Possible découverte d’un astéroïde minganois sur Google Maps



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Une équipe de scientifiques français étudie un possible cratère d’astéroïde sur la Côte-Nord, jamais identifié auparavant. À quelque 100 kilomètres au nord du village de Magpie, les premiers indices de son existence ont été découverts par un curieux internaute en quête d’aventure.

Joël Lapointe promenait candidement son curseur dans Google Maps sur des chemins forestiers afin de planifier ses vacances en camping lorsqu’un détail lui a accroché l'œil.

"Je vois quelque chose de rond et d’un peu effacé, comme une espèce de fosse d’une quinzaine de kilomètres de diamètre", décrit-il. Quelque chose dans la courbe lui semble suspect. À l’intérieur de cette fosse-là, un autre anneau de petites montagnes d’à peu près huit kilomètres de diamètre, et puis au centre : le lac Marsal.

"Ça, c’est bien trop concentrique pour que ça soit naturel!", s'est-il dit.

M. Lapointe s’est donc tourné vers des chercheurs professionnels. Il a envoyé des courriels à des centres d’ici et d’ailleurs pour enfin attirer l'attention de la Meteorotical Society. C’est à travers cette société vouée à l’étude des matériaux extraterrestres fondée en 1933 que le dossier du lac Marsal tombe sur le bureau du géophysicien Pierre Rochette.

Quelques mois plus tard, M. Rochette reçoit des échantillons envoyés spécialement par le Service géologique du Canada : "Les roches que j’ai récupérées sont des roches qui ont été fondues", commente-t-il. Son équipe et lui sont à la recherche de preuves précises, qui prouveraient qu’un météorite est entré en collision avec la Terre.

"Cela pourrait être des roches volcaniques, mais notre hypothèse, c'est qu'elles ont été fondues par l'impact. Alors, pour vraiment apporter la preuve que ça a été fondu pour un impact, il faut trouver les preuves de très haute pression", indique le chercheur.

Les analyses sont encourageantes, assure M. Rochette, mais elles ne sont pas encore conclusives. "On a reçu dix échantillons et l’un d’entre eux contient un minéral qu'on appelle le zircon, qui est très souvent utilisé pour prouver les impacts", explique-t-il. "Le zircon, c’est un minéral très résistant qui, sous l’effet d’un impact, se transforme."

La découverte d'un impact d'une telle puissance serait majeure, affirme Pierre Rochette. "Pour creuser un cratère de 15 kilomètres de diamètre, en gros, il faut un astéroïde de deux kilomètres de diamètre." Le dernier astéroïde découvert de cette dimension l’a été en 2013, selon le scientifique. "Ça fait un bail."

Si les analyses d’échantillons confirment qu'un astéroïde est bel et bien tombé en Minganie, Pierre Rochette et son équipe prévoient un voyage dans la région pour en tirer de plus amples leçons. "L'idée, c'est d'aller en hydravion sur le lac, qui est vraiment au centre du cratère", prévoit-il. "Et il se trouve qu’en suivant différents plans d'eau, on peut naviguer sur une dizaine de kilomètres à l'intérieur du cratère."

Cette expédition est prévue en 2025.



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