Chroniques radiophoniques à l'émission "Dessine-moi un matin" (Ici Première)


Chroniques radiophoniques en rattrapage

(7h30) Science avec Patrick Couture: Trésors paléontologiques à découvrir en randonnée

(7h20) Science avec Patrick Couture: La faune préhistorique du Québec et de l'Alberta

(7h19) Science avec Patrick Couture: Les champignons géants de la Gaspésie

(7h33) Science avec Patrick Couture: La mer de Champlain

(7h31) Science avec P. Couture : Quand les Laurentides avaient la taille de l'Everest

(7h35) Science avec P. Couture : Des fossiles d’animaux marins au sommet des Rocheuses


8 décembre 2024:
À venir.


 



Sur la Côte-Nord, un lac secret établit un record de profondeur



Extrait de l'article:

Creux de 320 mètres, le lac Manicouagan est le plus profond des lacs du Québec, comme une nouvelle étude de l’Université Laval a permis de le découvrir. Toutefois, ce lac est bien humble. Malgré cette reconnaissance, il se cache bien loin du regard des curieux, sous le réservoir Manicouagan.

Les travaux qui ont mené à cette découverte ont débuté en 2014 sous la gouverne du professeur du Département de géographie Patrick Lajeunesse. Déjà à l’époque, le lac Manicouagan n’était plus qu’un vague souvenir pour ceux qui avaient assisté, dans les années 1960, à la création du réservoir Manicouagan à la suite de la construction du barrage Daniel-Johnson.

L'ennoiement du contour du cratère, formé par la chute d’une météorite il y a 214 millions d’années, préserve sous quelque 140 mètres d’eau les paysages d’autrefois. On y voit encore des buissons enracinés, des arbres, comme si la vie s’était arrêtée, témoigne le professeur Lajeunesse.

On y trouve aussi, vers l’est, les berges d’un lac en forme d’arc, d’une profondeur insoupçonnée. Étrangement, on n’avait aucune idée de l’ampleur de ce bassin, avoue M. Lajeunesse.

En effet, personne ne connaissait la profondeur véritable du lac Manicouagan jusqu’à maintenant, mais certains indices suggéraient qu’elle était considérable. On a entendu dire que des pêcheurs perdaient le signal de leur sonar à la hauteur du lac, raconte le professeur.

Son équipe et lui ont donc fait appel à un outil de pointe, un échosondeur multifaisceau, pour établir enfin la véritable profondeur du lac Manicouagan, qui s'est avéré de 40 mètres plus creux que le record précédent pour un lac québécois, le lac Walker, lui aussi sur la Côte-Nord.

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Trois cents vingt mètres de profondeur en plus des 140 mètres du bassin Manicouagan sous lequel il est englouti : c’est à presque un demi-kilomètre que se trouvent les endroits les plus profonds du lac Manicouagan.

En plus d’établir un record, cette distance à partir de la surface présente un véritable intérêt scientifique, puisqu’elle isole son fond des intempéries et même des ères glaciaires. Résultat : quelque 280 mètres de sédiments accumulés, de la boue, du sable, du gravier.

L’hypothèse que nous avons, c’est que les glaciers n’ont peut-être pas eu la possibilité de racler le fond du lac, explique M. Lajeunesse. Ainsi, le fond du lac Manicouagan pourrait détenir la clé de sols, de végétations et d’écosystèmes vieux de dizaines de milliers d’années.

Quant à l’explication de la surprenante profondeur du lac Manicouagan, elle reste un mystère. L’onde de choc de la météorite pourrait être en cause, mais d’autres facteurs pourraient avoir joué un rôle, soupçonne le professeur Patrick Lajeunesse. On n’en a aucune idée, convient-il. C’est pour ça qu’on veut retourner là-bas.




 

Point chaud (géologie)

A hot spot is fed by a region deep within Earth’s mantle from which heat rises through the process of convection. This heat facilitates the melting of rock at the base of the lithosphere, where the brittle, upper portion of the mantle meets Earth’s crust. The melted rock, known as magma, often pushes through cracks in the crust to form volcanoes.

Hot spot volcanism is unique because it does not occur at the boundaries of Earth’s tectonic plates, where all other volcanism occurs. Instead it occurs at abnormally hot centers known as mantle plumes. Scientific models depict these plumes of molten rock almost like a lava lamp, with a rising bulbous head fed by a long, narrow tail that originates in the mantle. As the plume head reaches the lithosphere, it spreads into a mushroom shape that reaches roughly 500 to 1000 kilometers (310 to 621 miles) in diameter. These features are called diapirs.

Scientists have different theories about where hot spots form. The dominant theory, framed by Canadian geophysicist J. Tuzo Wilson in 1963, states that hot spot volcanoes are created by exceptionally hot areas fixed deep below Earth’s mantle. More recent scientific studies suggest that these hot spots may be found at more shallow depths in Earth’s mantle and may migrate slowly over geologic time rather than stay fixed in the same spot. (...)

