes moins prononcée, jusque dans les années 660 ; 13 des 20 saisons estivales les plus froides des deux derniers millénaires en Asie centrale se sont produites durant cet épisode.

(...) Ailleurs, les historiens disposent tout de même de quelques bribes de témoignages évocateurs : les annales irlandaises décrivent ainsi plusieurs années sans pain à partir de 536 ; dans le sud de la Chine, on parle de chutes de neige aux mois de juillet et août 536 ; du Japon à la Mésopotamie, on peut lire dans certains manuscrits des histoires de fruits qui ne mûrissent pas et de vins au goût de jus de raisin aigre ; une étude israélienne parue ce mois de juillet relève, vers 536, un effondrement inexplicable de la production de vin blanc dans la région du Néguev.




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