La mise au jour de vertèbres fossilisées du bas du dos d’un Australopithecus sediba permet d’établir que ces hominines, qui vivaient il y a 2 millions d’années, utilisaient leurs membres supérieurs pour grimper comme les singes et leurs membres inférieurs pour marcher comme les humains.
Les nouvelles vertèbres lombaires découvertes […] constituent l'un des bas du dos les plus complets jamais découverts chez les premiers hominidés et donnent un aperçu de la façon dont cet ancien parent de l'humain marchait et grimpait, explique l’Université du Witwatersrand dans un communiqué.
(...) Ces fossiles ont été découverts en 2015, lors de fouilles qui se déroulaient sur le site fossilifère de Malapa, situé en Afrique du Sud dans la zone des sites du berceau de l'humanité, inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité.
(...) Les séries de vertèbres lombaires sont extraordinairement rares dans le registre fossile des hominidés, et seules trois épines inférieures comparables sont connues dans l'ensemble du registre africain précoce, poursuit le scientifique.
Le squelette féminin porte le numéro de catalogue MH 2, mais les chercheurs l’ont surnommé Issa, qui signifie protecteur en swahili.
Cette découverte a également permis d'établir que, comme les humains, les Australopithecus sediba n'avaient que cinq vertèbres lombaires. Issa est l'un des deux seuls squelettes d'hominidés primitifs à posséder à la fois une colonne vertébrale inférieure et une dentition relativement complète.
(...) Si la présence de lordose et d'autres caractéristiques représente une adaptation évidente à la marche sur deux jambes, d'autres caractéristiques suggèrent une musculature puissante du tronc, peut-être associée aux comportements arboricoles, explique le Pr Gabrielle Russo de l'Université de Stony Brook, qui a également participé à l’étude.
De fortes épines transversales orientées vers le haut sont généralement le signe d’une musculature puissante du tronc, comme on l'observe chez les grands singes, ajoute le Pr Shahed Nalla, de l'Université du Witwatersrand. Associé à d'autres parties de l'anatomie du torse, cela indique que le sediba a conservé des adaptations claires pour l'escalade.
D’autres travaux menés sur cette espèce ancienne ont mis en évidence des adaptations mixtes de son squelette, ce qui tend à montrer sa nature transitoire entre la marche comme un humain et les adaptations à l'escalade. Il s'agit notamment des caractéristiques distinctives au niveau des membres supérieurs et inférieurs, mais aussi du bassin.
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