Trouvé ici. 



L'étrange raison pour laquelle vous pèserez toujours moins au Canada qu'ailleurs

Extrait de l'article:

(...) Gravity isn’t uniform all over the Earth’s surface. It’s a result of mass, which means the varying density of the Earth at different locations can affect how much you weigh there. Canadians aren’t all free-floating like Sandra Bullock, but the effect is definitely measurable. In the Hudson Bay region, the average resident weighs about a tenth of an ounce less than they would weigh elsewhere. 

(...) Satellite data collected by GRACE—the Gravity Recovery and Climate Experiment—has recently solved this mystery. During the last ice age, Canada was covered by a vast glacier called the Laurentide Ice Sheet. This sheet was two miles thick over northern Quebec and stretched as far south as modern-day New York and Chicago.

Ice is heavy, so five million square miles of it pushed down on the rock underneath, squishing it like a Nerf ball. When the ice began to melt, about 21,000 years ago, the Earth began to spring back, but, like a Nerf ball, it takes a while. To this day, the Earth in the Hudson Bay region is still deformed, with lots of rock-mass having been pushed outward by all the ice. Less mass means less gravity.

The Laurentide Ice Sheet hasn’t quite melted all the way. The Barnes Ice Cap, in the middle of Baffin Island in northern Canada, is all that remains of a sheet that once covered hundreds of thousands of square miles. But the last of the Laurentide ice may not be around for long. In 2008, scientists found that global warming was speeding up its melt rate by a factor of ten. If you want a margarita made from 20,000-year-old ice, you better get up there quick.


 

Caricature




L'une des plus anciennes caricatures du monde occidental, *Rufus est (c'est Rufus)*, ancienne gravure romaine à Villa dei Misteri, Pompéi, Italie.

 

Rencontre entre Innus et Français



PREMIÈRE RENCONTRE ENTRE INNUS ET FRANÇAIS: « Pierre Pastedechouan nous a rapporté que sa grand’mere prenoit plaisir à raconter l’estonnement qu’eurent les Sauvages voyans arriver le vaisseau des François qui aborda le premier en ces pays cy, ils pensoient que ce fust une Isle mouvante«(...) ayant enuoyé quelques personnes pour recognoistre quels gens amenoit ceste grande maison de bois, les messagers rapporterent à leur maistre que c'estoient des hommes prodigieux et espouvantables ; qu'ils s'habilloient de fer, mangeoient des os, et beuvoient du sang , ils les avoient veu couverts de leurs cuirasses, manger du biscuit et boire du vin. Nos Sauvages disoient que les François beuvoient du sang, et mangeoient du bois, appelant ainsi le vin, et le biscuit.» 

Paul LE JEUNE, Relations des Jésuites, 1633. 

(Illustration : Archives Canada)


 

Conulaires


Mario Cournoyer:

Salut Patrick! Petit bémol sur cette fiche, les conulaires étaient effectivement attachés au fond marin, sur un substrat solide, parfois sur des coquilles de brachiopodes par exemple, mais n'ont jamais flotté, comme des méduses. La partie apicale extrême de la coquille était chitineuse et ne se préservait que très rarement (on a finalement découvert des spécimens avec cette partie chitineuse). Puisqu'on ne trouvait jamais la partie apicale extrême et qu'ils étaient des animaux cousins des méduses, on pensaient qu'à un point dans leur vie, ils se détachaient et se mettaient à flotter, comme des méduses. 

Récemment, des chercheurs ont découvert des exemples attachés à des brachiopodes, dans l'Ordovicien inférieur du Maroc, dans le Dévonien de New York et de Terre-Neuve. Au MPE on a plusieurs exemples de Conularia trentonensis (que j'ai découverts en Ontario) qui sont attachés (par pairs, et même avec trois individus) sur des brachiopodes. Je prépare un article sur cette découverte avec Heyo Van Iten, un spécialiste des conulaires (en fait, probablement, le plus grand spécialiste au monde). 

Tout les exemples de conulaires mentionnés ci-dessus (Maroc, New-York, Ontario, etc) étaient des individus adultes, ceci indique qu'ils ne se détachaient jamais et qu'ils ne flottaient en aucun temps. C'est une vieille idée qui à été tassée, il y a maintenant plus de 20 ans. Un dernier détail, un superbe spécimen à été découvert en Europe préservant les "portes flexibles" qui permettaient de refermer l'ouverture supérieure (de la pyramide inversée).







