Dinosaure et sexe : comment les gigantesques sauropodes arrivaient-ils à se reproduire?


Plus de 40 mètres à la toise et 100 tonnes à la balance pour les plus grands, les sauropodes écrasent tout en terme de taille. Mais leurs mensurations mêmes rendent périlleux l'accouplement... et difficilement envisageable.

Long cou, longue queue, fermement planté sur ses quatre pattes : le dinosaure placide et le dinosaure herbivore sauropode a tenté toutes les variations morphologiques possibles autour de ce thème apparemment basique. Et surtout, il a érigé en marque de fabrique un gigantisme toujours inégalé : 3 à 5m pour les plus petits (Europasaurus…) mais jusqu’à une quarantaine de mètres chez les titanosaures et près d’une centaine de tonnes -la girafe culmine à 6m et l’éléphant à 10t.

Derrière ces silhouettes inamovibles, les paléontologues cherchent les traces d’un dimorphisme sexuel capable de les éclairer sur leur vie intime. Les colosses semblent s’être à l’occasion fiés à des différences de carrure pour se distinguer, notamment chez certains prosauropodes et chez Europasaurus. Le dimorphisme joue déjà à des niveaux assez discrets : taille respective des pelvis et nombre de vertèbres caudales peuvent renseigner sur le sexe de leur propriétaire et sur quelques modalités copulatoires… Dans un cas (pelvis plus large) il facilite la ponte et le décalage de queue pour la fécondation, dans l’autre (fusion des caudales) il permet à l’appendice de claquer comme fouet -de quoi envoyer des signaux, par exemple de séduction.

Un dinosaure avec un long cou pour la parade ?

Plus visible, leur long cou (plus de 10 m chez Mamenchisaurus par exemple) a également pu être un élément important lors des parades des mâles : certains chercheurs, mais le débat est vif, ont suggéré qu’il pouvait se parer de couleurs vives, d’épines dont les empreintes fossiles ont été conservées pour des diplodocidés et autres excroissances osseuses comme chez amargasaurus. Chez les tortues géantes de Galapagos, leur important cou est d’ailleurs largement utilisé pour s’intimider au combat et imposer un statut.

Le gros du problème reste en fait l’acte lui-même. L’analyse des squelettes prouve que ces animaux pouvait se cabrer, au moins légèrement, et les femelles étaient vraisemblablement capables de supporter leur poids et celui de leur compagnon arrivé par derrière…

L’hypothèse aquatique prend l’eau

Pour les soulager, l’hypothèse d’une partie aquatique a longtemps été en vogue mais, souligne le paléobiologiste Timothy Isles, « c’est désormais prouvé que, même si ces animaux sont capables de se déplacer dans l’eau, le mâle n’aurait pu monter sur la femelle : il aurait chaviré… » D’autres, comme le paléonthologue Kenneth Carpenter, pointent que la maturité sexuelle chez ces titans survenait assez tôt, et qu’ils pouvaient donc se reproduire alors qu’ils étaient à des tailles encore praticables…


Trouvé ici.


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