Apparence de nos ancêtres (Storia Mundi)



Vous l’aurez sans doute remarqué : l’écrasante majorité des reconstitutions de nos lointains ancêtres – qu’il s’agisse de dessins ou de mannequins - nous les montrent toujours mal coiffés quand ils ne sont pas carrément hirsutes ; mal attifés aussi puisqu’on les représente uniquement vêtus de peaux brutes ou de fourrures… bref, pas de bijoux, pas de couleurs, aucune coquetterie ni affectation.

Qu’on se le dise : ces gens-là étaient des primitifs qui ne portaient à leur atours qu’un intérêt purement fonctionnel. On les comprend : n’avaient-ils pas d’autres problèmes autrement plus importants à régler ?

Comment domestiquer le feu par exemple ? Ou comment attraper un gros mammouth bien gras pour améliorer l’ordinaire ? 

La vie réduite à la survie en somme.

En est-on bien sûr ?

A bien y réfléchir, les derniers peuples que l’on dit premiers - ô, jésuites subtilités ! - comme les Indiens d’Amérique, les Baruyas de Papouasie ou les Masaï d’Afrique de l’Est pour n’en citer que trois exemples, nous prouvent le contraire.

Tous, en effet, accordent à leur apparence une extrême attention et tous portent, quand la situation l’exige, des tenus de gala vivement colorées et richement ornées de toutes les belles choses dont la Nature regorge : entre autres merveilles des plumes chatoyantes et des coquillages nacrés. 

S’y ajoute bien sûr la broderie, les teintures (y compris corporelles), les rubans etc.

Les Vénus délicatement sculptées et les peintures pariétales de la Préhistoire nous montrent du reste que nos cousins d’avant devaient être capables d’émotions esthétiques pas si éloignées des nôtres.

Ci-dessus : des Baruyas – chers au grand Maurice Godelier – exhibent fièrement leurs magnifiques peintures de fête.



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