Grand-maman jurassique
Une minuscule créature ressemblant à une musaraigne de l'ère des dinosaures aurait pu être, en un sens, notre mère à tous. Nommée la «mère jurassique de Chine» (Juramaia sinensis), la nouvelle espèce fossile est le plus ancien ancêtre connu des mammifères placentaires - des animaux, comme les humains, qui donnent naissance à des jeunes relativement matures et vivants - selon une nouvelle étude.
Le spécimen vieux de 160 millions d'années repousse les preuves fossiles de la scission évolutive entre les lignées placentaire et marsupiale de 35 millions d'années. Bien qu'il ne soit pas clair si la créature est un ancêtre direct des placentaires modernes, c'est «soit une arrière-grand-tante ou une arrière-grand-mère», disent les auteurs de l'étude.
(...) Les premiers euthériens ont évolué à partir des ancêtres des marsupiaux, qui ont des poches et donnent naissance à une progéniture relativement immature. (Un troisième type de mammifère, les monotrèmes, comprend les ornithorynques et pond des œufs.)
Avec des pattes avant adaptées pour grimper aux arbres, le nouvel euthérien se précipita dans les forêts tempérées du Jurassique se régalant d'insectes sous le couvert de l'obscurité. Ce régime a permis à J. sinensis de faire pencher la balance à environ une demi-once (15 grammes), ce qui rend la créature plus légère qu'un tamia.
Un moulin plus vieux que Cartier dans les Cantons-de-l'Est?
Quelle intriguante affaire:
Dans le hameau Vale Perkins du canton de Potton, situé sur les rives du lac Memphrémagog, les ruines d'un ancien moulin à eau se cachent au pied d'une cascade, sur la terre de la ferme Jones. Cette famille, établie en 1850, n'avait jamais entendu parler d'un moulin à l'arrière de sa maison et répétait que ces imposantes fondations de pierre «avaient toujours été là».
De plus, selon la tradition orale, les pionniers du coin étaient allés y chercher des pierres pour bâtir leurs maisons. Tout suggérait donc qu'à cette date, le lieu était déjà abandonné et que l'édification du moulin avait débuté bien avant l'arrivée des Jones sur leur terre.
L'hypothèse selon laquelle des bâtisseurs avaient taillé et placé des pierres de trois et quatre tonnes métriques chacune, bien avant 1850, peut faire sursauter. Pourtant, ces vestiges témoignent d'une très ancienne occupation du territoire par des constructeurs de pierre.
Avec l'espoir de résoudre l'énigme du moulin du site Jones, une fouille archéologique fut commanditée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et la municipalité du canton de Potton, en 1992. À l'époque, à titre de président de l'Association du patrimoine de Potton, je fus invité à participer à la recherche. Ce qui m'a permis de mieux connaître le site et de suivre la démarche des archéologues.
Deux artefacts d'origine humaine datables furent découverts au cours de la fouille: du charbon de bois au pied des fondations et la base d'un piquet de bois travaillé. J'étais à l'époque très heureux de cette trouvaille qui permettrait de situer sans équivoque la date de l'érection des imposantes assises de ce moulin.
(...) En archéologie, il est courant de confirmer l'époque d'occupation d'un site ancien par des datations au radiocarbone sur des vestiges trouvés en contexte. C'est une approche objective, dénuée de préjugés historiques ou culturels. À ma grande déception, on refusa de soumettre les artefacts mentionnés plus haut aux datations radiocarbone sous prétexte d'épargner de l'argent au gouvernement!
On m'a toutefois permis de procéder moi-même aux datations, ce que j'ai fait à mes frais. Les échantillons de charbon de bois (identifiés comme provenant de feuillus) et de piquet de pruche ont été préparés par le laboratoire de palynologie et de paléobiogéographie de l'Université de Montréal, puis les datations au radiocarbone furent effectuées par le Isotrace Laboratory de l'Université de Toronto. Résultats? Le charbon de bois et le piquet furent tous les deux datés autour de l'an 1500 de notre ère, ce qui situait la construction du moulin.
(...) Au moment où Cartier et Roberval tentaient d'établir une colonie à Cap-Rouge, des inconnus érigeaient, il y a environ 500 ans, de formidables fondations de pierre pour un moulin à eau au coeur des Cantons-de-l'Est. Qui dit moulin, dit une collectivité à desservir, une activité agricole, des maisons, etc. Voilà de troublantes questions...
Les Amériques n'étaient pas des terres inconnues de l'Ancien Monde comme certains le prétendent encore aujourd'hui et, après les Vikings, Jacques Cartier ne fut certainement pas le premier Européen à mettre le pied au Québec. L'environnement du Nord-Est américain recèle d'innombrables vestiges abandonnés par les anciens constructeurs de pierre et nous faisons face à une dimension cachée de notre préhistoire que l'establishment se refuse d'explorer. On ferme les yeux. C'est la conspiration du silence.
Entendez le chant d'un insecte vieux de 165 millions d'années
À première vue, ça semble tout à fait impossible, n'est-ce pas? Ah! Et pourtant! Grâce à la découverte d'un fossile exceptionnellement bien conservé, les scientifiques ont pu recréer le chant d'un insecte du Jurassique! Cliquez ici pour plus de détails.
Les dames de Téviec
Voilà la position presque foetale dans laquelle les deux femmes de l'île Téviec ont été découvertes en 1928, avec leurs bijoux de coquillages. Elles semblaient en paix jusqu'à ce que l'on apprenne qu'il s'agissait d'un crime.
(...) À l'occasion de la préparation d'une exposition à Toulouse, les deux squelettes emblématiques sont passés au peigne fin : «Nous les avons confiés à des médecins légistes et aux méthodes de la police scientifique. Ils les ont analysés comme dans la série des Experts», rapporte Gaëlle Cap-Jedikian.
Le résultat est désarçonnant : ce couple scellé depuis 8 000 ans est en fait constitué de deux femmes. De 25 ans environ, d'1,60m. L'une d'elle porte des traces de coups violents dont deux mortels. Sur d'autres squelettes, on a prélevé des pointes de flèches : «En clair, on est face à une tuerie, conclut Grégor Marchand.
Voilà qui percute notre conception romantique du bon sauvage non violent. Oui, on se trucidait au mésolithique. On peut imaginer que ces cueilleurs-pêcheurs vivaient dans une relative opulence. Que leur territoire a attiré d'autres humains. Qu'ils se sont battus pour leur ressource.» Mais qui les a enterrées de si belle façon? Les agresseurs? Les rescapés? Les scientifiques sèchent, pour l'instant.
Il pourrait s'agir, par exemple, d'un sacrifice religieux. Les sacrifiés se portaient souvent volontaires pour ce type de rituels.
Rien n'indique que les sociétés pré-agraires aient été particulièrement portées sur les guerres et les tueries.
Le plus anciens cerveau fossilisé
Extrait de la nouvelle:
Selon une équipe internationale de paléontologues, un arthropode fossile cambrien découvert en Chine est le plus ancien fossile connu à montrer un cerveau.
Enfoncé dans des mudstones déposées pendant la période cambrienne il y a 520 millions d'années dans ce qui est aujourd'hui la province du Yunnan en Chine, le fossile d'environ 3 pouces de long, qui appartient à l'espèce Fuxianhuia protensa, représente une lignée éteinte d'arthropodes combinant une anatomie cérébrale avancée avec un plan corporel primitif. Le fossile fournit un chaînon manquant qui éclaire l'histoire évolutive des arthropodes, le groupe taxonomique qui comprend les crustacés, les arachnides et les insectes.
Les chercheurs qualifient leur découverte de transformatrice qui pourrait résoudre un débat de longue date sur la manière et le moment où des cerveaux complexes ont évolué.
Mode néanderthalienne
Des découvertes récentes tendent à démontrer que nos cousins néanderthaliens étaient des êtres beaucoup sophistiqués que ce qui avait été supposé jusqu'à maintenant. Loin de se draper de grossières peaux d'animaux, il semblerait plutôt que ceux-ci aient préféré les parures plus raffinées, en particulier les plumes d'oiseaux de proie et de corbeaux.
Plus de détails ici.
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Les volcans ont-ils causé l'extinction massive du Trias?
Les causes de l'extinction des dinosaures sont maintenant assez bien comprises, mais qu'en est-il de celles du précédent cataclysme, survenu il y a 200 millions d'années, et qui aura permis aux dinosaures de dominer la planète?
Il semblerait que des éruptions volcaniques d'une rare violence, causées par la naissance de l'océan Atlantique, aient joué un rôle proéminent.
Extrait de la nouvelle:
(...) le Trias s'est terminé par une apocalypse mondiale qui a anéanti plus de 75% des espèces sur terre et dans les océans. En fait, cet événement a été si bouleversant qu'il a littéralement créé un océan. L'Atlantique est le résultat d'une immense «grande province ignée» sous-marine, ou d'une longue fissure dans la croûte de la planète qui vomit de la lave et du gaz. C'est essentiellement un volcan, mais au lieu de tirer de la lave d'un trou, il jaillit d'une grande fracture s'étendant sur une grande surface. Cette fracture particulière a craché tellement de lave qu'elle a éloigné l'Amérique du Nord et l'Afrique du Nord, permettant à un océan entier de remplir la région entre les continents autrefois connectés.
En conséquence, les géologues ont surnommé ce méga-volcan la Province magmatique de l'Atlantique central, ou CAMP en abrégé. Le CAMP a éclaté de temps en temps pendant environ 600 000 ans, commençant il y a environ 200 millions d'années, lorsque le Trias tirait à sa fin. Bien que les géologues aient longtemps cru que le CAMP était probablement responsable de la mort massive sur la planète à cette époque, il est très difficile de fixer des dates sur les éruptions volcaniques. Mais aujourd'hui, un groupe de scientifiques a publié un article dans Science qui établit de manière très convaincante que les dates sur ces volcans coïncident avec les dates des premiers décès massifs dans l'extinction de la fin du Trias. Les chercheurs ont utilisé une variété de méthodes de datation, dont une qui tient compte de la polarité magnétique de la Terre au moment des éruptions, ainsi que de la désintégration atomique des minéraux de zircon.
La question est: comment CAMP a-t-il tout effacé? Ce n'était pas comme si un mur géant de lave recouvrait tout - en fait, la majeure partie de l'éruption était sous l'océan, se propageant lentement. La réponse est que cela a probablement provoqué un changement climatique dramatique.
(...) le volcan a projeté une tonne de carbone dans l'atmosphère et acidifié les océans (tuant les coraux). En gros, la Terre s'est détruite elle-même, en polluant l'environnement.
Autre article en français ici.
L'ancêtre commun des mammifères placentaires
L'ancêtre commun des mammifères placentaires est apparu après la fin des dinosaures il y a 65 millions d'années, montre une étude jeudi qui apporte l'éclairage le plus complet à ce jour sur l'évolution de cette grande famille qui compte l'homme, le singe ou la baleine.
De précédents travaux situaient l'émergence de ces mammifères avant l'extinction des dinosaures et de 70% des espèces de la planète due, selon la théorie la plus communément admise, à l'impact d'un astéroïde qui a bouleversé le climat.
Ces chercheurs se sont appuyés sur la plus grande banque de données au monde combinant les traits génétiques et morphologiques des différentes espèces pour reconstruire l'arbre généalogique des mammifères placentaires, la plus importante branche de cette famille avec plus de 5100 espèces vivantes.
Des analyses génétiques avaient laissé penser que les mammifères étaient déjà un groupe diversifié à la fin du Crétacé. Désormais leur essor serait survenu entre 200 000 et 400 000 ans après la fin des dinosaures.
(...) Pour remonter jusqu'à l'ancêtre commun des mammifères --un animal qui devait être de la taille d'un petit rat, avoir un utérus bicorne comme nombre de mammifères, un cortex cérébral avec des circonvolutions et un placenta ressemblant à celui des humains--, ces scientifiques ont collecté et analysé les caractéristiques physiques et génétiques de 86 espèces, dont 40 sont éteintes, mais connues grâce aux fossiles.
