Ni dysenterie, ni typhus... ni peste ! Louis IX, roi de France - plus connu sous le nom de Saint-Louis depuis sa canonisation en 1297 -, serait en fait décédé du scorbut devant Tunis, le 25 août 1270. Agé de 56 ans, il était alors à l'apogée de son règne et avait entrepris une huitième croisade à la tête de près de 15 000 hommes pour tenter de sauver ce qui pouvait l'être encore des Etats latins d'Orient. C'est donc à l'ombre des murailles de la ville, qu'il n'était pas parvenu à faire tomber, que le roi rend son dernier soupir en raison de cette maladie "due à des carences aiguës en vitamines C et qui se traduit, dans sa forme grave, par un déchaussement des dents, la purulence des gencives, des hémorragies, puis la mort", selon le médecin légiste Philippe Charlier dont les conclusions de l'étude, réalisée en collaboration avec une équipe de chercheurs de l'université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines (UVSQ), viennent d'être publiées dans un article de la revue internationale Journal of Stomatology, Oral and Maxillofacial Surgery. Cet expert atypique, paléopathologiste et aujourd'hui directeur du département de la recherche et de l'enseignement au musée du Quai Branly, à Paris, s'est fait une spécialité depuis plusieurs années d'analyser les corps des personnages historiques célèbres... ou du moins ce qu'il en reste. Et c'est donc une étude macroscopique de la mandibule de Saint-Louis - totalement édentée -, sauvegardée dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui aurait permis la détection de cette pathologie infectieuse et, en l'occurrence, fatale. Avant que des analyses plus fines ne viennent le confirmer.
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