Que nous reste-t-il de la langue des Gaulois?

Extraits de cet article:

Selon de nombreux observateurs, il ne resterait plus grand-chose de la langue de « nos ancêtres les Gaulois ». Pourtant, de nombreux mots et expressions en sont hérités, ce que l'on a pu découvrir notamment grâce au travail archéologique de ces 50 dernières années. Saviez-vous que lorsque vous « gobez » quelque chose, vous parliez gaulois ? De l’agriculture aux mots de l’artisanat, un petit voyage linguistique 2 000 ans en arrière.

Jacques Lacroix piste les mots gaulois dans la langue française pour en finir avec le cliché qu'il n'y resterait aujourd'hui qu'un substrat, alors que nous comptons plus d'un millier de mots qui nous viennent de cette civilisation. Un livre pour « redonner conscience à cette inconscience gauloise ». 

Jacques Lacroix est professeur agrégé, spécialiste de la langue et de la civilisation des anciens Celtes. Il est l'auteur des Irréductibles mots gaulois dans la langue française (Éditions Lemme Edit)





Les humains hypercarnivores



Extraits de cet article:

While many modern humans opt for a vegetarian or vegan diet, new research suggests that our ancestors obtained the majority of their nutrition from meat, and only diversified their food intake to include more plants at the very end of the Stone Age. Published in the American Journal of Physical Anthropology, the new study indicates that humans were apex predators for around 2 million years, with numerous species within the Homo lineage engaging in “hypercarnivory”.

Determining the trophic level – or position within the food web – of ancient humans is tricky, as we can’t directly observe the feeding behaviors of our early ancestors. Most attempts to do so have therefore focused on present-day hunter-gatherer groups, assuming that the practices of such cultures reflect those of primitive humans.

However, the authors of this latest study explain that such comparisons are highly problematic, as changes to the ecological landscape will inevitably have forced humans to alter their hunting and gathering preferences over time. For instance, the loss of megafauna like mammoths and other large animals produced a major shift in human diets.

The researchers therefore attempted to reconstruct the diet of ancient humans and determine the trophic level of our ancestors throughout the Pleistocene, which began 2.5 million years ago and ended around the time of the agricultural revolution, some 11,000 years ago. Taking a multidisciplinary approach, the team examined over 400 scientific studies covering areas such as genetics, metabolism, morphology, archaeology, and paleontology in order to determine whether early humans were specialized carnivores or more general omnivores.

Their investigation yielded 25 sources of evidence that strongly suggest that our predecessors were hypercarnivores. For instance, stomach acidity is a hallmark of carnivorous animals, as this ensures that any pathogens lurking in meat are killed. The fact that modern humans’ stomachs are more acidic than most carnivores’ points to the fact that our ancestors were well adapted to consume the meat of large animals they hunted, which would have fed a community for days or even weeks and would therefore have been full of bacteria.

This is backed up by the fact that several archaic hominids were morphologically adapted to hunt megafauna. Homo erectus, for instance, was equipped with shoulders that were ideal for throwing spears but unsuitable for tree climbing, suggesting that the species probably ate more meat than plants.

Human ancestors

How the diet of ancient humans changed as our brains evolved. Image credit: Dr Miki Ben Dor
Furthermore, genes that facilitate the digestion of plant acids and starch did not become widely expressed within the human genome until late in the Pleistocene. According to the study authors, this indicates a lack of evolutionary pressure to switch to a plant-based diet while the hunting was good. Yet as animal sources become scarcer, humans that consumed more vegetation enjoyed higher survival rates.

According to the researchers, this late switch to a more omnivorous diet provided the spark for the advent of agriculture, leading to a change in the types of stone tools used by ancient humans. Looking through the archaeological records, they found that tools associated with processing plants only appear around 40,000 years ago and increase in frequency around the time of the agricultural revolution. Prior to this, most tools were designed for hunting, with the same types of artifacts found across all areas inhabited by humans.

"Archaeological evidence does not overlook the fact that stone-age humans also consumed plants," explained study author Miki Ben-Dor in a statement. "But according to the findings of this study plants only became a major component of the human diet toward the end of the era."




À quoi Vercingétorix pouvait-il bien ressembler? (Storia Mundi)

Trouvé ici:

En dépit de la place immense qu’il occupe dans l’Histoire de France comme on la concevait sous la IIIème République (1870-1940), il faut bien admettre que l’on ne sait pas grand’ chose de Vercingétorix. Presque rien en fait, en dehors de ce que l’on peut apprendre dans les Commentaires du divin Jules, repris par les historiens romains des siècles suivants.

Evidemment, César ne dit rien de plus qu’il n’en faut pour rehausser la gloire d’avoir vaincu le chef arverne. Nous ne savons donc rien de l’enfance, de la formation et des aspirations du chef gaulois. Nous ne savons pas non plus à quoi il pouvait bien ressembler.