Ils ont rassemblé 4500 traits comme la présence ou l'absence d'ailes, de dents et certains types de squelette ainsi que d'autres caractéristiques morphologiques qu'ils ont combinées avec les traits génétiques. Cette banque de données contient dix fois plus d'informations que celles utilisées jusqu'alors pour étudier l'histoire des mammifères, soulignent ces chercheurs, précisant qu'elle est accessible au public en ligne et compte plus de 12 000 illustrations (www.morphobank.org).
(...) Cette étude a également révélé qu'une des branches de ces mammifères appelée Afrotheria, qui englobe les éléphants jusqu'aux oryctéropes, et vivant aujourd'hui en Afrique, est en fait originaire du continent américain.
Pourquoi la ménopause?
Pourquoi l'évolution aurait-elle favorisé la ménopause chez nos ancêtres?
Extrait de l'article:
Extrait de l'article:
À travers l’histoire humaine, il semble qu’au moins un tiers des femmes étaient post-fertiles à tout moment - un pourcentage dix fois plus élevé que parmi les primates les plus choyés des zoos. Il semble y avoir quelque chose de spécial, quelque chose qui mérite d'être expliqué, à propos de la ménopause.
Pour expliquer ce fait remarquable, les scientifiques proposent une hypothèse. Il y a six millions d'années, nos premières ancêtres femelles étaient comme les autres primates femelles. Elles pouvaient potentiellement vivre au-delà de leur dernier accouchement, mais elles ne l'ont presque jamais fait parce que la plupart étaient mortes à ce moment-là.
Et puis les hominidés ont suivi un cours évolutif inhabituel. Ils ont évolué de grands cerveaux et ont acquis de nouvelles capacités - pour créer des outils plus polyvalents, par exemple, et pour communiquer avec le langage. Ces facteurs peuvent avoir permis aux hominidés de vivre plus longtemps. En conséquence, plus de femelles ont vécu au-delà de leurs années de reproduction.
Maintenant, les avantages de la vie après la ménopause pourraient émerger. Tous les gènes qui permettaient aux femmes de vivre plus longtemps seraient favorisés par la sélection naturelle, car les femmes plus âgées pourraient augmenter les chances de survie de leurs descendants. Au fil de nombreuses générations, les femmes ont évolué bers une vie dans laquelle elles passent une plus grande partie à ne pas avoir d'enfants.
Dans cette nouvelle hypothèse, la ménopause humaine devient à la fois spéciale et non unique. Dans de nombreuses espèces, les femelles ont la capacité de vivre au-delà de la reproduction, mais elles le font rarement, privant l'évolution de la possibilité d'élargir cette étape de la vie.
Le père de l'humanité a 340 000 ans
Extraits de cette fascinante nouvelle:
Albert Perry portait un secret dans son ADN: un chromosome Y si distinctif qu'il révèle de nouvelles informations sur l'origine de notre espèce. Cela montre que le dernier ancêtre mâle commun de la lignée paternelle de notre espèce est deux fois plus vieux que nous le pensions.
(...) Perry, récemment décédé, était un Afro-américain qui vivait en Caroline du Sud. Il y a quelques années, une de ses parentes a soumis un échantillon de son ADN à une société appelée Family Tree DNA à des fins d'analyse généalogique.
Les généticiens peuvent utiliser de tels échantillons pour déterminer comment nous sommes liés les uns aux autres. Des centaines de milliers de personnes ont maintenant subi un test ADN. Les données de ces tests avaient montré que tous les hommes avaient obtenu leur chromosome Y d'un ancêtre masculin commun. Cet «Adam» génétique a vécu il y a entre 60 000 et 140 000 ans.
Tous les hommes sauf Perry. Lorsque les techniciens de Family Tree DNA ont essayé de placer Perry sur l'arbre généalogique du chromosome Y, ils n'ont tout simplement pas pu. Son chromosome Y ne ressemblait à aucun autre analysé jusqu'à présent.
Michael Hammer, un généticien de l'Université de l'Arizona à Tucson, a entendu parler du chromosome Y inhabituel de Perry et a effectué d'autres tests. Les recherches de son équipe ont révélé quelque chose d'extraordinaire: Perry n'est pas descendu de la génétique Adam. En fait, son chromosome Y était si distinct que sa lignée masculine s'est probablement séparée de toutes les autres il y a environ 338 000 ans.
(...) En creusant plus profondément, l'équipe de Hammer a examiné une base de données africaine de près de 6000 chromosomes Y et a trouvé des similitudes entre Perry et ceux d'échantillons prélevés sur 11 hommes, tous vivant dans un village du Cameroun. Cela peut indiquer d'où venaient les ancêtres de Perry en Afrique.
Les premiers fossiles humains anatomiquement modernes ne datent que de 195 000 ans, de sorte que la lignée du chromosome Y de Perry s'est séparée du reste de l'humanité bien avant l'apparition de notre espèce.
Quelles sont les implications? Une possibilité est que le chromosome Y de Perry pourrait avoir été hérité d'une population humaine archaïque qui a depuis disparu. Si tel est le cas, alors au cours des 195 000 dernières années, des humains anatomiquement modernes se sont croisés avec un ancien humain africain.
Il existe des preuves à l'appui de ce scénario. En 2011, des chercheurs ont examiné des fossiles humains d'un site nigérian appelé Iwo Eleru. Les fossiles montraient un étrange mélange de caractéristiques anciennes et modernes, qui suggéraient également un métissage entre les humains modernes et archaïques. «Le village camerounais avec une signature génétique inhabituelle se trouve juste à la frontière avec le Nigéria, et Iwo Eleru n'est pas trop loin», dit Hammer.
Un guépard américain?
Je me souviendrai toujours de ce moment. Il y a une vingtaine d'années, en voyage de camping dans le sud-ouest des USA, je suis sur une route déserte quand j'aperçois à l'horizon ce qui me semble être un troupeau... d'antilopes?
J'étais estomaqué.
Et je n'étais pas loin de la vérité. Je n'avais jamais entendu parler de cet animal, l'antilocapra americana, appelé "pronghorn" par les États-Uniens. C'est véritablement une espèce d'antilopes endémiques à l'Amérique du nord qui galope encore, à ce jour, à travers les plaines du sud-ouest des États-Unis. Mes recherches m'ont également amené à découvrir avec stupéfaction que le pronghorn était le mammifère le plus rapide du continent, pouvant presque atteindre la vitesse impressionnante de 90 km/h.
Évidemment, étant quelqu'un qui se tourne toujours vers l'évolution pour trouver des réponses aux énigmes du monde naturel, je me suis demandé quel pouvait être l'intérêt pour cette espèce d'avoir développé une telle vitesse. Après tout, nos cerfs se débrouillent plutôt bien pour échapper aux loups et aux couguars, alors pourquoi cette espèce aurait-elle eu besoin de développer une vitesse aussi exubérante?
Et si l'évolution avait tout simplement rendu cette vitesse indispensable à la survie des pronghorns? Peut-être pour échapper à un prédateur aujourd'hui disparu? Un prédateur également capable d'atteindre des vitesses formidables? Un prédateur comme... un guépard américain, par exemple?
Extrait de la fascinante théorie:
Les paléontologues ont commencé à cataloguer les restes des guépards d'Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle. Les chercheurs considéraient régulièrement leurs os comme similaires à ceux des couguars, mais suffisamment distincts pour mériter de nouveaux noms d'espèces. Lentement, alors que les paléontologues accumulaient des restes supplémentaires de ces félidés provenant d'endroits comme la Natural Trap Cave dans le Wyoming, la nature de guépard de ces chats a commencé à devenir plus évidente. Bien que leurs squelettes rappelaient encore ceux des couguars, il s'agissait de chats à longues pattes avec des crânes raccourcis et des ouvertures nasales élargies - une constellation de traits qui suggéraient un mode de vie rapide.
(...) la forme élégante de Miracinonyx a inspiré les paléontologues à envisager le carnivore comme un imitateur de guépard. Les longues pattes et les ouvertures nasales élargies - pour un meilleur apport en oxygène pendant la course - semblent indiquer que Miracinonyx a sprinté pour chasser ses proies. L'expert de Pronghorn John Byers a pris cette hypothèse pour proposer que le pronghorn co-évolue avec les faux guépards et autres carnivores rapides, faisant de la vitesse des herbivores une trace d'une course aux armements évolutive qui s'est terminée il y a 10 000 ans.
Pour plus d'infos à propos de cet énigmatique félin, cliquez ici.
Nouvelle théorie sur l'origine de la bipédie humaine
Je ne sais pas trop quoi penser de celle-là... disons qu'au premier coup d'oeil, elle ne m'emballe pas... sans mauvais jeu de mots, je la trouve un peu boiteuse.
Et si les ancêtres de l'homme n'étaient pas devenus bipèdes lorsque le climat les a forcés à descendre de leur arbre mais plutôt parce qu'ils aimaient arpenter les roches escarpées d'Afrique et que c'était beaucoup plus facile debout sur deux jambes?
C'est la nouvelle hypothèse émise par des archéologues de l'Université britannique de York, qui a selon eux le mérite d'expliquer comment les premiers homininés (...) ont survécu aux nombreux prédateurs de la savane africaine une fois au sol, mais aussi pourquoi ils ont évolué de la sorte vers le bipédisme.
(...) L'archéologue Isabelle Winder et son équipe ont étudié l'anatomie de la marche et le type d'environnement où évoluaient les homininés. «Nos recherches montrent que le bipédisme peut s'être développé en réponse au terrain, et non pas en réaction à des changements de végétation liés au climat», expliquent-ils.
Voici environ six millions d'années, les homininés auraient été attirés par le relief escarpé et les gorges rocheuses d'Afrique de l'est et du sud, car il offre des abris abondants et de plus grandes possibilités d'attraper des proies que le terrain plat de la savane. Or ce type de terrain accidenté est mal adapté à la marche sur quatre membres, affirme Mme Winder. «Il est plus avantageux de rester en équilibre sur juste deux ou trois membres et d'utiliser les autres pour se stabiliser», explique-t-elle à l'AFP.
(...) Selon la chercheuse, cette nouvelle théorie «explique tous les processus clefs dans l'évolution des homininés, et offre un scénario plus convaincant que les hypothèses traditionnelles».
Évolution de la sexualité humaine
Je suis en train de me taper le bouquin The Third Chimpanzee de Jared Diamond. Cet auteur m'avait beaucoup impressionné avec Guns, Germs and Steel et j'ai pensé que, compte tenu de mon vif intérêt pour le sujet de l'évolution, ce serait un succès assuré. Malheureusement, j'ai plutôt des sentiments mitigés jusqu'à maintenant.
Toutefois, je viens de terminer un passage sur l'évolution de la sexualité humaine et ça m'a donné envie de bloguer sans attendre d'avoir fini le livre.
Vers la fin du troisième chapitre, Diamond nous présente ce qu'il considère être les six principales théories scientifiques qui tentent d'expliquer l'ovulation dissimulée (le fait que, contrairement à tous les autres primates, aucun signe extérieur n'indique qu'une femme ovule et est fertile) et l'accouplement dissimulé (encore une fois, il semblerait que nous soyons les seuls primates qui s'accouplent dans un petit coin privé).
Toutefois, je viens de terminer un passage sur l'évolution de la sexualité humaine et ça m'a donné envie de bloguer sans attendre d'avoir fini le livre.
Vers la fin du troisième chapitre, Diamond nous présente ce qu'il considère être les six principales théories scientifiques qui tentent d'expliquer l'ovulation dissimulée (le fait que, contrairement à tous les autres primates, aucun signe extérieur n'indique qu'une femme ovule et est fertile) et l'accouplement dissimulé (encore une fois, il semblerait que nous soyons les seuls primates qui s'accouplent dans un petit coin privé).
