Voilà la position presque foetale dans laquelle les deux femmes de l'île Téviec ont été découvertes en 1928, avec leurs bijoux de coquillages. Elles semblaient en paix jusqu'à ce que l'on apprenne qu'il s'agissait d'un crime.
(...) À l'occasion de la préparation d'une exposition à Toulouse, les deux squelettes emblématiques sont passés au peigne fin : «Nous les avons confiés à des médecins légistes et aux méthodes de la police scientifique. Ils les ont analysés comme dans la série des Experts», rapporte Gaëlle Cap-Jedikian.
Le résultat est désarçonnant : ce couple scellé depuis 8 000 ans est en fait constitué de deux femmes. De 25 ans environ, d'1,60m. L'une d'elle porte des traces de coups violents dont deux mortels. Sur d'autres squelettes, on a prélevé des pointes de flèches : «En clair, on est face à une tuerie, conclut Grégor Marchand.
Voilà qui percute notre conception romantique du bon sauvage non violent. Oui, on se trucidait au mésolithique. On peut imaginer que ces cueilleurs-pêcheurs vivaient dans une relative opulence. Que leur territoire a attiré d'autres humains. Qu'ils se sont battus pour leur ressource.» Mais qui les a enterrées de si belle façon? Les agresseurs? Les rescapés? Les scientifiques sèchent, pour l'instant.
Il pourrait s'agir, par exemple, d'un sacrifice religieux. Les sacrifiés se portaient souvent volontaires pour ce type de rituels.
Rien n'indique que les sociétés pré-agraires aient été particulièrement portées sur les guerres et les tueries.
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