Ces bois antiques mis au jour lors de fouilles sur le site archéologique gallo-romain de Saint-Martin-au-Val dans le quartier de Saint-Brice à Chartres sont qualifiés de "découverte archéologique majeure, unique en Gaule romaine" par Bruno Bazin, responsable scientifique de l’opération.
Les vestiges d'un incendie volontaire
Datées du IIe siècle de notre ère, ces boiseries sont les vestiges d'un incendie qui se serait déroulé au IIIe siècle, provoquant l'effondrement du plafond à caissons en bois sculpté dans un bassin d'eau qui a interrompu net la combustion.
"Ce lieu de culte a probablement été abandonné au IIIe ou au IVe siècle. Les bâtisseurs ont eu la volonté de récupérer les blocs d’architecture pour les réutiliser et ils ont mis le feu pour se débarrasser de la végétation qui avait poussé", analyse Bruno Bazin dans une interview menée par L'Echo Républicain.
Immergé, le bois a ainsi pu bénéficier d'une conservation exceptionnelle. Pour protéger le bois, les morceaux sont actuellement placés dans des chambres froides et à l'abri de la lumière sur des bâches humidifiées.
Des techniques de menuiserie aujourd'hui perdues
Témoignage de l'histoire de l'artisanat du bois, ces 1500 pièces sont ornées de "décors de menuiseries très finement taillés", détaille le scientifique.
Rais-de-coeurs, tresse à deux brins à oeillet... le savoir-faire des artisans de l'époque va être observé, analysé et reconstitué. "Ces modes d'assemblage étaient connus à l'époque antique, mais ll s'agit de techniques aujourd'hui perdues", explique Bruno Bazin à l'antenne de Intensite, la radio d'Eure-et-Loir.
L'équipe de chercheurs s'interrogent sur la provenance du bois. S'agissait-il de tilleul, de chêne ou de sapin ? "Peut-être les forêts du Perche ornais. Ces lots forestiers existent depuis le néolithique et le bois aurait pu être acheminé jusqu’à Chartres par la rivière de l’Eure.", suggère l'archéologue auprès du Parisien. Les études sont en cours.
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