Comment la fin des dinosaures a directement conduit à l'émergence de la vigne



Extraits de l'article:

Il y a 66 millions d’années, volcanisme et astéroïde entraînaient la disparition des dinosaures. Au même moment apparaissaient les premières espèces de Vitacées, ancêtres de la vigne actuelle. Une étude révèle qu’il ne s’agirait pas là d’un hasard de l’évolution, mais qu’il y aurait bien un lien entre cette extinction de masse et l’apparition de ces plantes.

(...) Une nouvelle étude publiée dans Nature plants révèle en effet que la crise biologique ayant entraîné la disparition des dinosaures il y a 66 millions d'années aurait facilité le développement de certaines plantes, et notamment la vigne. Cette hypothèse résulte de la découverte, dans les Andes colombiennes, de la seconde plus ancienne espèce de Vitacée au monde.

Les Vitacées représentent une famille de plantes, souvent des lianes, à laquelle appartiennent les vignes domestiques (Vitis vinifera). L'analyse des grains fossilisés a montré qu'ils dataient de 60 millions d'années, soit peu de temps après l’extinction des dinosaures. Les plus anciens fossiles de cette famille de plantes ont quant à eux été retrouvés en Inde, et datent justement de 66 millions d'années. Coïncidence ? Ou la catastrophe environnementale marquant la fin du Crétacé aurait-elle joué un rôle dans l'essor de ces plantes ?

(...) Les plantes, elles aussi, ont été affectées par cette évolution de l'environnement. De nombreuses espèces ont disparu, libérant ainsi certaines niches écologiques. Mais la disparition des dinosaures pourrait tout de même avoir joué un rôle. Il est certain en effet que les dinosaures, du temps de leur présence, ont impacté les écosystèmes forestiers. Les grands herbivores, pouvant peser plusieurs dizaines de tonnes, auraient notamment permis de maintenir des forêts plutôt ouvertes. À la suite de leur extinction, ces forêts tropicales seraient devenues plus denses et compactes, entraînant le développement de plantes grimpantes et de lianes, comme les Vitacées.

En parallèle, le développement accéléré des oiseaux et des mammifères aurait favorisé leur extension géographique, ces animaux se nourrissant des fruits et permettant une vaste et rapide dispersion des graines.


Les humains ont joué un rôle clé dans l'extinction de la mégafaune, confirme une nouvelle étude



Extraits de l'article:

Across the last 50,000 years land vertebrate faunas have experienced severe losses of large species (megafauna), with most extinctions occurring in the Late Pleistocene and Early to Middle Holocene. Importantly, this extinction event is unique relative to other Cenozoic (the last 66 million years) extinctions in its strong size bias. For example, only 11 out of 57 species of megaherbivores (body mass over 1,000 kg) survived to the present. Debate on the causes has been ongoing for over two centuries.

“The large and very selective loss of megafauna over the last 50,000 years is unique over the past 66 million years,” said Aarhus University’s Professor Jens-Christian Svenning.

“Previous periods of climate change did not lead to large, selective extinctions, which argues against a major role for climate in the megafauna extinctions.”

“Another significant pattern that argues against a role for climate is that the recent megafauna extinctions hit just as hard in climatically stable areas as in unstable areas.”

Archaeologists have found traps designed for very large animals, and isotope analyses of ancient human bones and protein residues from spear points show that they hunted and ate the largest mammals.

“Early modern humans were effective hunters of even the largest animal species and clearly had the ability to reduce the populations of large animals,” Professor Svenning said.

“These large animals were and are particularly vulnerable to overexploitation because they have long gestation periods, produce very few offspring at a time, and take many years to reach sexual maturity.”

The analysis shows that human hunting of large animals such as mammoths, mastodons, and giant sloths was widespread and consistent across the world.

It also shows that the species went extinct at very different times and at different rates around the world.

In some local areas, it happened quite quickly, while in other places it took over 10,000 years.

But everywhere, it occurred after modern humans arrived, or in Africa’s case, after cultural advancements among humans.

Species went extinct on all continents except Antarctica and in all types of ecosystems, from tropical forests and savannas to Mediterranean and temperate forests and steppes to arctic ecosystems.

“Many of the extinct species could thrive in various types of environments,” Professor Svenning said.

“Therefore, their extinction cannot be explained by climate changes causing the disappearance of a specific ecosystem type, such as the mammoth steppe — which also housed only a few megafauna species.”

“Most of the species existed under temperate to tropical conditions and should actually have benefited from the warming at the end of the last Ice Age.”

The researchers point out that the loss of megafauna has had profound ecological consequences.

Large animals play a central role in ecosystems by influencing vegetation structure (e.g., the balance between dense forests and open areas), seed dispersal, and nutrient cycling.

Their disappearance has resulted in significant changes in ecosystem structures and functions.

“Our results highlight the need for active conservation and restoration efforts,” Professor Svenning said.

“By reintroducing large mammals, we can help restore ecological balances and support biodiversity, which evolved in ecosystems rich in megafauna.”