Voici donc les six théories qu'il met de l'avant, avec mes commentaires:
1- La théorie selon laquelle ces adaptations auraient été nécessaires afin de favoriser la coopération et de réduire l'agression entre les chasseurs mâles. Comment les hommes pourraient-ils coopérer à la chasse s'ils sont trop occupés à se battre pour obtenir les faveurs d'une femme qui ovule? Diamond ne favorise pas cette théorie et la considère même sexiste, et je suis enclin à acquiescer avec lui là-dessus. L'évolution du corps de la femme aurait comme moteur principal la solidité des liens qui unissent les hommes? Il me semble que cela pourrait être un effet secondaire souhaitable, pas une cause! De plus, les autres primates femelles ont des ovulations "publiques", les mâles compétitionnent parfois (pas toujours) pour s'accoupler avec elles et personne ne meurt de faim pour autant.
2- L'ovulation et la copulation dissimulées solidifient les liens d'un couple et est la base de la "famille humaine". En restant sexuellement disponible en tout temps, la femme s'assure que son homme n'ira pas voir ailleurs et qu'en retour, il la nourrira et la protégera, ainsi que ses enfants. Cette théorie, en plus d'être encore plus sexiste que l'autre (la femme n'aime pas le sexe, elle s'en sert pour capturer un homme), elle ignore complètement le fait que les gibbons sont résolument monogames, malgré le fait que l'ovulation de la femelle est visible et qu'ils ne s'accouplent que quelques fois par année. Elle prend également pour acquis que la monogamie est le modèle fondamental pour lequel nous aurions évolué et, à mon humble avis, rien n'est moins sûr.
3- La théorie de Donald Symons postule que les femmes, en étant (en apparence du moins) toujours fécondes, reçoivent donc un intérêt toujours soutenu des mâles qui les nourrissent et s'occupent d'elles. Ceci constituerait un avantage comparativement aux chimpanzés chez qui, apparemment, les mâles préfèrent partager leur nourriture avec les femelles qui ovulent qu'avec les autres. Diamond l'aime bien celle-là, parce que, écrit-il, "he views women as cleverly pursuing their own goals." J'ai été franchement étonné et déçu de lire ce commentaire. Le mérite d'une théorie à propos de l'évolution humaine ne devrait pas être déterminée d'après nos critères modernes de féminisme et de political correctness! Diamond a perdu beaucoup de crédibilité à mes yeux en seulement quelques mots. En ce qui me concerne, je ne vois pas une grosse différence entre celle-ci et la théorie 2 puisqu'il est encore question de femmes manipulatrices qui se servent du sexe pour bouffer. On semble dire qu'une femme est incapable de se nourrir elle-même et que personne n'accepterait de la nourrir à moins de pouvoir également la baiser. Je trouve ça extrêmement réducteur et pas moins sexiste que l'hypothèse précédente.
4- La théorie d'Alexander et Katherine Noonan (la présence d'une femme lui donne déjà de la crédibilité aux yeux de Diamond, ce qui est, encore une fois, étonnant et malheureux venant d'un scientifique) avance que si les hommes savaient précisément quand "LEUR femme" ovule, ils pourraient copuler avec elle seulement lorsqu'elle est fertile et l'ignorer le reste du temps. L'évolution aurait donc favoriser l'ovulation dissimulée afin que les femmes puissent maintenir l'intérêt d'un homme grâce à la paranoïa qui entoure sa paternité. Contrairement à Diamond, je n'accorde pas plus d'importance à celle-ci simplement parce qu'une femme a participé à son élaboration. Je la trouve tout simplement bizarre parce qu'elle semble oublier un truc très important: l'apparence d'être constamment fertile et réceptive au sexe n'est pas exclusif à une femme, mais plutôt à TOUTES les femmes. En quoi cela est-il supposé donner envie à un homme de s'accoupler avec une seule femme pour le reste de sa vie?
5- La théorie de Sarah Hrdy (oui, une femme, Diamond est donc en extase) est basée sur ses observations d'infanticides chez les primates. En effet, il semblerait qu'il soit avantageux pour un mâle de tuer les enfants qui ne sont pas de lui afin que les femelles ovulent à nouveau et donnent naissance à ses bébés à LUI. Afin de mettre fin à cette pratique, Hrdy avance que les femmes ont évolué une ovulation dissimulée afin de semer la confusion quant à la paternité et ainsi éviter que les hommes tuent les bébés et encore mieux, qu'ils soient plusieurs à les nourrir. Diamond l'adore celle-là, parce qu'elle renverse "conventional masculine sexism and transfers sexual power to women!"
Là, je suis tombé en bas de ma chaise. Vraiment. Premièrement, qu'est-ce qui intéresse Diamond exactement? La découverte de la vérité ou l'adoption d'une théorie féministe qui se marie bien avec ses valeurs modernes??? Deuxièmement, cette théorie est encore plus horriblement sexiste que les autres, mais cette fois-ci, ce sont les hommes qui écopent en nous dépeignant tous comme de potentiels psychopathes meurtriers de bébés ! Comme si, au fin fond de nous-mêmes, une pulsion meurtrière s'éveillait à la vue d'enfants qui ne sont pas les nôtres! C'est grotesque! Troisièmement, cette théorie semble avancer que les femmes auraient "choisi" d'évoluer une ovulation dissimulée, comme s'il était possible de décider à l'avance dans quelle direction l'évolution va nous amener. C'est complètement ridicule.
6- La théorie de Nancy Burley (une autre femme, Diamond danse donc la lambada dans son caleçon) se base sur la taille des nouveaux-nés qui sont exceptionnellement gros chez les humains, plus du double de la taille d'un nouveau-né gorille, malgré le fait qu'une gorille femelle soit beaucoup plus massive qu'une femme. En conséquence, l'accouchement chez l'humain est beaucoup plus douloureux et peut entraîner la mort de la mère, fait rarissime chez les primates. Or, une femme qui serait consciente de sa propre ovulation pourrait donc CHOISIR de ne pas s'accoupler pendant cette période afin d'éviter un pénible accouchement. Parallèlement, des femmes qui ignorent tout de leur propre ovulation auront donc plus d'enfants que les premières et leurs gênes deviendront donc dominants, entraînant la disparition de tous les signes extérieurs d'ovulation chez leurs descendantes.
Je ne suis pas un spécialiste, mais elle me semble un peu plus solide que les autres, celle-là. Contrairement aux autres qui semblent attribuer une "intention" humaine à l'évolution, celle-ci nous dépeint un processus désincarné qui échappe au contrôle, ce qui me semble plus crédible. Elle n'attribue pas de rôles sexistes aux hommes ou aux femmes, ce qui est également tout à son honneur. Mais elle attribue toutefois une espèce de terreur universelle de l'accouchement chez les femmes et sincèrement, je ne suis pas convaincu que cela soit vrai
Finalement, bien que la sixième théorie soit moins risible que les autres, aucune d'entre elle ne me satisfait vraiment. À mon avis, on a du mal à trouver une explication à ces phénomènes parce qu'on part avec le postulat que le "modèle ancestral" humain est le modèle actuel (ou plutôt celui des années 50): la monogamie où l'homme nourrit sa femme en échange d'un accès exclusif à son vagin. À cet égard, un livre comme Sex at Dawn qui avance plutôt que les humains ont longtemps été tout à fait communautaristes dans leur sexualité et que la monogamie, loin d'être le modèle de base, serait apparue beaucoup plus tard comme une adaptation à un nouveau mode de vie causé par l'arrivée de l'agriculture, nous offre une façon alternative et libératrice d'envisager la sexualité de nos ancêtre préhistoriques.
Il est donc là, je crois, le problème. Tout le monde semble prendre pour acquis qu'on est comme on est, c'est à dire monogames, depuis la nuit des temps. Pas surprenant qu'en partant de cette prémisse, les scientifiques accouchent de théories aussi farfelues!
1- La théorie selon laquelle ces adaptations auraient été nécessaires afin de favoriser la coopération et de réduire l'agression entre les chasseurs mâles. Comment les hommes pourraient-ils coopérer à la chasse s'ils sont trop occupés à se battre pour obtenir les faveurs d'une femme qui ovule? Diamond ne favorise pas cette théorie et la considère même sexiste, et je suis enclin à acquiescer avec lui là-dessus. L'évolution du corps de la femme aurait comme moteur principal la solidité des liens qui unissent les hommes? Il me semble que cela pourrait être un effet secondaire souhaitable, pas une cause! De plus, les autres primates femelles ont des ovulations "publiques", les mâles compétitionnent parfois (pas toujours) pour s'accoupler avec elles et personne ne meurt de faim pour autant.
2- L'ovulation et la copulation dissimulées solidifient les liens d'un couple et est la base de la "famille humaine". En restant sexuellement disponible en tout temps, la femme s'assure que son homme n'ira pas voir ailleurs et qu'en retour, il la nourrira et la protégera, ainsi que ses enfants. Cette théorie, en plus d'être encore plus sexiste que l'autre (la femme n'aime pas le sexe, elle s'en sert pour capturer un homme), elle ignore complètement le fait que les gibbons sont résolument monogames, malgré le fait que l'ovulation de la femelle est visible et qu'ils ne s'accouplent que quelques fois par année. Elle prend également pour acquis que la monogamie est le modèle fondamental pour lequel nous aurions évolué et, à mon humble avis, rien n'est moins sûr.
3- La théorie de Donald Symons postule que les femmes, en étant (en apparence du moins) toujours fécondes, reçoivent donc un intérêt toujours soutenu des mâles qui les nourrissent et s'occupent d'elles. Ceci constituerait un avantage comparativement aux chimpanzés chez qui, apparemment, les mâles préfèrent partager leur nourriture avec les femelles qui ovulent qu'avec les autres. Diamond l'aime bien celle-là, parce que, écrit-il, "he views women as cleverly pursuing their own goals." J'ai été franchement étonné et déçu de lire ce commentaire. Le mérite d'une théorie à propos de l'évolution humaine ne devrait pas être déterminée d'après nos critères modernes de féminisme et de political correctness! Diamond a perdu beaucoup de crédibilité à mes yeux en seulement quelques mots. En ce qui me concerne, je ne vois pas une grosse différence entre celle-ci et la théorie 2 puisqu'il est encore question de femmes manipulatrices qui se servent du sexe pour bouffer. On semble dire qu'une femme est incapable de se nourrir elle-même et que personne n'accepterait de la nourrir à moins de pouvoir également la baiser. Je trouve ça extrêmement réducteur et pas moins sexiste que l'hypothèse précédente.
4- La théorie d'Alexander et Katherine Noonan (la présence d'une femme lui donne déjà de la crédibilité aux yeux de Diamond, ce qui est, encore une fois, étonnant et malheureux venant d'un scientifique) avance que si les hommes savaient précisément quand "LEUR femme" ovule, ils pourraient copuler avec elle seulement lorsqu'elle est fertile et l'ignorer le reste du temps. L'évolution aurait donc favoriser l'ovulation dissimulée afin que les femmes puissent maintenir l'intérêt d'un homme grâce à la paranoïa qui entoure sa paternité. Contrairement à Diamond, je n'accorde pas plus d'importance à celle-ci simplement parce qu'une femme a participé à son élaboration. Je la trouve tout simplement bizarre parce qu'elle semble oublier un truc très important: l'apparence d'être constamment fertile et réceptive au sexe n'est pas exclusif à une femme, mais plutôt à TOUTES les femmes. En quoi cela est-il supposé donner envie à un homme de s'accoupler avec une seule femme pour le reste de sa vie?
5- La théorie de Sarah Hrdy (oui, une femme, Diamond est donc en extase) est basée sur ses observations d'infanticides chez les primates. En effet, il semblerait qu'il soit avantageux pour un mâle de tuer les enfants qui ne sont pas de lui afin que les femelles ovulent à nouveau et donnent naissance à ses bébés à LUI. Afin de mettre fin à cette pratique, Hrdy avance que les femmes ont évolué une ovulation dissimulée afin de semer la confusion quant à la paternité et ainsi éviter que les hommes tuent les bébés et encore mieux, qu'ils soient plusieurs à les nourrir. Diamond l'adore celle-là, parce qu'elle renverse "conventional masculine sexism and transfers sexual power to women!"
