Titre : Euphanerops longaevus
Auteur : Illustration de François Miville-Deschênes
Sources : Parc national de Miguasha
Description :
Reconstitution de Euphanerops longaevus, un animal souvent rangé avec les anaspides.
Extraits de cet article:
Les agnathes qui florissaient au Silurien étaient pour la plupart dotés de larges boucliers osseux sur la tête et l’avant du corps. De telles plaques conféraient à ces animaux une protection contre les prédateurs. La particule grecque aspis se traduit par bouclier et se retrouve dans le nom de quelques groupes, tels céphalaspides, arandaspides, galéaspides... Les anaspides étaient une sorte d’exception, leur nom signifiant "sans bouclier".
Il s’agit d’un groupe de poissons sans mâchoires bien connu du Silurien. Longs de 10 à 15 cm, on les a trouvé uniquement sur le continent euraméricain. Contrairement aux autres agnathes qui sont souvent plats, ils avaient un corps plutôt étroit et élancé, plus proche des poissons "standards". Leur nageoire caudale, la queue, était fortement hypocerque, c’est-à-dire que le lobe inférieur était plus allongé que le lobe supérieur et orienté vers le bas. C’est en fait la notochorde de l’animal, axe central du corps, qui se prolongeait dans le lobe inférieur de la queue.
Les anaspides possédaient une rangée de 6 à 15 ouvertures branchiales de chaque côté du corps derrière la bouche, une épine tri-radiée à l’arrière de ces ouvertures et une série de plaques osseuses qui longeaient le dos. Des reconstitutions phylogénétiques les associent étroitement, avec des ostracodermes, aux gnathostomes, premiers vertébrés à mâchoires...
Deux poissons de Miguasha, Endeiolepis et Euphanerops, sont traditionnellement classés dans les anaspides à cause de leur allure générale, soit un corps allongé et une queue hypocerque. Ils sont les seuls anaspides à apparaître au Dévonien. Leurs ouvertures branchiales se chiffrent à une trentaine et ils n’ont ni écailles osseuses, ni épines...
À cause de ces différences, leur position évolutive est débattue. Sont-ils vraiment des anaspides ou s’agit-il d’un groupe distinct? Par certains caractères, les ’’anaspides’’ de Miguasha se rapprochent également des lamproies modernes. Ces dernières partagent avec Euphanerops et Endeiolepis un type de branchies et une structure histologique des éléments cartilagineux internes qui sont étonnamment similaires.
De nouveaux spécimens très finement conservés d’Euphanerops ont révélé de nouveaux détails anatomiques dont plusieurs demeurent énigmatiques. Mais la question de la véritable affiliation des ’’anaspides’’ de Miguasha reste pour l’instant non résolue. Une affaire à suivre...
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