A ce propos, une poignée de belles monnaies d’or (que l’on appelle des statères) pourrait nous apporter un précieux éclairage. Vercingétorix fit en effet frapper un certain nombre de monnaies à son effigie, notamment entre le moment où il prit la direction de l’insurrection contre Rome et celui où il fut vaincu à Alésia. Il ne reste aujourd’hui pas plus d’une trentaine d’exemplaires de ces monnaies.

Celle que vous voyez-là date de l’année 52 av. J.-C. Elle porte à l’avers le profil d’un homme jeune, imberbe, à la longue chevelure. Le profil est accompagné des lettres VERCINGETO qui ne laissent aucun doute sur l’identité du personnage ici représenté.

Dès lors, se pose la question suivante : ce statère nous montre-t-il un portrait fidèle de Vercingétorix ou bien, au contraire, ne faut-il y voir qu’une image idéalisée ?

Evidemment, les spécialistes ne s’accordent pas sur ce point… bien que la plupart penche pour une image idéalisée présentant Vercingétorix sous les traits d’une divinité, pourquoi pas solaire (Apollon ou son équivalent celte).

Ci-dessous : ce statère d’or de Vercingétorix est conservé au musée Alfred-Denicourt, à Péronne. Photo : David de Sousa.





Kimberella: plus vieil ancêtre commun?



Extrait de l'article:

Si l’explosion du Cambrien marque l’apparition de la plupart des lignées animales modernes, notre plus vieil ancêtre commun pourrait bien être encore plus ancien et avoir vécu il y a plus de 545 millions d’années, durant l’Édiacarien.

Si nous pouvions remonter le temps et observer l'environnement terrestre il y a environ 600 millions d'années, nous découvririons un monde totalement différent de celui que nous connaissons aujourd'hui. Aucune vie animale ni végétale n'occupe alors les terres émergées désertiques et couvertes de glace. Mais dans les eaux du gigantesque océan qui occupe une très large part du Globe, les choses sont cependant bien différentes.

Les étranges créatures de l’Édiacarien

La période de l'Édiacarien (635 à 538,8 millions d'années) est en effet caractérisée par l'apparition des premiers organismes multicellulaires complexes. Cette faune pourrait pourtant sembler particulièrement étrange à nos yeux. Sur le fond de la mer évoluent des créatures au corps mou, en forme de feuille, de disque, de tube ou de sacs remplis de boue, certains pouvant mesurer plusieurs mètres.

Les squelettes n’existent pas encore et seuls quelques organismes présentent une ébauche de coquille. Cette absence de parties dures est d'ailleurs certainement responsable de la faible quantité de fossiles retrouvés datant de cette période, les tissus étant très difficiles à conserver. Néanmoins, de nombreuses empreintes de ces organismes ont permis de retracer, au moins partiellement, les caractéristiques de cette faune étrange. Il apparaît que si certaines espèces semblaient être dotées d'une bouche et d'un tube digestif, d'autres étaient totalement dépourvues d'organes internes, ce qui pose la question de leur mode de vie et de reproduction. C'est le cas notamment des vendozoaires, ces organismes plats et segmentés par des motifs fractals, qui devaient absorber les nutriments présents dans l'eau par échanges d'ions à travers leurs tissus (osmose).

La quasi-totalité de ces formes de vie n’a laissé aucun descendant

Il est difficile de retracer en détail l'apparence et le fonctionnement de ces organismes, car la grande majorité des espèces constituant la faune de l'Édiacarien a totalement disparu à la fin de cette période, ne laissant quasiment aucun descendant. Suite à une extinction de masse, ces organismes seront en effet remplacés par le développement rapide de nouvelles espèces durant le Cambrien, période durant laquelle vont apparaître les formes d'organisation animales existant aujourd'hui. Et pourtant, certains éléments laissent penser que notre ancêtre commun prendrait ses racines non pas au Cambrien, mais bien à l'Édiacarien.

Notre plus vieil ancêtre connu ressemblerait à une limace broutant les algues du fond océanique

C'est ce que suggère une nouvelle étude publiée dans Current Biology. Les chercheurs de l'Australian National University ont analysé d'anciens fossiles édiacariens à l'intérieur desquels ils ont retrouvé des molécules de phytostérol, un composé chimique présent dans les plantes. Ces molécules seraient en quelque sorte les traces du dernier repas de ces organismes. C'est en analysant ces molécules que les chercheurs ont réussi à déterminer que l'espèce Kimberella possédait une bouche et un tube digestif qui lui permettait de digérer ses aliments d'une façon, certes primitive, mais assez semblable aux animaux modernes. Cet organisme ressemblant à une limace serait donc l'une des créatures les plus évoluées de l'Édiacarien et peut-être l’un des plus lointains ancêtres communs des espèces animales actuelles, qui soit observable dans les séries fossiles.

Les analyses moléculaires ont notamment permis de mettre en évidence que Kimberella se nourrissait des films d'algues couvrant le fond de la mer. Ces algues étaient particulièrement riches en nutriments et en énergie, ce qui pourrait expliquer pourquoi les formes de vie de l'Édiacarien pouvaient atteindre des tailles si imposantes pour des êtres si primitifs et descendants directs de simples organismes unicellulaires.