Là, je suis tombé en bas de ma chaise. Vraiment. Premièrement, qu'est-ce qui intéresse Diamond exactement? La découverte de la vérité ou l'adoption d'une théorie féministe qui se marie bien avec ses valeurs modernes??? Deuxièmement, cette théorie est encore plus horriblement sexiste que les autres, mais cette fois-ci, ce sont les hommes qui écopent en nous dépeignant tous comme de potentiels psychopathes meurtriers de bébés ! Comme si, au fin fond de nous-mêmes, une pulsion meurtrière s'éveillait à la vue d'enfants qui ne sont pas les nôtres! C'est grotesque! Troisièmement, cette théorie semble avancer que les femmes auraient "choisi" d'évoluer une ovulation dissimulée, comme s'il était possible de décider à l'avance dans quelle direction l'évolution va nous amener. C'est complètement ridicule.
6- La théorie de Nancy Burley (une autre femme, Diamond danse donc la lambada dans son caleçon) se base sur la taille des nouveaux-nés qui sont exceptionnellement gros chez les humains, plus du double de la taille d'un nouveau-né gorille, malgré le fait qu'une gorille femelle soit beaucoup plus massive qu'une femme. En conséquence, l'accouchement chez l'humain est beaucoup plus douloureux et peut entraîner la mort de la mère, fait rarissime chez les primates. Or, une femme qui serait consciente de sa propre ovulation pourrait donc CHOISIR de ne pas s'accoupler pendant cette période afin d'éviter un pénible accouchement. Parallèlement, des femmes qui ignorent tout de leur propre ovulation auront donc plus d'enfants que les premières et leurs gênes deviendront donc dominants, entraînant la disparition de tous les signes extérieurs d'ovulation chez leurs descendantes.
Je ne suis pas un spécialiste, mais elle me semble un peu plus solide que les autres, celle-là. Contrairement aux autres qui semblent attribuer une "intention" humaine à l'évolution, celle-ci nous dépeint un processus désincarné qui échappe au contrôle, ce qui me semble plus crédible. Elle n'attribue pas de rôles sexistes aux hommes ou aux femmes, ce qui est également tout à son honneur. Mais elle attribue toutefois une espèce de terreur universelle de l'accouchement chez les femmes et sincèrement, je ne suis pas convaincu que cela soit vrai
Finalement, bien que la sixième théorie soit moins risible que les autres, aucune d'entre elle ne me satisfait vraiment. À mon avis, on a du mal à trouver une explication à ces phénomènes parce qu'on part avec le postulat que le "modèle ancestral" humain est le modèle actuel (ou plutôt celui des années 50): la monogamie où l'homme nourrit sa femme en échange d'un accès exclusif à son vagin. À cet égard, un livre comme Sex at Dawn qui avance plutôt que les humains ont longtemps été tout à fait communautaristes dans leur sexualité et que la monogamie, loin d'être le modèle de base, serait apparue beaucoup plus tard comme une adaptation à un nouveau mode de vie causé par l'arrivée de l'agriculture, nous offre une façon alternative et libératrice d'envisager la sexualité de nos ancêtre préhistoriques.
Il est donc là, je crois, le problème. Tout le monde semble prendre pour acquis qu'on est comme on est, c'est à dire monogames, depuis la nuit des temps. Pas surprenant qu'en partant de cette prémisse, les scientifiques accouchent de théories aussi farfelues!
Le plus ancien visage
Extrait de la fascinante nouvelle:
Ce petit poisson préhistorique ne va peut-être pas changer la face du monde mais, avec sa mâchoire complexe qui en fait le plus ancien «visage» connu à ce jour, il remet en cause toute l'évolution des vertébrés, humains compris.
Selon ce fossile de 20 centimètres découvert en Chine dans un parfait état de conservation, l'ancêtre de l'Homme et de toutes les créatures dotées d'un squelette osseux (Ostéichtyiens) ne serait donc pas une sorte de requin primitif mais plutôt un poisson blindé et édenté...
Les scientifiques ont pourtant longtemps pensé que les vertébrés étaient issus de poissons cartilagineux similaires aux raies et aux requins. Et qu'ils ont dû évoluer pour se créer de toutes pièces un squelette et une mâchoire articulée.
Mais avec ses petits os crâniens et ses maxillaires, le fossile d'Entelognathus primordialis suggère que les vertébrés étaient sans doute dotés dès le départ de leur squelette osseux, selon les chercheurs qui ont étudié le poisson.
«Cette découverte étonnante porte un sérieux coup à de vieilles idées sur l'évolution des vertébrés», résume Brian Choo, de l'Institut de Paléontologie des Vertébrés de Pékin, qui publie sa découverte dans la revue Nature.
«Les implications sont claires: les Ostéichtyiens n'ont pas acquis leur squelette osseux dans leur coin, ils l'ont tout simplement hérité» de leurs ancêtres: les placodermes, des poissons caparaçonnés de plaques osseuses qui sont considérés comme les plus vieux représentants de la famille des vertébrés.
Du même coup, le groupe incluant les requins et les raies ne fait plus figure de grand ancêtre des vertébrés. Et en termes d'évolution, cela signifie qu'ils ont dû se débarrasser progressivement des plaques osseuses de leurs prédécesseurs au fil de leur évolution, explique M. Choo.
«Le dernier ancêtre commun de tous les vertébrés à mâchoires (les Gnathostomes), nous y compris, était un placoderme similaire à l'Entelognathus», déclare à l'AFP le chercheur.
L'Entelognathus vivait à la fin du Silurien supérieur (voici 423 à 416 millions d'années) et n'est pas l'ancêtre direct des Gnathostomes, dont il avait déjà dû diverger à l'époque. Il s'agissait plutôt d'un «proche neveu» de notre ancêtre commun dont il partageait bon nombre de caractéristiques, précise Brian Choo.
Sa tête et son corps étaient recouverts d'épaisses plaques tandis que sa queue portait des écailles. Il possédait des mâchoires, mais pas de dents, et ses petits yeux étaient enfouis dans de grandes et profondes orbites.
«J'ai été soufflé en voyant ce fossile la première fois, et encore davantage lorsque j'ai commencé à comprendre quelles implications il pouvait avoir», dit-il.
«De temps à autre, vous êtes confronté à des spécimens époustouflants, comme l'australopithèque Lucy ou les premiers dinosaures à plumes découverts en Chine, qui déclenchent un flot d'informations nouvelles sur notre lointain passé et nous obligent souvent à repenser ce que nous croyions savoir de l'évolution des espèces», poursuit M. Choo.
«Un petit poisson nommé Entelognathus vient de rejoindre le club de ces fossiles exceptionnels», conclut-il.
Ce petit poisson préhistorique ne va peut-être pas changer la face du monde mais, avec sa mâchoire complexe qui en fait le plus ancien «visage» connu à ce jour, il remet en cause toute l'évolution des vertébrés, humains compris.
Selon ce fossile de 20 centimètres découvert en Chine dans un parfait état de conservation, l'ancêtre de l'Homme et de toutes les créatures dotées d'un squelette osseux (Ostéichtyiens) ne serait donc pas une sorte de requin primitif mais plutôt un poisson blindé et édenté...
Les scientifiques ont pourtant longtemps pensé que les vertébrés étaient issus de poissons cartilagineux similaires aux raies et aux requins. Et qu'ils ont dû évoluer pour se créer de toutes pièces un squelette et une mâchoire articulée.
Mais avec ses petits os crâniens et ses maxillaires, le fossile d'Entelognathus primordialis suggère que les vertébrés étaient sans doute dotés dès le départ de leur squelette osseux, selon les chercheurs qui ont étudié le poisson.
«Cette découverte étonnante porte un sérieux coup à de vieilles idées sur l'évolution des vertébrés», résume Brian Choo, de l'Institut de Paléontologie des Vertébrés de Pékin, qui publie sa découverte dans la revue Nature.
«Les implications sont claires: les Ostéichtyiens n'ont pas acquis leur squelette osseux dans leur coin, ils l'ont tout simplement hérité» de leurs ancêtres: les placodermes, des poissons caparaçonnés de plaques osseuses qui sont considérés comme les plus vieux représentants de la famille des vertébrés.
Du même coup, le groupe incluant les requins et les raies ne fait plus figure de grand ancêtre des vertébrés. Et en termes d'évolution, cela signifie qu'ils ont dû se débarrasser progressivement des plaques osseuses de leurs prédécesseurs au fil de leur évolution, explique M. Choo.
«Le dernier ancêtre commun de tous les vertébrés à mâchoires (les Gnathostomes), nous y compris, était un placoderme similaire à l'Entelognathus», déclare à l'AFP le chercheur.
L'Entelognathus vivait à la fin du Silurien supérieur (voici 423 à 416 millions d'années) et n'est pas l'ancêtre direct des Gnathostomes, dont il avait déjà dû diverger à l'époque. Il s'agissait plutôt d'un «proche neveu» de notre ancêtre commun dont il partageait bon nombre de caractéristiques, précise Brian Choo.
Sa tête et son corps étaient recouverts d'épaisses plaques tandis que sa queue portait des écailles. Il possédait des mâchoires, mais pas de dents, et ses petits yeux étaient enfouis dans de grandes et profondes orbites.
«J'ai été soufflé en voyant ce fossile la première fois, et encore davantage lorsque j'ai commencé à comprendre quelles implications il pouvait avoir», dit-il.
«De temps à autre, vous êtes confronté à des spécimens époustouflants, comme l'australopithèque Lucy ou les premiers dinosaures à plumes découverts en Chine, qui déclenchent un flot d'informations nouvelles sur notre lointain passé et nous obligent souvent à repenser ce que nous croyions savoir de l'évolution des espèces», poursuit M. Choo.
«Un petit poisson nommé Entelognathus vient de rejoindre le club de ces fossiles exceptionnels», conclut-il.
A newly discovered fish fossil is the earliest known creature with what might be recognized as a face.
Entelognathus primordialis was an ancient fish that lived about 419 million years ago in the Late Silurian seas of China. The finding, detailed today (Sept. 25) in the journal Nature, provides a link between two groups of fishes previously thought to be unrelated, challenging long-held notions of how vertebrate faces evolved.
Dents de conodontes
Les scientifiques croyaient que l'origine de nos dents résidait chez les conodontes, des créatures marines préhistoriques. Or, après un examen plus approfondi, il semblerait que les similitudes entre les dents des conodontes et les nôtres soient une fausse piste.
Extrait de l'article:
Extrait de l'article:
Lequel est venu en premier: des crocs ou une armure osseuse? Pendant des années, les paléontologues ont pensé que les premiers os à émerger étaient des dents, et que les revêtements d'armure de protection des premiers poissons, faits d'un matériau similaire, suivaient. Mais maintenant, une étude1 révèle que la vérité est l'inverse.
Le travail se concentre sur un groupe d'anciens animaux sans mâchoires connus sous le nom de conodontes, qui se sont éteints à la fin du Trias, il y a environ 200 millions d'années. Ces créatures ressemblant à des anguilles n'avaient pas de squelettes internes ou externes, mais leur bouche avait des éperons durs qui étaient facilement fossilisés et constitués de matériaux similaires à la dentine et à l'émail. Parce que les dents des poissons, des chiens, des dinosaures et des humains sont faites de ces matériaux, l'hypothèse de longue date, connue sous le nom d'hypothèse de l'envers, a été que les structures dures à l'intérieur de la bouche du conodonte étaient des dents anciennes et que l'armure exosquelettique s'était développée plus tard à partir de ces structures en forme de dents.
Des travaux antérieurs examinant comment certains conodontes faisaient pousser les éperons durs dans leur bouche montrent que c'était étonnamment similaire à la façon dont les animaux modernes font pousser leurs dents. Les ressemblances sont alléchantes, mais l'auteur principal de la dernière étude, le paléontologue Philip Donoghue de l'Université de Bristol, au Royaume-Uni, fait valoir que tout cela est une grande illusion évolutive.
En utilisant la microscopie tomographique à rayons X avec un rayonnement synchrotron de type laser, une technique qui révèle la structure interne et la composition des fossiles, Donoghue et son équipe ont pu analyser les premiers conodontes pour révéler l'évolution de leurs éperons dentaires. Ils rapportent dans Nature cette semaine que les structures trouvées dans les premiers conodontes ont évolué indépendamment des dents de vertébrés.
