Une vague de poussière géante frappait la Terre il y a 14 millions d’années

Extraits de l'article:

Une étude récente propose une hypothèse fascinante : le climat de la Terre aurait pu être influencé par un événement galactique survenu il y a environ 14 millions d’années. Selon des chercheurs de l’Université de Vienne, le passage de notre système solaire à travers une zone dense de gaz et de poussière interstellaire associés à la formation d’étoiles dans la Voie lactée pourrait avoir contribué au refroidissement climatique de la planète. 

Le contexte de la découverte

Les résultats de cette étude reposent sur les données de la mission Gaia qui, en cartographiant la Voie lactée, a permis de détecter une structure galactique, l’onde de Radcliffe. Cette zone, située à environ 400 années-lumière de la Terre, est une vaste région peuplée de gaz et de poussière issus de la formation d’étoiles. Le télescope Gaia a permis de révéler la trajectoire de cette onde, ainsi que la distribution des amas d’étoiles qui la composent.

L’équipe de chercheurs a utilisé ces données pour simuler l’orbite de plusieurs amas d’étoiles associés à l’onde de Radcliffe et a découvert que le système solaire est passé à proximité de cette zone dense de poussière il y a environ 14 millions d’années. À cette époque, notre système solaire se trouvait à moins de 65 années-lumière de deux amas d’étoiles particulièrement riches en poussière interstellaire : NGC 1980 et NGC 1981.

Ce passage aurait alors coïncidé avec une période de transition climatique majeure sur Terre : le début d’une période glaciaire dans l’hémisphère sud qui a notamment été marquée par la croissance de la calotte glaciaire de l’Antarctique.

Les effets potentiels de la poussière interstellaire

L’hypothèse avancée par les chercheurs, détaillée dans Astronomy & Astrophysics, repose sur l’idée que la poussière interstellaire, en s’introduisant dans l’atmosphère terrestre, aurait pu réduire la quantité de lumière solaire atteignant la surface de la Terre. Ces particules fines, composées principalement de carbone et de silicium, agissent en effet comme un écran, bloquant une partie du rayonnement solaire. Un afflux important de poussière provenant de cette région galactique aurait donc pu accélérer le refroidissement global de la planète, contribuant ainsi à un changement climatique.

Pour étayer cette hypothèse, les chercheurs suggèrent que des traces de cet afflux de poussière pourraient être retrouvées dans les archives géologiques de la Terre. En particulier, l’isotope du fer-60, qui provient des supernovas, pourrait fournir une preuve directe de l’arrivée de poussière galactique. Bien que le fer-60 soit extrêmement rare sur notre planète, il pourrait avoir été transporté par les particules de poussière interstellaire et se serait déposé sur la Terre au moment du passage de notre système solaire à travers la région de l’onde de Radcliffe.

Cependant, la détection du fer-60 est un défi, car cet isotope est instable et se désintègre rapidement, rendant difficile son identification dans les archives géologiques. De plus, les traces de cet isotope pourraient être difficiles à distinguer parmi les autres éléments présents dans les couches géologiques. Néanmoins, si une concentration de fer-60 datant de cette période spécifique est retrouvée, cela renforcerait considérablement l’hypothèse d’un lien entre cet événement galactique et le refroidissement climatique de la Terre.

Les implications pour la compréhension du climat terrestre

L’idée que des événements galactiques puissent influencer le climat terrestre est un concept ambitieux et novateur. Bien que cette théorie repose sur des données solides et une coïncidence temporelle intéressante, elle n’est pas encore confirmée. Les chercheurs soulignent que les facteurs géologiques et atmosphériques traditionnels, tels que les variations de l’orbite terrestre ou l’activité volcanique, ont également joué un rôle important dans l’évolution du climat terrestre au cours des millions d’années.

Cependant, l’hypothèse selon laquelle un événement galactique ait contribué au refroidissement climatique de la Terre ouvre la porte à de nouvelles questions sur l’influence de l’univers sur notre environnement. Les découvertes futures, notamment l’identification de traces géologiques de poussière galactique ou d’isotopes rares, pourraient permettre de valider cette hypothèse et d’enrichir notre compréhension de l’histoire climatique de notre planète.


 

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