Un fossile révèle enfin l’histoire d’un ancêtre des primates découvert au 19e siècle



Extraits de cet article:

Avec son corps taillé pour la vie arboricole et ses dents adaptées aux feuilles, Mixodectes partageait les forêts du paléocène avec d’autres ancêtres des primates.

Depuis sa description en 1883 par Edward Drinker Cope, Mixodectes pungens restait une énigme. Seuls des fragments de dents et de mâchoires permettaient d’émettre des hypothèses sur son mode de vie et son lien avec les autres mammifères. Mais un nouveau fossile, presque complet, découvert dans le bassin de San Juan, au Nouveau-Mexique, apporte de nouvelles informations. Le squelette inclut un crâne partiel, des côtes, des vertèbres et les quatre membres, ce qui a permis aux chercheurs d’en dresser un portrait plus précis.

Un squelette complet pour mieux comprendre Mixodectes

Mixodectes pungens était un petit mammifère qui vivait il y a environ 62 millions d'années, moins de 4 millions d'années après la disparition des dinosaures non aviaires. La découverte de son fossile presque entier a permis de mieux appréhender son anatomie. Les nouvelles analyses, publiées dans la revue Scientific Reports, révèlent ainsi qu'il devait peser autour de 1,3 kilogramme et qu'il possédait des membres et des mains adaptés aux déplacements sur les troncs et les branches des arbres. C'était donc un animal arboricole.

De plus, ses dents étaient spécialisées dans la consommation de feuilles. Il possédait ainsi un régime alimentaire bien différencié et distinct de celui de Torrejonia wilsoni, un autre mammifère qui vivait au même endroit et à la même époque que lui. Ce dernier avait plutôt une appétence pour les fruits. Cette répartition de régime indique une différenciation des niches écologiques de ces premiers mammifères, ce qui leur a sans doute permis de cohabiter sans entrer en concurrence les uns avec les autres.

Un cousin des primates et des colugos

L’intérêt de cette découverte dépasse la simple reconstruction anatomique. Deux analyses cladistiques distinctes ont permis d’établir un lien évolutif entre les mixodectidés, les primates et les colugos (les fameux lémuriens-volants d’Asie du Sud-Est). Ce regroupement dans la lignée des primatomorphes fait de ce petit mammifère un parent éloigné des primates modernes, et donc de l'humain.

Cette étude confirme aussi que l’adaptation à la vie arboricole a joué un rôle dans l’émergence de ce groupe. "Ce squelette fossile fournit de nouvelles preuves sur la diversification écologique des mammifères placentaires après l’extinction des dinosaures", estime dans un communiqué Stephen Chester, l'auteur principal de l’étude.





 

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