Les chercheurs ont découvert que, alors que les animaux modernes font pousser des dents en superposant de l'émail sur la dentine, et les conodontes tardifs par une méthode similaire, les premiers conodontes n'avaient aucune couche semblable à de l'émail. Cela signifie que la dent, telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'avait pas encore évolué lorsque les conodontes se sont détachés du groupe d'animaux qui a finalement conduit aux humains. Au lieu de cela, les éperons en forme de dent semblent avoir évolué deux fois: une fois chez les conodontes tardifs et une fois chez le reste des vertébrés.
«Bien que les structures dentaires des conodontes ultérieures ne soient absolument pas distinguables des matériaux squelettiques modernes, notre travail montre qu'elles ne sont pas la même chose», explique Donoghue. «Nous devons maintenant supposer que nos dents ont évolué à partir de l'armure de poisson qui se nourrit de boue.»
ADN des Amérindiens
Extrait du fascinant article:
Les Amérindiens ne sont pas exclusivement d'origine asiatique, montre le séquençage complet du plus vieux génome humain connu à ce jour. Les analyses montrent qu'ils partagent aussi des gènes avec les Européens.
En effet, ce génome montre des similitudes avec ceux des populations autochtones des Amériques de même que ceux des populations vivant aujourd'hui en Eurasie occidentale, mais pas en Asie orientale.
L'analyse a été effectuée à partir de l'os d'un enfant mort il y a 24 000 ans près du lac Baïkal, dans le site paléolithique russe de Mal'ta, en Sibérie.
L'équipe internationale dirigée par Eske Willerslev, généticien au Muséum d'histoire naturelle du Danemark, a prélevé un minuscule échantillon (0,15 gramme) du squelette de l'enfant dont les restes ont été retrouvés en 1920 sur le site paléolithique de Mal'ta.
Elle est ainsi parvenue à en extraire de l'ADN pour analyser son génome, «le plus ancien jamais décrypté à ce jour pour un homme anatomiquement moderne», conclut-elle dans son étude publiée dans la revue Nature.
Le groupe de chercheurs a ensuite comparé l'ADN au génome des humains actuels, en particulier des populations amérindiennes, dont la généalogie reste mystérieuse.
La théorie dominante depuis près de 100 ans laisse à penser que les premiers humains à avoir occupé l'Amérique sont des tribus asiatiques qui auraient franchi le Pacifique en passant par le détroit de Béring, lors d'une glaciation qui avait fait baisser le niveau de la mer entre les côtes sibériennes et l'Alaska.
Les récentes données montrent maintenant que les Amérindiens semblent en effet être génétiquement proches des populations d'Asie orientale, mais ouvrent également d'autres perspectives. Notamment, des crânes présentant des caractéristiques incompatibles avec une morphologie asiatique et appartenant à des hommes vivant bien avant l'arrivée des Européens suivant la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb.
En outre, l'ADN mitochondrial de l'enfant sibérien, transmis exclusivement par la lignée maternelle, a pratiquement disparu aujourd'hui, mais il était fréquent (plus de 80%) chez les chasseurs-cueilleurs européens de la fin du paléolithique et du mésolithique.
Pour ce qui est de son ADN nucléaire, transmis par le père via le chromosome Y, il précède celui des populations occidentales actuelles et est à la base de la plupart des lignées amérindiennes, sans ressemblance forte avec les populations asiatiques.
« Nous estimons que 14% à 38% des ancêtres des Amérindiens peuvent avoir pour origine génétique cette population sibérienne du paléolithique. » — Eske Willerslev
Ces nouvelles informations laissent à penser que les ancêtres des Amérindiens avaient déjà probablement divergé de ceux des Asiatiques lorsque ce croisement avec les chasseurs-cueilleurs sibériens est survenu. De plus, cette filiation précède le moment où les populations amérindiennes se sont diversifiées dans le Nouveau Monde.
«La signature génétique occidentale présente chez les Amérindiens actuels ne provient pas seulement de croisements survenus après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, comme on le pense souvent, mais aussi de l'héritage même des premiers Américains.» — Auteurs
L'analyse d'un second échantillon d'ADN, prélevé sur un autre individu sibérien vieux de 17 000 ans, a confirmé leurs résultats en aboutissant à une signature génétique similaire.
L'origine du chromosome Y
J'adore ce genre de découvertes qui me fait réaliser l'extraordinaire amplitude de ma propre ignorance et qui entraîne une cascade de nouvelles connaissances.
Voici d'abord la nouvelle:
Voici d'abord la nouvelle:
Homme ou femme? Masculin ou féminin? Chez l'homme et les autres mammifères, la différence entre les sexes dépend d'un seul élément du génome: le chromosome Y. Il n'est présent que chez les hommes, où les deux chromosomes sexuels sont X et Y, tandis que les femmes ont deux chromosomes X. Ainsi, le Y est finalement responsable de toutes les différences morphologiques et physiologiques entre les hommes et les femmes.
Mais cela n'a pas toujours été le cas. Il y a très longtemps, le X et le Y étaient identiques, jusqu'à ce que le Y commence à se différencier du X chez les mâles. Il a ensuite progressivement rétréci à un point tel qu'il ne contient aujourd'hui qu'une vingtaine de gènes (le X porte plus de mille gènes).
Quand le Y est-il né et quels gènes ont été conservés? La réponse vient d'être apportée par l'équipe d'Henrik Kaessmann, professeur associé au CIG (UNIL) et chef de groupe au SIB Swiss Institute of Bioinformatics, et leurs collaborateurs en Australie. Ils ont établi que les premiers «gènes sexuels» sont apparus de façon concomitante chez les mammifères il y a environ 180 millions d'années.
De nombreux vertébrés ectothermiques n'ont pas de chromosomes sexuels. S'ils ont des sexes différents, le sexe est déterminé par l'environnement plutôt que par la génétique. Pour certains d'entre eux, en particulier les reptiles, le sexe dépend de la température d'incubation; d'autres sont hermaphrodites (c'est-à-dire qu'ils contiennent à la fois des gamètes mâles et femelles chez le même individu).
Wow. Fascinant. On continue:
Wow. Fascinant. On continue:
En étudiant des échantillons de plusieurs tissus mâles - en particulier des testicules - de différentes espèces, les chercheurs ont récupéré les gènes du chromosome Y des trois principales lignées de mammifères: placentaux (qui comprennent les humains, les singes, les rongeurs et les éléphants), les marsupiaux (comme les opossums et les kangourous) et les monotrèmes (mammifères pondeurs, tels que l'ornithorynque et l'échidné, une sorte de porc-épic australien). Au total, les chercheurs ont travaillé avec des échantillons de 15 mammifères différents, représentant ces trois lignées, ainsi que le poulet, qu'ils ont inclus à des fins de comparaison.
(...) L'étude montre que le gène déterminant le même sexe, nommé SRY, chez les placentaires et les marsupiaux s'était formé chez l'ancêtre commun des deux lignées il y a environ 180 millions d'années. Un autre gène, AMHY, est responsable de l'émergence des chromosomes Y en monotrèmes et est apparu il y a environ 175 millions d'années. Les deux gènes, qui selon Henrik Kaessmann sont «impliqués dans le développement testiculaire», sont ainsi apparus «presque en même temps mais de manière totalement indépendante».
Incroyable. Deux familles de mammifères ont subi des évolutions semblables et presque simultanées, indépendamment l'une de l'autre. L'histoire de la vie est tellement plus complexe que ce qu'on aurait pu imaginer.
La nature du système de détermination du sexe présent chez l'ancêtre commun de tous les mammifères reste incertaine, étant donné que les chromosomes Y des mammifères n'existaient pas encore à cette époque - du moins pas ceux découverts dans cette étude. Alors, qu'est-ce qui a déclenché à l'époque qu'un individu soit né homme ou femme? Cette détermination était-elle liée à d'autres chromosomes sexuels, ou même à des facteurs environnementaux tels que la température? Ce dernier n'est pas un scénario déraisonnable, étant donné que la température détermine le sexe chez les crocodiles actuels. En ce qui concerne les mammifères, "la question reste ouverte", conclut Diego Cortez.
La beauté de la science: une découverte qui entraîne de nouvelles questions. J'adore.
Origines de la vie
C'est à la fois fascinant et emballant de voir les scientifiques décoder un peu plus à chaque jour le mystère des origines de la vie.
Extrait de la nouvelle:
Il y a près de 4 milliards d'années, la vie sur Terre a commencé dans des océans riches en fer qui dominaient la surface de la planète. Une question ouverte pour les scientifiques est de savoir quand et comment le métabolisme cellulaire, le réseau de réactions chimiques nécessaires pour produire des acides nucléiques, des acides aminés et des lipides, les éléments constitutifs de la vie, est entré en scène.
Les réactions chimiques observées se sont produites en l'absence d'enzymes mais ont été rendues possibles par les molécules chimiques trouvées dans la mer Archéenne. Trouver une série de réactions qui ressemblent au «noyau du métabolisme cellulaire» suggère que le métabolisme est antérieur à l'origine de la vie. Cela implique que, du moins au début, le métabolisme n'a peut-être pas été façonné par l'évolution mais par des molécules comme l'ARN formées par les conditions chimiques qui prévalaient dans les premiers océans.
"Nos résultats démontrent que les conditions et les molécules présentes dans les océans anciens de la Terre ont aidé et accéléré l'interconversion des métabolites qui, dans les organismes modernes, constituent la glycolyse et les voies pentose-phosphate, deux des cascades de réaction essentielles et les plus centrales du métabolisme" dit le Dr Markus Ralser, chef de groupe au Département de biochimie de l'Université de Cambridge et au National Institute for Medical Research.
"Dans notre version reconstituée de l'ancien océan archéen, ces réactions métaboliques étaient particulièrement sensibles à la présence de fer ferreux qui a aidé à catalyser de nombreuses réactions chimiques que nous avons observées." À partir de l'analyse des premiers sédiments océaniques, des géoscientifiques tels qu'Alexandra V. Turchyn du Département des sciences de la Terre de l'Université de Cambridge, l'un des co-auteurs de l'étude, ont conclu que les formes solubles de fer étaient l'une des molécules les plus fréquemment trouvées dans les océans prébiotiques.
Les scientifiques ont reconstitué les conditions de cette mer prébiotique en se basant sur la composition de divers sédiments précoces décrits dans la littérature scientifique. Les différents métabolites ont été incubés à des températures élevées (50-90 ° C) similaires à ce à quoi on pourrait s'attendre près d'un évent hydrothermal d'un volcan océanique, une température qui ne supporterait pas l'activité des enzymes protéiques conventionnelles. Les produits chimiques ont été séparés et analysés par chromatographie liquide spectrométrie de masse en tandem.
Certaines des réactions observées pouvaient également avoir lieu dans l'eau mais étaient accélérées par la présence de métaux servant de catalyseurs.
Trouvé ici.
Vaisseaux sanguins de dinosaures!
Quelle fascinante découverte:
Les chercheurs ont confirmé que les structures en forme de vaisseau trouvées dans un fossile de dinosaure vieux de 80 millions d'années sont en effet des vaisseaux sanguins de l'animal d'origine et non le résultat d'un biofilm ou d'autres contaminants.
(...) Les vaisseaux ont été repérés pour la première fois dans un morceau d'os de jambe déminéralisé d'un Brachylophosaurus canadensis - un hadrosaure de 9 mètres de long qui parcourait le Montana il y a environ 80 millions d'années - par le paléontologue moléculaire Tim Cleland alors qu'il était encore diplômé étudiant.
(...) Désormais chercheur à l'Université du Texas à Austin, Cleland et son équipe ont depuis réussi à identifier plusieurs protéines distinctes piégées à l'intérieur des vaisseaux, dont la myosine, qui se trouve dans les muscles lisses qui composent les parois des vaisseaux sanguins.
Pour s'assurer que ce qu'ils voyaient appartenait vraiment à un dinosaure, l'équipe a ensuite comparé les protéines des vaisseaux sanguins fossilisés à celles trouvées chez les parents de dinosaures, tels que les poulets et les autruches. Étonnamment, les séquences peptidiques trouvées dans les échantillons anciens et modernes correspondent à celles trouvées dans les vaisseaux sanguins.
"Cette étude est la première analyse directe des vaisseaux sanguins d'un organisme éteint, et nous donne l'occasion de comprendre quels types de protéines et de tissus peuvent persister et comment ils changent pendant la fossilisation", a déclaré Cleland. "Cela fournira de nouvelles voies pour approfondir les questions concernant les relations évolutives des organismes éteints, et identifiera les modifications importantes des protéines et quand elles pourraient avoir surgi dans ces lignées."
La sixième extinction massive
Notre planète a connu plusieurs extinctions massives dans le passé. Cinq, pour être exact. Ces événements cataclysmiques sont parfois passé très près d'éradiquer toutes les formes de vie sur Terre.
Nous entrons maintenant dans une sixième extinction massive. Mais cette fois-ci, contrairement aux précédentes, les causes ne sont pas naturelles.
Cette fois-ci, la cause, c'est nous.
Cliquez ici pour lire l'article.
Véganisme?
Une personne peut choisir le véganisme si cela lui plaît, mais cela ne justifie pas que l'on réécrive l'histoire de la race humaine pour se justifier!
Très intéressant cet article du Time qui dément la propagande selon laquelle la viande ne faisait pas partie de la diète de nos ancêtres:
Comme le montre clairement une nouvelle étude dans Nature, non seulement le traitement et la consommation de viande sont-ils venus naturellement aux humains, mais il est tout à fait possible que sans un régime précoce comprenant de généreuses quantités de protéines animales, nous ne serions même pas devenus humains - du moins pas les humains modernes, verbaux et intelligents que nous sommes.
Il y a environ 2,6 millions d'années, la viande est devenue une partie importante de l'alimentation pré-humaine (...) Les proies qui ont été tuées puis préparées soit par tranchage, pilage ou écaillage fournissent un repas beaucoup plus riche en calories avec beaucoup moins de mastication que les aliments à base de racines, ce qui augmente les niveaux de nutriments dans l'ensemble. (La cuisine, qui aurait encore facilité les choses, n'est devenue à la mode qu'il y a 500 000 ans.)
(...) Un cerveau est un organe très exigeant sur le plan nutritionnel, et si vous voulez en cultiver un gros, manger au moins de la viande vous fournira beaucoup plus de calories avec beaucoup moins d'effort qu'un menu sans viande. De plus, alors que le muscle animal mangé directement de la carcasse exige beaucoup de déchiquetage - ce qui nécessite de grandes dents pointues et une morsure puissante - une fois que nous avons appris à transformer notre viande, nous avons pu éviter tout ça en développant des dents plus petites et une mâchoire moins prononcée et musclée. Ceci, à son tour, peut avoir conduit à d'autres changements dans le crâne et le cou, favorisant un cerveau plus grand, une meilleure thermorégulation et des organes de la parole plus avancés.
L'apparence des espèces disparues
L'image ci-dessus nous rappelle à quel point il est difficile de recréer la véritable apparence d'un animal disparu en se servant uniquement de ses os. Le squelette de l'hippopotame, par exemple, aurait pu mener à la reconstitution du haut et qui est très loin de la véritable apparence de l'animal.
L'importance des pères
Qu'est-ce qui nous différencie des autres primates?
Il y a plusieurs réponses, bien entendu, mais l'une d'entre elles nous est fournie par Anna Machin, une anthropologue évolutionniste qui a publié un fascinant article sur le site Aeon. En voici quelques extraits traduits en français:
Ce qui nous sépare des autres singes est une question qui, à tort ou à raison, distrait périodiquement les anthropologues. Leurs discussions portent généralement sur la langue, l’utilisation des outils, la créativité ou notre remarquable capacité d’innovation.
(...) Cependant, il y a un aspect du comportement humain qui nous est propre mais qui est rarement au centre de ces discussions. (...) jusqu'à il y a 10 ans, nous avions négligé d'essayer de comprendre ce trait, en raison de l'hypothèse erronée selon laquelle il n'avait aucune importance - alors qu'en fait, il était indispensable. Ce trait est la paternité humaine, et le fait qu’on ne l’évoque pas tout de suite est symptomatique de la négligence accablante de ce rôle-clé de notre société.
Quand j’ai commencé à faire des recherches sur les pères il y a 10 ans, je croyais qu'ils contribuaient peu à la vie de leurs enfants et encore moins à notre société, et que tout comportement parental que pourrait manifester un homme était le résultat d’un apprentissage plutôt que de toute compétence paternelle innée. Les histoires de pères dans les médias se sont concentrées sur leur absence et sur les conséquences de cela pour notre société en termes de comportement antisocial et de toxicomanie, en particulier chez les fils. On ne reconnaissait pas que la majorité des hommes (...) sont investis dans la vie de leurs enfants. On prenait pour acquis que les pères ne développaient pas des liens aussi profonds que ceux que la mère entretient avec leurs enfants, car leur rôle était limité à celui de parent secondaire (...). Cette fermeture et ces généralisations dans la littérature scientifique étaient vraiment choquantes. En tant qu’anthropologue, j’ai eu du mal à accepter cette représentation pour deux raisons.
En premier lieu, en tant que primatologue (...), je savais que les pères qui restaient dans les parages plutôt que de déserter dès que la copulation est terminée sont extrêmement rares dans le monde des primates. Ce comportement se limite à quelques espèces de singes et est complètement absent chez les grands singes, à l'exception des humains. En effet, nous faisons partie des 5% de mammifères qui ont un père qui s'investit auprès des enfants. Je savais que (...) la paternité humaine (...) n'aurait pu voir le jour si l'investissement des pères dans leurs enfants n'était pas vital pour la survie de notre espèce.
Deuxièmement, en tant qu’anthropologue (...), j’ai eu la surprise d’apprendre que nous avions passé très peu de temps à placer cette figure-clé sous le microscope de notre analyse. Ethnographe après ethnographe s'est concentré sur la famille et le rôle de la mère (...), mais très rarement papa a-t-il fait l'objet d'une observation particulière. (...) je me suis lancée dans un programme de recherche basé sur deux questions très larges et ouvertes: qui est le père humain et à quoi sert-il?
Pour comprendre le rôle du père, nous devons d’abord comprendre pourquoi il a évolué chez notre espèce de singe et non chez les autres. (...) Comme tous les parents le savent, les bébés humains sont extrêmement dépendants à la naissance. Cela est dû à la combinaison d'un canal de naissance rétréci - conséquence de notre bipédie - et de nos cerveaux exceptionnellement gros, qui sont six fois plus grands qu'ils ne le devraient pour un mammifère de notre taille.
Cela a signifié que, pour assurer la survie de la mère et du bébé et la pérennité de notre espèce, nous avons évolué vers une période de gestation raccourcie, permettant à la tête de passer en toute sécurité dans le canal génital. La conséquence de ceci est que nos bébés naissent bien avant que leur cerveau ne soit complètement développé. Mais cet investissement réduit dans l’utérus n’a pas conduit à une augmentation de la période d’investissement maternel après la naissance. Au contraire, la période minimale de lactation nécessaire à la survie d'un enfant est considérablement réduite; l'âge au sevrage d'un nourrisson peut être aussi jeune que trois ou quatre mois. Il s'agit d'un contraste frappant avec les cinq années d'allaitement chez le chimpanzé. Pourquoi est-ce le cas?
Si nous, en tant qu'espèce, suivions la trajectoire du chimpanzé, l'intervalle entre les naissances (le temps entre la naissance d'un bébé et le suivant) aurait été si long, si complexe et si énergivore qu'il aurait été impossible de maintenir et encore moins d'augmenter notre population. Ainsi, l'évolution a favorisé les membres de notre espèce qui pourraient sevrer leurs bébés plus tôt et revenir à la reproduction plus rapidement (...) ces changements (...) ont conduit à une nouvelle étape de l'histoire de la vie, l'enfance, et à l'apparition d'une étape exclusivement humaine: celle du tout-petit (toddler).
(...) Chez la plupart des espèces, y compris tous les primates, à l'exception de nous-mêmes, il y a trois étapes distinctes de la vie: nourrisson, juvénile et adulte. Le nourrisson est le moment de la naissance au sevrage, le juvénile va du sevrage à la maturité sexuelle et l'adulte est de la maturité sexuelle à la mort. Mais les êtres humains présentent cinq étapes de la vie: nourrisson, tout-petit, juvénile, adolescent et adulte.
Le stade du tout-petit (toddler) dure du sevrage au moment de l'indépendance alimentaire. En tant qu'humains, nous sevrons nos bébés du lait relativement tôt, avant qu'ils soient capables de trouver et de transformer des aliments par eux-mêmes. En conséquence, une fois sevrés, ils ont encore besoin d'un adulte pour les nourrir jusqu'à ce qu'ils soient capables de le faire eux-mêmes, ce qui leur permet de devenir juvéniles.
Donc, maman met au monde ses bébés tôt et investit moins de temps pour les allaiter. Cela signifie sûrement une victoire énergique pour elle? Mais puisque la lactation empêche toute nouvelle conception, une fois que celle-ci est terminée, maman redevient rapidement enceinte, investissant plus de sa précieuse énergie dans le prochain fœtus affamé. Elle n'aurait ni le temps ni l'énergie pour s'engager à trouver, transformer et nourrir son tout-petit qui se développe rapidement.
À ce stade, elle a besoin d'aide. Lorsque ces problèmes cruciaux pour la survie sont apparus il y a environ 800 000 ans, (...) elle se serait tournée vers sa mère, sa soeur, sa tante, sa grand-mère et même des filles plus âgées pour l'aider. Mais pourquoi ne pas demander à papa? La coopération entre individus de même sexe évolue généralement avant celle entre individus de sexes différents, même si cet individu de sexe opposé est papa. (...) De plus, il doit être davantage bénéfique pour les gènes de papa qu'il renonce à une vie avec de multiples femelles pour se concentrer exclusivement sur la progéniture d'une seule femme.
(...) Il y a 500 000 ans, le cerveau de nos ancêtres a fait un autre bond en avant considérable, et tout à coup, compter uniquement sur l'aide de femmes ne suffisait plus. Ce nouveau cerveau était plus énergivore que jamais. Les bébés sont nés encore plus impuissants et la nourriture (la viande) désormais nécessaire pour alimenter nos cerveaux, était encore plus compliquée à attraper et à transformer qu'auparavant. Maman avait besoin de chercher au-delà de ses parentes féminines pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui était aussi génétiquement investi dans son enfant qu'elle. C'était, bien sûr, papa.
(...) la menace à la survie de son enfant, et donc à son patrimoine génétique, était telle que, dans l’ensemble, il était logique pour papa de rester. Papa a été incité à s'engager avec une seule femme et une seule famille tout en refusant les accouplements potentiels avec d'autres femmes, où sa paternité était moins bien assurée.
À mesure que le temps passait et que la complexité de la vie humaine augmentait, une autre étape de la vie humaine évoluait: l'adolescence. C'était une période d'apprentissage et d'exploration avant que les distractions qui accompagnent la maturité sexuelle commencent à émerger. Avec cet individu, les pères ont vraiment pris leur envol. En effet, il y avait beaucoup à apprendre à un adolescent sur les règles de coopération, les compétences de la chasse, la production d'outils et la connaissance de l'écosystème et de ses habitants. Les mères, toujours concentrées sur la production du prochain enfant, étaient limitées dans la quantité d'expérience de vie pratique qu'elles pourraient offrir à leurs adolescents. C'est donc papa qui est devenu l'enseignant.
Cette observation est toujours valable de nos jours pour les pères sur lesquels mes collègues et moi-même effectuons des recherches à travers le monde. Dans toutes les cultures, quel que soit leur modèle économique, les pères enseignent à leurs enfants les compétences essentielles pour survivre dans leur environnement. Au Kenya, dans la tribu des Kipsigis, les pères enseignent à leurs fils les aspects pratiques et économiques de la culture du thé. Dès l'âge de neuf ou dix ans, les garçons sont amenés dans les champs pour acquérir les compétences pratiques nécessaires à la production d'une culture viable, mais ils ont également le droit (...) de rejoindre leur père lors d'événements sociaux réservés aux hommes.
(...) les enfants des deux sexes de la tribu Aka rejoignent leurs pères dans la chasse au filet qui se déroule quotidiennement dans les forêts de la République démocratique du Congo. Les hommes Aka sont sans doute les pères les plus expérimentés au monde, passant près de la moitié de leur temps au contact de leurs enfants. Cela leur permet de transmettre les techniques complexes de traque et de capture de la chasse au filet, et enseigne également aux fils leur rôle en tant que co-parent pour tout futur enfant.
En Occident aussi, les pères sont des sources d’éducation essentielles. Dans mon livre, (...) je soutiens que les pères abordent leur rôle de multiples façons en fonction de leur environnement mais que, si nous les regardons de près, tous remplissent ce rôle d'enseignant. Ainsi, (...) les pères occidentaux (...) transmettent nombre de compétences sociales nécessaires pour réussir dans notre monde capitaliste concurrentiel.
Les pères sont tellement indispensables pour la survie de nos enfants et de notre espèce que l'évolution n'a rien laissé au hasard. Comme les mères, les pères ont été façonnés biologiquement et psychologiquement pour être parents. Nous ne pouvons plus dire que la maternité est instinctive alors que la paternité s’apprend.
Les changements hormonaux et cérébraux observés chez les nouvelles mères se répercutent chez les pères. Des réductions irréversibles de la testostérone et des modifications des niveaux d'oxytocine préparent un homme à être un père sensible et attentif, à l'écoute des besoins de son enfant et prêt à nouer des liens - et à être moins motivé par la recherche d'un nouvelle conjointe. À mesure que la testostérone baisse, la récompense de la dopamine augmente. Cela signifie qu'il reçoit la plus belle des récompenses neurochimiques lorsqu'il interagit avec son enfant. Sa structure cérébrale se modifie dans les régions essentielles à la parentalité. Au sein de l'ancien noyau limbique du cerveau, les régions liées à l'affection, au soutien et à la détection de la menace voient une augmentation de la matière grise et blanche. De même, la connectivité et le grand nombre de neurones sont renforcés par les zones cognitives supérieures du néocortex qui favorisent l'empathie, la résolution de problèmes et la planification.
Mais surtout, papa n’a pas évolué pour devenir le miroir de maman, une mère de sexe masculin pour ainsi dire. L'évolution déteste la redondance et ne sélectionnera pas de rôles qui se dupliquent si un type d'individu peut remplir ce rôle seul. Le rôle du père a plutôt évolué pour compléter celui de maman.
Cela ne peut être plus clair que dans la structure neuronale du cerveau lui-même. (...) la psychologue israélienne Shir Atzil a exploré les similitudes et les différences d'activité cérébrale entre les mères et les pères lorsqu'ils visionnaient des vidéos de leurs enfants. Elle a constaté que les deux parents semblaient avoir la même intention de comprendre les besoins affectifs et pratiques de leur enfant. Pour les deux parents, des pics d'activité ont été observés dans les zones du cerveau liées à l'empathie. Mais au-delà, les différences entre les parents étaient frappantes.
Les pics d’activité de la mère ont été observés dans la région limbique de son cerveau, l’ancien noyau lié à la détection de l’affection et du risque. Les pics du père se trouvaient dans le néocortex et en particulier dans les domaines liés à la planification, à la résolution de problèmes et à la cognition sociale. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait eu aucune activité dans la zone limbique pour papa et dans le néocortex pour maman, mais les zones du cerveau où l'activité la plus active a été enregistrée étaient nettement différentes, reflétant les différents rôles de développement que chaque parent a évolué pour adopter.
(...) Les pères et leurs enfants ont évolué pour adopter entre eux un comportement crucial en matière de développement: le chamaillage. C'est une forme de jeu que nous reconnaissons tous. C'est très physique avec beaucoup de lançage en l'air, de sauts et de chatouillage, accompagnés de cris et de rires. C’est crucial pour le lien père-enfant et pour le développement de l’enfant pour deux raisons: premièrement, la nature exubérante et extrême de ce comportement permet aux pères de créer rapidement un lien avec leurs enfants; il s'agit d'un moyen efficace d'obtenir les résultats neurochimiques nécessaires pour créer un lien solide, crucial dans nos vies occidentales (...) Deuxièmement, en raison de la nature réciproque du jeu et de ses risques inhérents, il commence à apprendre à l'enfant la nature réciproque des relations et à lui apprendre à juger et à gérer le risque de manière appropriée. Dès leur plus jeune âge, les pères enseignent à leurs enfants ces leçons de vie cruciales.
Et comment savons-nous que les pères et les enfants préfèrent se chamailler plutôt que d'avoir, par exemple, un gros câlin? Parce que l'analyse hormonale a montré que, lorsqu'il s'agit d'interagir, les pères et les enfants obtiennent leur maximum d'ocytocine, ce qui indique une récompense accrue en jouant ensemble. Le pic correspondant pour les mères et les bébés est quand ils sont affectueux. Donc, encore une fois, l'évolution a préparé les pères et les enfants à adopter ensemble ce comportement important pour le développement.
(...) De même, l'attachement d'un père à son enfant a évolué pour devenir fondamentalement différent de celui d'une mère. (...) l'attachement entre une mère et son enfant est mieux décrit comme une exclusivité, une dyade intérieure basée sur l'affection et les soins. En revanche, l’attachement d’un père à son enfant comporte des éléments d’affection et de soin, mais il repose sur le défi.
Cette différence cruciale amène un père à ouvrir ses enfants vers le monde extérieur, les encourageant à rencontrer d'autres humains, à nouer des relations et à réussir dans le monde. (...) Ce sont les pères qui favorisent l’adoption de comportements sociaux appropriés et renforcent le sentiment de valeur d’un enfant.
(...) nous devons changer les conversations que nous avons sur les pères. Oui, certains pères sont absents, de même que certaines mères, et certains pourraient être les caricatures ineptes que nous montrent les publicités ou les dessins animés, des personnages qui ont du mal à utiliser une machine à laver ou à s'occuper du bébé tout seul. Mais la majorité des pères ne sont pas comme ça. Nous devons élargir notre définition du père pour englober tous les pères qui s'investissent dans le développement affectif, physique et intellectuel de leurs enfants (...) Nous devons discuter des pères qui sont entraîneurs de football, qui lisent des histoires avant le coucher, qui retrouvent des chaussettes juste avant le départ pour l'école et qui effraient les monstres nocturnes. Ce sont eux qui encouragent la résilience mentale de leurs enfants et qui préparent leur entrée dans notre monde social de plus en plus complexe.
(...) Les fils d’aujourd’hui qui voient leur père comme un égal à leur mère à la maison suivront ce modèle quand ils deviendront eux-mêmes parents. Cela conduit à un changement de culture. (...) En outre, le rôle particulier du père dans la préparation de son enfant pour qu'il fasse son entrée dans le monde extérieur en façonnant le développement affectif et comportemental, en enseignant les règles du comportement social et du langage, en aidant à renforcer la résilience mentale lorsqu'on fait face aux risques, en faisant face aux défis et en surmontant les échecs , est sans doute plus important que jamais (...)
Les hommes ont évolué pour devenir des membres égaux mais fondamentalement différents de l’équipe parentale. En ne reconnaissant pas qui ils sont ou en ne soutenant pas ce qu'ils font, passons à côté de quelque chose de fondamental. Environ 80% des hommes aspirent à devenir pères. Je crois qu'il est temps que nous fassions l'effort de savoir qui ils sont vraiment.
Il y a plusieurs réponses, bien entendu, mais l'une d'entre elles nous est fournie par Anna Machin, une anthropologue évolutionniste qui a publié un fascinant article sur le site Aeon. En voici quelques extraits traduits en français:
Ce qui nous sépare des autres singes est une question qui, à tort ou à raison, distrait périodiquement les anthropologues. Leurs discussions portent généralement sur la langue, l’utilisation des outils, la créativité ou notre remarquable capacité d’innovation.
(...) Cependant, il y a un aspect du comportement humain qui nous est propre mais qui est rarement au centre de ces discussions. (...) jusqu'à il y a 10 ans, nous avions négligé d'essayer de comprendre ce trait, en raison de l'hypothèse erronée selon laquelle il n'avait aucune importance - alors qu'en fait, il était indispensable. Ce trait est la paternité humaine, et le fait qu’on ne l’évoque pas tout de suite est symptomatique de la négligence accablante de ce rôle-clé de notre société.
Quand j’ai commencé à faire des recherches sur les pères il y a 10 ans, je croyais qu'ils contribuaient peu à la vie de leurs enfants et encore moins à notre société, et que tout comportement parental que pourrait manifester un homme était le résultat d’un apprentissage plutôt que de toute compétence paternelle innée. Les histoires de pères dans les médias se sont concentrées sur leur absence et sur les conséquences de cela pour notre société en termes de comportement antisocial et de toxicomanie, en particulier chez les fils. On ne reconnaissait pas que la majorité des hommes (...) sont investis dans la vie de leurs enfants. On prenait pour acquis que les pères ne développaient pas des liens aussi profonds que ceux que la mère entretient avec leurs enfants, car leur rôle était limité à celui de parent secondaire (...). Cette fermeture et ces généralisations dans la littérature scientifique étaient vraiment choquantes. En tant qu’anthropologue, j’ai eu du mal à accepter cette représentation pour deux raisons.
En premier lieu, en tant que primatologue (...), je savais que les pères qui restaient dans les parages plutôt que de déserter dès que la copulation est terminée sont extrêmement rares dans le monde des primates. Ce comportement se limite à quelques espèces de singes et est complètement absent chez les grands singes, à l'exception des humains. En effet, nous faisons partie des 5% de mammifères qui ont un père qui s'investit auprès des enfants. Je savais que (...) la paternité humaine (...) n'aurait pu voir le jour si l'investissement des pères dans leurs enfants n'était pas vital pour la survie de notre espèce.
Deuxièmement, en tant qu’anthropologue (...), j’ai eu la surprise d’apprendre que nous avions passé très peu de temps à placer cette figure-clé sous le microscope de notre analyse. Ethnographe après ethnographe s'est concentré sur la famille et le rôle de la mère (...), mais très rarement papa a-t-il fait l'objet d'une observation particulière. (...) je me suis lancée dans un programme de recherche basé sur deux questions très larges et ouvertes: qui est le père humain et à quoi sert-il?
Pour comprendre le rôle du père, nous devons d’abord comprendre pourquoi il a évolué chez notre espèce de singe et non chez les autres. (...) Comme tous les parents le savent, les bébés humains sont extrêmement dépendants à la naissance. Cela est dû à la combinaison d'un canal de naissance rétréci - conséquence de notre bipédie - et de nos cerveaux exceptionnellement gros, qui sont six fois plus grands qu'ils ne le devraient pour un mammifère de notre taille.
Cela a signifié que, pour assurer la survie de la mère et du bébé et la pérennité de notre espèce, nous avons évolué vers une période de gestation raccourcie, permettant à la tête de passer en toute sécurité dans le canal génital. La conséquence de ceci est que nos bébés naissent bien avant que leur cerveau ne soit complètement développé. Mais cet investissement réduit dans l’utérus n’a pas conduit à une augmentation de la période d’investissement maternel après la naissance. Au contraire, la période minimale de lactation nécessaire à la survie d'un enfant est considérablement réduite; l'âge au sevrage d'un nourrisson peut être aussi jeune que trois ou quatre mois. Il s'agit d'un contraste frappant avec les cinq années d'allaitement chez le chimpanzé. Pourquoi est-ce le cas?
Si nous, en tant qu'espèce, suivions la trajectoire du chimpanzé, l'intervalle entre les naissances (le temps entre la naissance d'un bébé et le suivant) aurait été si long, si complexe et si énergivore qu'il aurait été impossible de maintenir et encore moins d'augmenter notre population. Ainsi, l'évolution a favorisé les membres de notre espèce qui pourraient sevrer leurs bébés plus tôt et revenir à la reproduction plus rapidement (...) ces changements (...) ont conduit à une nouvelle étape de l'histoire de la vie, l'enfance, et à l'apparition d'une étape exclusivement humaine: celle du tout-petit (toddler).
(...) Chez la plupart des espèces, y compris tous les primates, à l'exception de nous-mêmes, il y a trois étapes distinctes de la vie: nourrisson, juvénile et adulte. Le nourrisson est le moment de la naissance au sevrage, le juvénile va du sevrage à la maturité sexuelle et l'adulte est de la maturité sexuelle à la mort. Mais les êtres humains présentent cinq étapes de la vie: nourrisson, tout-petit, juvénile, adolescent et adulte.
Le stade du tout-petit (toddler) dure du sevrage au moment de l'indépendance alimentaire. En tant qu'humains, nous sevrons nos bébés du lait relativement tôt, avant qu'ils soient capables de trouver et de transformer des aliments par eux-mêmes. En conséquence, une fois sevrés, ils ont encore besoin d'un adulte pour les nourrir jusqu'à ce qu'ils soient capables de le faire eux-mêmes, ce qui leur permet de devenir juvéniles.
Donc, maman met au monde ses bébés tôt et investit moins de temps pour les allaiter. Cela signifie sûrement une victoire énergique pour elle? Mais puisque la lactation empêche toute nouvelle conception, une fois que celle-ci est terminée, maman redevient rapidement enceinte, investissant plus de sa précieuse énergie dans le prochain fœtus affamé. Elle n'aurait ni le temps ni l'énergie pour s'engager à trouver, transformer et nourrir son tout-petit qui se développe rapidement.
À ce stade, elle a besoin d'aide. Lorsque ces problèmes cruciaux pour la survie sont apparus il y a environ 800 000 ans, (...) elle se serait tournée vers sa mère, sa soeur, sa tante, sa grand-mère et même des filles plus âgées pour l'aider. Mais pourquoi ne pas demander à papa? La coopération entre individus de même sexe évolue généralement avant celle entre individus de sexes différents, même si cet individu de sexe opposé est papa. (...) De plus, il doit être davantage bénéfique pour les gènes de papa qu'il renonce à une vie avec de multiples femelles pour se concentrer exclusivement sur la progéniture d'une seule femme.
(...) Il y a 500 000 ans, le cerveau de nos ancêtres a fait un autre bond en avant considérable, et tout à coup, compter uniquement sur l'aide de femmes ne suffisait plus. Ce nouveau cerveau était plus énergivore que jamais. Les bébés sont nés encore plus impuissants et la nourriture (la viande) désormais nécessaire pour alimenter nos cerveaux, était encore plus compliquée à attraper et à transformer qu'auparavant. Maman avait besoin de chercher au-delà de ses parentes féminines pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui était aussi génétiquement investi dans son enfant qu'elle. C'était, bien sûr, papa.
(...) la menace à la survie de son enfant, et donc à son patrimoine génétique, était telle que, dans l’ensemble, il était logique pour papa de rester. Papa a été incité à s'engager avec une seule femme et une seule famille tout en refusant les accouplements potentiels avec d'autres femmes, où sa paternité était moins bien assurée.
À mesure que le temps passait et que la complexité de la vie humaine augmentait, une autre étape de la vie humaine évoluait: l'adolescence. C'était une période d'apprentissage et d'exploration avant que les distractions qui accompagnent la maturité sexuelle commencent à émerger. Avec cet individu, les pères ont vraiment pris leur envol. En effet, il y avait beaucoup à apprendre à un adolescent sur les règles de coopération, les compétences de la chasse, la production d'outils et la connaissance de l'écosystème et de ses habitants. Les mères, toujours concentrées sur la production du prochain enfant, étaient limitées dans la quantité d'expérience de vie pratique qu'elles pourraient offrir à leurs adolescents. C'est donc papa qui est devenu l'enseignant.
Cette observation est toujours valable de nos jours pour les pères sur lesquels mes collègues et moi-même effectuons des recherches à travers le monde. Dans toutes les cultures, quel que soit leur modèle économique, les pères enseignent à leurs enfants les compétences essentielles pour survivre dans leur environnement. Au Kenya, dans la tribu des Kipsigis, les pères enseignent à leurs fils les aspects pratiques et économiques de la culture du thé. Dès l'âge de neuf ou dix ans, les garçons sont amenés dans les champs pour acquérir les compétences pratiques nécessaires à la production d'une culture viable, mais ils ont également le droit (...) de rejoindre leur père lors d'événements sociaux réservés aux hommes.
(...) les enfants des deux sexes de la tribu Aka rejoignent leurs pères dans la chasse au filet qui se déroule quotidiennement dans les forêts de la République démocratique du Congo. Les hommes Aka sont sans doute les pères les plus expérimentés au monde, passant près de la moitié de leur temps au contact de leurs enfants. Cela leur permet de transmettre les techniques complexes de traque et de capture de la chasse au filet, et enseigne également aux fils leur rôle en tant que co-parent pour tout futur enfant.
En Occident aussi, les pères sont des sources d’éducation essentielles. Dans mon livre, (...) je soutiens que les pères abordent leur rôle de multiples façons en fonction de leur environnement mais que, si nous les regardons de près, tous remplissent ce rôle d'enseignant. Ainsi, (...) les pères occidentaux (...) transmettent nombre de compétences sociales nécessaires pour réussir dans notre monde capitaliste concurrentiel.
Les pères sont tellement indispensables pour la survie de nos enfants et de notre espèce que l'évolution n'a rien laissé au hasard. Comme les mères, les pères ont été façonnés biologiquement et psychologiquement pour être parents. Nous ne pouvons plus dire que la maternité est instinctive alors que la paternité s’apprend.
Les changements hormonaux et cérébraux observés chez les nouvelles mères se répercutent chez les pères. Des réductions irréversibles de la testostérone et des modifications des niveaux d'oxytocine préparent un homme à être un père sensible et attentif, à l'écoute des besoins de son enfant et prêt à nouer des liens - et à être moins motivé par la recherche d'un nouvelle conjointe. À mesure que la testostérone baisse, la récompense de la dopamine augmente. Cela signifie qu'il reçoit la plus belle des récompenses neurochimiques lorsqu'il interagit avec son enfant. Sa structure cérébrale se modifie dans les régions essentielles à la parentalité. Au sein de l'ancien noyau limbique du cerveau, les régions liées à l'affection, au soutien et à la détection de la menace voient une augmentation de la matière grise et blanche. De même, la connectivité et le grand nombre de neurones sont renforcés par les zones cognitives supérieures du néocortex qui favorisent l'empathie, la résolution de problèmes et la planification.
Mais surtout, papa n’a pas évolué pour devenir le miroir de maman, une mère de sexe masculin pour ainsi dire. L'évolution déteste la redondance et ne sélectionnera pas de rôles qui se dupliquent si un type d'individu peut remplir ce rôle seul. Le rôle du père a plutôt évolué pour compléter celui de maman.
Cela ne peut être plus clair que dans la structure neuronale du cerveau lui-même. (...) la psychologue israélienne Shir Atzil a exploré les similitudes et les différences d'activité cérébrale entre les mères et les pères lorsqu'ils visionnaient des vidéos de leurs enfants. Elle a constaté que les deux parents semblaient avoir la même intention de comprendre les besoins affectifs et pratiques de leur enfant. Pour les deux parents, des pics d'activité ont été observés dans les zones du cerveau liées à l'empathie. Mais au-delà, les différences entre les parents étaient frappantes.
Les pics d’activité de la mère ont été observés dans la région limbique de son cerveau, l’ancien noyau lié à la détection de l’affection et du risque. Les pics du père se trouvaient dans le néocortex et en particulier dans les domaines liés à la planification, à la résolution de problèmes et à la cognition sociale. Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait eu aucune activité dans la zone limbique pour papa et dans le néocortex pour maman, mais les zones du cerveau où l'activité la plus active a été enregistrée étaient nettement différentes, reflétant les différents rôles de développement que chaque parent a évolué pour adopter.
(...) Les pères et leurs enfants ont évolué pour adopter entre eux un comportement crucial en matière de développement: le chamaillage. C'est une forme de jeu que nous reconnaissons tous. C'est très physique avec beaucoup de lançage en l'air, de sauts et de chatouillage, accompagnés de cris et de rires. C’est crucial pour le lien père-enfant et pour le développement de l’enfant pour deux raisons: premièrement, la nature exubérante et extrême de ce comportement permet aux pères de créer rapidement un lien avec leurs enfants; il s'agit d'un moyen efficace d'obtenir les résultats neurochimiques nécessaires pour créer un lien solide, crucial dans nos vies occidentales (...) Deuxièmement, en raison de la nature réciproque du jeu et de ses risques inhérents, il commence à apprendre à l'enfant la nature réciproque des relations et à lui apprendre à juger et à gérer le risque de manière appropriée. Dès leur plus jeune âge, les pères enseignent à leurs enfants ces leçons de vie cruciales.
Et comment savons-nous que les pères et les enfants préfèrent se chamailler plutôt que d'avoir, par exemple, un gros câlin? Parce que l'analyse hormonale a montré que, lorsqu'il s'agit d'interagir, les pères et les enfants obtiennent leur maximum d'ocytocine, ce qui indique une récompense accrue en jouant ensemble. Le pic correspondant pour les mères et les bébés est quand ils sont affectueux. Donc, encore une fois, l'évolution a préparé les pères et les enfants à adopter ensemble ce comportement important pour le développement.
(...) De même, l'attachement d'un père à son enfant a évolué pour devenir fondamentalement différent de celui d'une mère. (...) l'attachement entre une mère et son enfant est mieux décrit comme une exclusivité, une dyade intérieure basée sur l'affection et les soins. En revanche, l’attachement d’un père à son enfant comporte des éléments d’affection et de soin, mais il repose sur le défi.
Cette différence cruciale amène un père à ouvrir ses enfants vers le monde extérieur, les encourageant à rencontrer d'autres humains, à nouer des relations et à réussir dans le monde. (...) Ce sont les pères qui favorisent l’adoption de comportements sociaux appropriés et renforcent le sentiment de valeur d’un enfant.
(...) nous devons changer les conversations que nous avons sur les pères. Oui, certains pères sont absents, de même que certaines mères, et certains pourraient être les caricatures ineptes que nous montrent les publicités ou les dessins animés, des personnages qui ont du mal à utiliser une machine à laver ou à s'occuper du bébé tout seul. Mais la majorité des pères ne sont pas comme ça. Nous devons élargir notre définition du père pour englober tous les pères qui s'investissent dans le développement affectif, physique et intellectuel de leurs enfants (...) Nous devons discuter des pères qui sont entraîneurs de football, qui lisent des histoires avant le coucher, qui retrouvent des chaussettes juste avant le départ pour l'école et qui effraient les monstres nocturnes. Ce sont eux qui encouragent la résilience mentale de leurs enfants et qui préparent leur entrée dans notre monde social de plus en plus complexe.
(...) Les fils d’aujourd’hui qui voient leur père comme un égal à leur mère à la maison suivront ce modèle quand ils deviendront eux-mêmes parents. Cela conduit à un changement de culture. (...) En outre, le rôle particulier du père dans la préparation de son enfant pour qu'il fasse son entrée dans le monde extérieur en façonnant le développement affectif et comportemental, en enseignant les règles du comportement social et du langage, en aidant à renforcer la résilience mentale lorsqu'on fait face aux risques, en faisant face aux défis et en surmontant les échecs , est sans doute plus important que jamais (...)
Les hommes ont évolué pour devenir des membres égaux mais fondamentalement différents de l’équipe parentale. En ne reconnaissant pas qui ils sont ou en ne soutenant pas ce qu'ils font, passons à côté de quelque chose de fondamental. Environ 80% des hommes aspirent à devenir pères. Je crois qu'il est temps que nous fassions l'effort de savoir qui ils sont vraiment.
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